KAZAKHSTAN
Extrême Sud-est
Juin 2025
Extrême Sud-est
Juin 2025
Après 2 voyages en Mongolie et au Kirghizstan, nous ne nous lassons pas de la découverte des vastes paysages de l'Asie centrale.
Avec un peu plus de 2 semaines de voyage, nous avons choisi de découvrir l'extrême sud-est du Kazakhstan. C'est la partie la plus montagneuse de ce pays grand comme 9 fois la France et peuplé de 20 millions d'habitants. En dehors des frontières de l'est et du sud-est, qui flirtent avec les sommets de l'Altaï (4500 m) du massif du Tien Shan (7000 m) , la majorité du pays s'étire à l'infini jusqu'à la Mer Caspienne en de vastes steppes désertiques.
Le pays se situe au sud de la Russie, à l'ouest de la Chine, au Nord du Kirghizstan, de l'Ouzbékistan et du Turkménistan. Son climat est très continental et sec, mais les montagnes du sud-est constituent le château d'eau du pays : de leurs très hauts sommets souvent ennuagés coulent des glaciers puis des rivières, dont aucune ne va jusqu'à la Mer Caspienne. Elles se jettent pour la plupart dans le lac Balkasch, 30 fois plus grand que le lac Léman, sans autre issue. Plus à l'ouest le Syrdaria, épuisé par l'irrigation, vient mourir dans la Mer d'Aral.
Dans le nord-est du pays, également montagneux, on trouve le sommet de l'Altaï, le Mont Beloukha 4506 m très proche de la Mongolie, que nous avions aperçu lors de notre voyage dans l'Altaï mongol : la visite de cette région nécessite des permis et elle est plus éloignée d'un aéroport international. Peut-être irons-nous à l'occasion d'un autre voyage si les formalités se simplifient.
La plupart des récits de voyageurs autonomes décrivent une traversée assez rapide du pays en direction de la Mongolie, de l'Ouzbékistan ou du Kirghizstan et j'ai trouvé assez peu de récits sur cette partie du pays.
Cette ancienne république soviétique, indépendante depuis la chute de l'Empire en 1991, située sur la route de la Soie, aspire à retrouver son identité kazakhe. On y pratique majoritairement un islam soft et tolérant. La population, constituée d'origines très diverses et habituée depuis des siècles à voir passer des voyageurs, est accueillante et bienveillante, à la fois discrète et aidante en cas de besoin.
Le pays est le plus riche des pays en Stan. Il regorge de matières premières dont l'exploitation profite au moins en partie à améliorer la vie des gens : les routes et pistes sont correctes, bien meilleures qu'au Kirghizstan ou en Mongolie. L'eau courante et l’électricité arrivent presque partout.
Almaty, la capitale historique (Astana, située plus au nord, est désormais la capitale moderne), est une ville moderne, très verte, située au pied des montagnes, et assez proche de zones plus désertiques à la géologie spectaculaire. Elle accueille des vols directs depuis Francfort avec la compagnie nationale Astana Airlines.
J'ai réservé un 4X4 chez Iron Horse Nomad (IHN), une nuit d'hôtel à l'arrivée et avant l'avion du retour. Nous emmenons notre matériel de camping. Table et chaises sont louées à IHN. J'achèterai sur place un réchaud et des bouteilles de gaz.
Marc et Timur d'IHN ont été très réactifs et m'ont aiguillée vers Yaroslaw Dubodelov qui possède une agence de tourisme (beluha.kz) , mais n'est pas avare d'informations (même sans vendre aucun "tour") et m'a obtenu en un temps record les permis pour approcher le Khan Tengri, à l'occasion d'un petit trek dans la vallée de Bayankol, tout près de la frontière chinoise. Héritage de l'époque soviétique? Les border zones nécessitent souvent des permis, dont l'obtention n'est pas simple pour un non kazakh. D'autre part, les zones où les permis sont requis ne semblent pas vraiment claires. On se rend compte de la liberté de circulation que nous offre l'Europe!
Pour préparer le voyage, j'ai scruté longuement les images satellites, me suis inspirée des "tours" proposés par les agences locales, de quelques itinéraires wikiloc et des photos placées sur google earth.
Rapportées à la taille immense du pays, les distances séparant les sites que nous souhaitons découvrir sont assez courtes, si bien que je ne planifie pas vraiment d'itinéraire : nous nous adapterons à la météo, pas toujours au beau fixe en montagne. Au final nous aurons fait tout de même 4000 km dont presque 1000 pour une virée (dispensable!) jusqu'à la rive sud du lac Balkach.
Sur la route, en dehors des bouchons d'Almaty, la circulation est facile, les gens courtois, les paysages changent très vite et on ne s'ennuie jamais (sauf vers le lac Balkach!) Les pistes sont souvent très bonnes, avec peu de tôle ondulée (sauf dans le parc d'Altyn Emel), ou alors vraiment pas terribles dans les vallées vraiment perdues des montagnes (et nous avons parfois du renoncer à cause de la boue et de l'isolement)
Quelques sites intéressants :
https://caravanistan.com/kazakhstan/
https://central-asia.guide/kazakhstan/
https://altynemel.kz/index.php/en/
https://www.gov.kz/memleket/entities/shekaraknb/activities/150?lang=en
https://trekking-club.com/category2/guide-book.html
https://welcome.kz/en/important/faq
Quelques chiffres:
Budget global pour 18 jours à 2 voyage inclus : 3300 €
Vol direct A/R Francfort-Almaty : 528 €/pers.
Location Pajero chez Iron Horse Nomad17 jours, inclus 2 conducteurs, franchise 300 USD : 1403 € dont drop off à l'hôtel 21 €, loc table et 2 chaises 64 €
Hotel Urban proche Iron Horse Nomad à Almaty 28 €
Guesthouse à Taldykorgan 41 €
Royal Hotel à Almaty (proche aéroport) 40 €
Gasoil environ 0,50 €/l soit 230 € en tout
Fruits et légumes pas chers et bons
Le reste 1/2 prix/France sauf produits d'importation.
Nous avons fait un gros ravitaillement dans ce mall où il y a un Decathlon : https://maps.app.goo.gl/yJjQywtuEBxPmV1S7
Ce magasin Decathlon est assez mal achalandé et plus cher qu'en France (il y a un autre Decathlon sur Tole Bi Street, plus grand je pense)
Pour trouver un réchaud il faut monter à l'étage chez Sport Master ("équivalent russe" de décath) où j'ai trouvé un unique réchaud bien caché, ouf! Ils ont aussi du gaz de tous formats.
On aime bien ce type de réchaud, car on trouve partout des cartouches (dans les stations services par exemple), pas chères en plus.
Pour l'eau on avait un bidon souple de 15 L + la douche portable Décath (vraiment super!) et 4 grosses bouteilles de 5 l achetées sur place + 1 gourde filtrante.
On a trouvé de l'eau assez facilement dans les montagnes, en la filtrant au moindre doute (bétail partout) avant de la boire. Un peu plus difficile à trouver dans les plaines, mais nous n'y sommes pas restés longtemps vu la chaleur ambiante!
Nous avons bivouaqué très facilement, il y a l'embarras du choix!
J'avais pris un tarp pour nous protéger du soleil dans la journée mais on a toujours trouvé de l'ombre ou alors il faisait très bon (en altitude) même au soleil.
Nous avions 2 tentes : une grande avec une vaste abside pour cuisiner/buller à l'abri des intempéries (on a eu des orages presque tous les soirs) et une petite légère pour le trek dans la gorge de Bayankol.
On a acheté chez décath un grand matelas double tout confort (+ gonfleur) et on avait nos matelas légers pour le trek.
Dans nos bagages, un drap housse et des couettes légères en duvet. La température dans les montagnes n'est pas descendue en dessous de 5° la nuit.
Pour nous orienter, j'avais acheté la carte Reise Know How Kazakhstan au 1/2000000 ème!! très imprécise évidemment vu l'échelle.
Sur nos smartphones : Google Maps, Organic Maps et wikiloc.
Il y a du réseau dans tous les villages, pas dans la pampa. J'avais pour la 1ère fois essayé une esim avec Saily : ça marche bien mais c'est bien sûr un peu plus cher que d'acheter une carte sim sur place.
Pour commander un taxi, j'avais téléchargé l'appli Yandex Go, très pratique. A faire de chez soi car nécessite la réception d'un SMS pour l'activer. Affiche le prix avant de commander la course et pas cher du tout.
La seule difficulté que nous avons ressentie est la barrière de la langue : tout est indiqué en cyrillique et les gens parlent très peu anglais.
Heureusement google translate nous a bien aidés, à condition d'avoir du réseau quand il s'agit de dialoguer et même hors ligne pour déchiffrer un panneau. Les anciens parlent plutôt Russe et la jeune génération Kazakh.
Nous n'étions pas encore vraiment en haute saison et nous n'avons pas vu beaucoup de touristes étrangers. Les Kazakhs visitent volontiers leur pays et se concentrent tous aux mêmes endroits : les "marronniers" proposés dans tous les tours, dans la périphérie d'Almaty.
Ailleurs il n'y a plus personne et c'est pourtant aussi voire plus beau! On nous a d'ailleurs parfois naïvement demandé pourquoi nous étions là et ce que nous venions "voir"...dans les endroits les plus perdus et les plus "exotiques"...pour nous!
Et l'échange se concluait toujours par un fier et chaleureux "Welcome to Kazakhstan"!