Nous reprenons la piste vers le NE en direction de Shinejinst : 138 km dont les 40 premiers dans du sable mou.
Il nous faut jongler entre les dunes, choisir les pentes les plus douces, le sable le plus noir (et compact), éviter les endroits déjà ramollis par le passage d’autres véhicules, un vrai gymkhana, pneus dégonflés et moteur qui monte dans les tours.
Fred s’arrête, la voiture tire à droite, normal : le pneu avant droit est dégonflé. On tend l’oreille pour trouver le trou et ça fait pschitt à l’arrière droit, aussi crevé, par une grosse épine !
Booon, nous réparons les 2 trous (tous les 2 sur le flanc du pneu, la faute au dégonflage sans doute) et regonflons ensuite dès que possible, soit une dizaine de km plus loin, un peu après l’oasis de Sulganaï.
Ouf, nous voilà de retour sur la piste « principale », toute aussi déserte que la précédente mais plus ferme.
Pause pic-nic à l’ombre maigrelette d’un arbrisseau, tiens un beau nuage à l’horizon !
Il enfle, grossit, noircit
et finit par éclater : orage et pluie, pas très intenses finalement.
Ensuite, plus de photos pendant quelques dizaines de km : nous réalisons que la consommation dans le sable mou a été très supérieure à nos évaluations sur pistes moins molles, et je roule de plus en plus lentement afin d’économiser le précieux liquide…
La jauge s’allume 40 km avant le village de Shinejinst, la montagne est déserte, pas un chat, pas une yourte, nous roulons souvent dans des lits de rivière tapissés d’un grossier gravier qui nécessite de monter dans les tours. Je croise les doigts pour ne pas tomber en panne dans l’un d’eux car ça ne serait pas très douillet pour y planter la tente et il pleut et il va pleuvoir.
Nous savons maintenant qu’en général on commence à trouver des yourtes 10 ou 20 km avant les villages.
Les km défilent hyper lentement, encore 38 km jusqu’au village, 37… on avise un petit groupe de 2 ou 3 yourtes, fermées, personne….on continue ;
Enfin j’aperçois caché derrière une petite colline un minuscule bout de tissus blanc : une yourte !
Nous y allons à pied afin d’économiser l’essence : elle est fermée mais pas cadenassée, c’est bon signe ! Le chien nous accueille et nous lui parlons haut et fort afin d’attirer l’attention. Un jeune mongol tout endormi en sort enfin. Sainbanu (bonjour !) No benzin ! Il comprend immédiatement, s’étire un peu, enfourche sa moto et nous fait signe de monter derrière lui. On finit en tas à la 1ère difficulté et on termine à pied, ça vaut mieux ! Il nous indique qu’il peut récupérer de l’essence de sa moto et file chercher une grosse bouteille de …coca !
La clope au bec, il récupère 2l de son réservoir qui semble presque vide.
Nous sommes un peu gênés de le « dépouiller » ainsi et le remercions chaleureusement (j’avais prévu de petits cadeaux pour ce genre d’occasion…)
Soulagés de pouvoir avancer encore un peu nous reprenons la piste, très belle au demeurant, mais qui traverse encore cette chaîne de montagnes tout là-bas….pfff…
C’est alors qu’apparaissent 2 motos que nous hélons : « no benzin » ! Ils sont très équipés et outillés et nous avons gardé la bouteille de coca : en un clin d’œil ils nous siphonnent à nouveau 2l, nouveaux remerciements…
Ouf, cette fois nous sommes sauvés !
Gros plein en arrivant à Shinejinst : 37,23l (le réservoir en contient 40) : sans nos bouteilles de…coca, il nous aurait donc manqué 1l….C’était chaud !
Petites courses puis on se trouve un coin de bivouac 30 km plus loin abrité du vent par de jolies roches basaltiques.