SYNDROME POST-FINASTERIDE ET DYSFONCTION SEXUELLE POST-SSRI : DEUX CONDITIONS CLINIQUES APPAREMMENT ELOIGNEES, MAIS TRES PROCHES

Silvia Giatti, Silvia Diviccaro, Lucie Cioffi, Roberto Cosimo Melcangi

Pemière mise en ligne le 21 novembre 2023

Original en anglais : https://doi.org/10.1016/j.yfrne.2023.101114

Traduction texte complet en français

- quelques extraits -

Points clefs

-   Les effets secondaires associés au traitement par le finastéride peuvent persister après l’arrêt du médicament.

-   Les effets secondaires induits par le traitement SSRI peuvent persister après l'arrêt du médicament.

-   Les stéroïdes, les neurotransmetteurs et le microbiote intestinal jouent un rôle crucial dans le PFS et la PSSD.

Résumé

Le syndrome post-finastéride et le dysfonctionnement sexuel post-SSRI sont deux affections cliniques peu explorées dans lesquelles les hommes traités pour une alopécie androgénétique avec le finastéride ou pour une dépression avec des antidépresseurs SSRI présentent des effets secondaires persistants malgré l'arrêt du médicament (par exemple, dysfonctionnement sexuel, troubles psychologiques, troubles du sommeil).). En raison de certaines similitudes dans les symptômes, des mécanismes pathologiques courants sont proposés ici. En effet, comme indiqué, les études cliniques et les données précliniques obtenues jusqu'à présent suggèrent un rôle important pour les modulateurs cérébraux (c'est-à-dire les stéroïdes neuroactifs), les neurotransmetteurs (c'est-à-dire la sérotonine et les cathécolamines) et le microbiote intestinal dans le contexte de l'axe intestin-cerveau. En particulier, les interconnexions observées de ces signaux dans ces deux conditions cliniques peuvent suggérer des mécanismes étiopathogénétiques similaires, tels que l'implication de l'enzyme convertissant la noradrénaline en épinéphrine (c'est-à-dire la phényléthanolamine N-méthyltransférase). Cependant, malgré les efforts actuels, des travaux supplémentaires sont encore nécessaires pour faire progresser la compréhension de ces conditions cliniques en termes de marqueurs diagnostiques et de stratégies thérapeutiques.

Conclusions et perspectives

Les observations rapportées ici suggèrent un rôle clé des molécules stéroïdes et de leurs interactions avec les neurotransmetteurs et le microbiote intestinal, dans le contexte du PFS et du PSSD. Même si ces dernières années l’attention de la communauté scientifique s’est également portée sur ces conditions, des travaux supplémentaires sont nécessaires. Il est notamment urgent de trouver des marqueurs diagnostiques capables de discriminer et de catégoriser les patients. Dans ce contexte, l’altération des populations microbiennes intestinales et/ou l’identification de bioproduits spécifiques dérivés du microbiote pourraient être proposées. De plus, une connaissance plus approfondie des mécanismes conduisant à l’apparition des symptômes pendant mais surtout après le traitement est nécessaire pour proposer des traitements efficaces. Dans ce contexte, les preuves récentes obtenues chez des rats mâles, selon lesquelles le traitement par ALLO peut contrecarrer l'inflammation intestinale induite par le sevrage du finastéride, pourraient représenter un contexte intéressant pour la conception d'une stratégie thérapeutique basée sur les stéroïdes, pas seulement pour le PFS mais aussi pour PSSD.