Après le Nord-Ouest et l’Extrême Nord, place au Nord-Est, région dans laquelle nous ne voulons pas rater la presqu’île de la Caravelle, une péninsule longue d’une douzaine de kilomètres dont l’extrémité est une réserve naturelle, un site protégé offrant des paysages très différents de ceux que nous avons pu observer jusqu’à présent. Dans ce but, nous devons traverser l’île d’ouest en est, un trajet d’une cinquantaine de kilomètres nécessitant une bonne heure et demie.
Petit ou grand tour de la Caravelle ?
Deux sentiers parcourent la presqu’île : le grand tour = 10 km, D+ 250 m, 3 h 30 et le petit tour = 2.5 km/ D+ 50 m/ 1 h. Durant la préparation de notre séjour, nous avions imaginé faire le grand tour mais aujourd’hui rien n’est moins sûr, vu nos performances antérieures et l’arrivée tardive sur les lieux (9 heures).
Pour ne pas prendre de risques, nous faisons le circuit dans le sens anti-horaire en commençant par le début du petit tour. Au bout d’un kilomètre et demi, nous pourrons aviser et décider de la suite, soit en bouclant le petit tour, soit en poursuivant sur le grand tour que nous pourrons parcourir dans sa totalité ou en partie seulement. Nous partons assez légers, avec de l’eau en conséquence et quelques en-cas seulement, en laissant un pique-nique plus conséquent dans la voiture.
Le parcours se fait en descente pour commencer, d’abord sur une route bétonnée jusqu’à l’entrée du château Dubuc (ruines) que nous ignorons puis sur un sentier dans la forêt en direction du bord de mer. A cet endroit la côte est occupée par une mangrove que nous traversons sur des platelages en bois. Des panneaux d’information renseignent régulièrement les visiteurs sur cet étrange milieu entre terre et mer où prolifèrent des milliers de crabes et où poussent les palétuviers.
Palétuviers
Au bout d’une demi-heure, nous arrivons déjà à l’endroit où le petit sentier forme une boucle et retourne au point de départ. Ce serait dommage de devoir en rester là, d’autant qu’une baignade est possible pas très loin, dans la baie du Trésor. La mer y est très calme, protégée par la barrière de corail. Plusieurs petites alcôves sablonneuses invitent à la baignade. Nous ne résistons pas !
Revigorés par ce bain, nous nous sentons capables de poursuivre un peu le grand tour, au moins partiellement. C’est parti en direction de la pointe Caracoli où nous bénéficions d’une vue panoramique sur l’îlet du Trésor et la baie du Robert à l’arrière-plan.
Vue depuis la pointe Caracoli sur l'îlet du Trésor (et la baie du Robert à l'arrière-plan)
Une fois la pointe dépassée, nous arpentons la côte atlantique, très tourmentée. Le contraste est saisissant entre les anses du sud de la presqu’île, très calmes, et les falaises abruptes battues par les vents côté Est. Malheureusement ce côté-ci est également très affecté par des dépôts d’algues sargasses
Arrivés près de l’Anse Bois Vert, nous avons une décision déterminante à prendre : boucler le grand tour via le phare ou prendre le raccourci, via un col et une mare, qui rejoint à nouveau la baie du Trésor (avec une seconde baignade à la clé). Il est 11 heures. C’est vite vu, nous optons pour le raccourci, ce qui nous vaut une nouvelle halte et une nouvelle baignade bienvenue pour faire retomber notre température corporelle. Le retour a ensuite lieu par le même sentier qu’à l’aller, mais il est à présent midi, il faut par conséquent gérer la montée sous le cagnard.
A l’aller, nous n’avions pas fait attention à la présence de mancenilliers. Au retour, leurs petites pommes ne nous ont pas échappé. Rappelons que la sève de ces arbres est toxique et qu’il ne faut surtout pas s’y abriter en cas de pluie.
Fruit du mancenillier
Cahin-caha, d’une observation à l’autre, nous finissons par atteindre le parking du château Dubuc puis notre voiture garée sur la piste quelques centaines de mètres plus loin. Nous sommes lessivés mais satisfaits de notre performance avec ce mix entre petit et grand tour qui nous a tout de même demandé près de quatre heures, pauses et baignades comprises.
Notre mix entre petit et grand tour = itinéraire en pointillés bleus
Juste en face de l’endroit où nous sommes garés, une dame tient un petit kiosque de boissons fraîches. Cela ne peut mieux tomber car nous avons une soif de pendu ! 😉
Une fois bien désaltérés, nous pouvons envisager la suite, c’est-à-dire le pique-nique. Mais pas au bord de mer ! Je suggère de nous poser quelque part dans les hauteurs, entre La Trinité et Morne-Rouge où la chaleur est moins intense.
Cependant, pour clore l’après-midi sur une note sucrée, nous n’hésitons pas à retrouver la fournaise des ruelles de Saint-Pierre pour nous offrir une glace aux parfums exotiques généreusement servie que nous dégustons en face de la rade.