A l’extrême pointe sud de l’île, là où la mer des Caraïbes rencontre l’océan Atlantique, s’étend un paysage surprenant, presque désertique, que nous avions déjà traversé lors d’un séjour précédent au milieu des années 2000. Comme nous n’en avons gardé qu’un souvenir très ténu, nous trouvons pertinent de remettre cette randonnée au programme d’autant qu’elle présente un profil facile.
Cap donc sur Sainte-Anne puis la pointe des Salines où nous quittons l’asphalte pour une piste jusqu’au parking de l’Anse à Prunes où nous arrivons peu avant 8 heures au bout d’une bonne heure de trajet.
L’itinéraire que nous allons emprunter est l’un des segments de la « Trace des Caps » longue de 34 kilomètres faisant le tour de tout le sud de l’île depuis l’anse Caritan à l’ouest jusqu’à la pointe Macabou à l’est. Nous nous contenterons de la partie reliant l’Anse à Prunes à l’Anse Trabaud.
Depuis le parking, nous nous dirigeons vers l’est sur un sentier large et ombragé, longeant l’anse à Prunes un peu à distance.
A la sortie du sous-bois nous arrivons dans une sorte de marais traversé par une rivière provenant de l’étang des Salines. Un petit pont en bois est censé faciliter le passage du cours d’eau. Néanmoins en raison de la modification du terrain ces dernières années (après des tempêtes), le pont est actuellement un peu au milieu de nulle part. Pour l’atteindre, des rochers ont été disposés en amont et en aval de la passerelle. Conclusion : cette traversée est plutôt acrobatique et pas aussi facile qu’attendu (rochers glissants, marée haute…).
Une fois cette difficulté passée, le sentier suit le bord de mer de l’Anse l’Ecluse à l’Anse Braham. Depuis l’Anse l’Ecluse, vue sur la Table du Diable, un îlot inhabité se composant d’une dalle calcaire surplombant des dépôts volcaniques.
Table du Diable
Depuis l’anse voisine (Braham), nous pouvons observer la végétation caractéristique de cette zone très sèche, notamment la présence de nombreuses cactées, ainsi que la richesse géologique des falaises côtières.
Cactus cierges
Nous atteignons peu après la pointe d’Enfer où un instant de pause nous permet de balayer du regard le chemin parcouru. On distingue toujours la Table du Diable et plus loin l’îlet Cabrits, point le plus méridional de la Martinique, surmonté d’un phare.
Cherchez la Table du Diable et l’îlet Cabrits !
En tournant le dos à la mer, nous faisons face à l’étendue de la savane surmontée par les rondeurs du Morne des Pétrifications (115 m). A l’horizon, encore et toujours, les emblématiques rocher du Diamant et Femme Couchée.
Cherchez la Femme Couchée et le rocher du Diamant
Patate-bord de mer (Ipomoea pes-caprae)
Puis nous parvenons dans une zone totalement dénudée et ravinée qui nous rappelle davantage certains paysages islandais (!). Ces argiles de couleur ocre à rouge sont le résultat de l’altération des roches volcaniques du substratum.
Profitons-en pour rappeler que la Savane des Pétrifications offre une coupe naturelle du cœur et des racines profondes d’un volcan vieux de 22 millions d’années. Elle est le siège d’une importante activité hydrothermale, caractérisée par la circulation de fluides minéralisateurs, riches en silice et responsables des phénomènes de pétrification à l’origine des bois silicifiés, autrefois abondants, mais devenus très rares de nos jours car pillés. L’érosion a également un impact important sur le site.
Après avoir dépassé le cap, nous commençons à longer la côte Est. Nous apercevons devant nous l’extrémité Est de la pointe Baham au creux de laquelle on devine aisément la courbe de l’Anse Trabaud, notre destination finale, en principe.
L’Anse Trabaud est habituellement décrite comme une plage absolument superbe, un croissant de sable blanc bordant une eau bleu lagon. Manifestement ce n’est pas le cas en ce moment au vu des vagues qui déferlent sur cette partie du littoral et des algues sargasses qui s’y déposent. Pour la baignade, il faudra voir ailleurs. 😉
Inutile d’aller jusqu’au bout dans ce cas ! Nous nous arrêtons à l’extrémité sud de la fameuse anse, à l’ombre d’un palmier.
Vue vers le nord et la pointe Baham
Cette courte pause nous permet également de jeter un coup d’œil aux paysages que nous venons de traverser, notamment toute la succession de falaises et de pointes rocheuses nous séparant de la pointe d’Enfer.
Vue vers le sud jusqu'à la pointe d'Enfer
Pour le retour, notre documentation préconisait une légère variante passant au pied du morne des Pétrifications. Si nous l’avions suivie, nous aurions manqué une belle opportunité de baignade.
En effet, en rebroussant chemin par le même itinéraire, nous sommes passés une nouvelle fois par l’Anse l’Ecluse où nous avons trouvé, juste en face de la Table du Diable, une petite baie sablonneuse, aux eaux cristallines, idéale pour nous immerger et nous rafraîchir. Inutile de préciser que nous y étions seuls ! En plus, nous avons eu la vague impression de nous être déjà baignés dans ce même endroit il y a une vingtaine d'années.
Nouveau passage par le fameux petit pont. Cette fois, je préfère passer à gué plutôt que sur les rochers, un choix pas véritablement pertinent, quoique ! Avec de l’eau jusqu’aux fesses, je suis restée au frais jusqu’au retour à la voiture ! 😉
Fin d’une très belle balade dans un décor surprenant et dépaysant (6 km, 2 heures, peu de dénivelé).
Pour clore la matinée en beauté, quoi de mieux qu’un bon déjeuner. Dans cet objectif, nous avons réservé une table au Diamant, au restaurant « Le Grand Bleu » situé dans la résidence hôtelière « Diamant Beach ». Au menu, du traditionnel (accras de morue), de l’original (houmous aux pois d’Angole) et du « prestigieux » (langouste). Une excellente alliance entre saveurs du terroir et innovations culinaires ! Nous avons adoré ! 😋
Après avoir décrit nos lieux de randonnées, de baignades, d’excursions et nos (quelques) bonnes adresses de restaurants, il ne manque plus qu’à vous parler de plongée. Pour cela, je laisse la plume (ou plutôt le clavier 😉) à Hervé afin qu’il vous livre ses impressions.