2.8 Notice Historique du département de Loir-et-Cher

- L'histoire de Loir-et-Cher. (- Notice Historique sur le Département de Loir-et-Cher par E. SAINDENIS (Inspecteur primaire à Blois, officier d'Académie. (Gallica))

1 — PÉRIODE CELTIQUE ET PERIODE GALLO-ROMAINE.

Le pays que comprend aujourd'hui le département de Loir-et-Cher faisait autrefois partie du territoire des Carnules, dont Chartres était la capitale.

Il était, comme la plus grande partie de la Gaule, couvert de forêts, dont quelques-unes subsistent encore (forêts de Fréteval, Marchenoir, Blois, Russy, Boulogne).

L'histoire de la Gaule ancienne ne mentionne ni Blois ni aucune des villes du département.

Blois existait cependant, puisque des étymologistes font dériver ce mot de l'ancien gaulois bleiz ou bleizian, signifiant loup.

Il parait également certain que le pays était, dés celle époque, assez peuplé ; les nombreux monuments de l'époque druidique tendent a éprouver; on trouve des dolmens, des menhirs ou des pierres fichées dans toutes les parties du département : à Saint-Hilaire-la-Gravelle, Fréteval, Thoré, Lavardin et Monloire, dans le Vendômois; aux environs de Blois, a la Chapelle- Vendômoise et à Landes; dans la Sologne, à Pierrefitte-sur- Sauldre et à Soings.

Blois était dans une situation trop avantageuse pour que les Romains aient pu négliger d'y établir une garnison, car le rocher, la forêt, le fleuve permettaient une défense facile. Du reste, les ruines nombreuses qui existent encore aujourd'hui prouvent suffisamment que les maîtres du monde en ont fait une de leurs places les plus importantes; et il est probable que, sous leur domination, les forêts furent en partie défrichées, des villages furent bâtis sur les coteaux et dans les clairières, et le pays, comme tout le reste de la Gaule, put jouir de la paix romaine.

2 —- LES INVASIONS; — LES MÉROVINGIENS. LES CAROLINGIENS.

Au IV éme siècle, au moment où le christianisme s'introduisait dans le pays, les invasions le firent retomber dans la misère et la barbarie.

Au temps des fils de Glovis, il appartint partie au royaume de Paris, partie au royaume d'Orléans, rien de mémorable ne s'y est passé sous le règne des Mérovingiens.

En 834, Louis le Débonnaire poursuivit jusqu'à Blois Lothaire, son fils rebelle, et le força à implorer son pardon.

Comme toutes les villes situées sur la Loire, Blois eut à souffrir des invasions des Normands ; remontant le cours du fleuve, ces pirates dévastèrent le pays, brûlèrent les villages situés sur les deux rives, et, en 854, la ville de Blois elle-même fut livrée aux flammes.

Les habitants opposèrent aux envahisseurs une vigoureuse résistance ; un grand nombre s'enrôlèrent sous les ordres du vaillant Robert le Fort, et firent subir à l'ennemi des pertes considérables, jusqu'au jour où le héros succomba à Brissarthe, en 867.

Déjà, a cette époque, le comté de Blois existait; parmi ses comtes, nous devons, citer Guillaume, Eudes, le vaillant Robert le Fort, Robert, devenu roi de France et mort en 923.

A celte date, le comté fut usurpé par Thibault le Tricheur, comte de Champagne, neveu du roi Robert, et la domination des comtes de Champagne commença.

Quant au Vendômois, il formait un fief possédé par un Bouchard Ratepilaet (chauve-souris).

En 1033, Geoffroi Martel le rattacha au comté d'Anjou, dont il continua a faire partie.

3 — PÉRIODE FÉODALE, — DE L'AVÉNEMENT DES CAPÉTIENS A LA GUERRE DE CENT ANS.

Pendant près de deux siècles, le comté de Blois demeura la propriété des comtes de Champagne.

A Thibault le Tricheur avait succédé Eudes Ier, possesseur des comtés de Blois, de Chartres et de Tours; il fut le premier mari de Berthe de Bourgogne, qui devînt plus tard la femme de Robert Ier.

Son fils, Eudes II, fut un politique habile; il s'intitulait comte par la grâce de Dieu, et ne craignit pas d'écrire au roi de France, Henri Ier :

—« Je tiens mes domaines, non de votre libéralité, mais de la succèssion de mes ancêtres. »

L'un de ses successeurs les plus illustres, Henri-Etienne, épousa la fille du roi d'Angleterre, Guillaume le Conquérant; il était extrêmement riche et possédait, parait-il, autant de châteaux qu'il y a de jours a l'année. L'un de ses fils, Etienne de Blois, devint roi d'Angleterre.

Avec Thibault VI, mort en 1218, finit la seconde maison des comtes de Blois, et Hugues de Châlillon devint maître du pays.

Quelques-uns de ses successeurs furent assez illustres, entre autres Jean ler, qui affranchit les habitants du bourg des Monlils et fut inhumé ou monastère de la Guiche.

Le comte Louis fut un de ces brillants chevaliers qui trouvèrent la mort sur le champ de bataille de Crécy, et l'un de ses fils fut otage du roi Jean le Bon.

La maison de Châlillon cessa de posséder le comté de Blois, en 1391, date à laquelle Louis d'Orléans, frère de Charles VI, l'acheta moyennant 200.000 francs d'or; il fil son entrée solennelle à Blois, le 31 août 1403.

Pendant la période féodale, le Vendômois, propriété des Plantagenets, avait appartenu a la couronne d'Angleterre.

Il avait été ravagé par les troupes de Philippe-Auguste qui, en 1191, avait subi une dêfaite à Fréteval.

En 1204, par suite de la confiscation des biens de Jean-sans-Terre, le Vendômois avait été réuni au domaine royal. Il devint le théâtre de nouveaux combats pendant la régence de Blanche de Casttile ; en 1227, cette princesse signa à Vendôme, avec les seigneurs révoltés, un traité de paix auquel on donna le nom d'accommodement de Vendôme.

4.— DE PHILIPPE VI AUX GUERRES DE RELIGION,

Le pays compris entre le Loir et le Cher eut beaucoup a souffrir pendant la guerre de Cent ans.

Les Anglais le couvrirent de ruines, brûlèrent le château de Bury et le couvent de Pontlevoy.

En 1356, le prince de Galles s'empara de Romorantin, ravagea la Sologne, détruisit presque entièrement Mennetou et s'avança jusqu'aux portes de Blois.

Six ans après, en 1362, Vendôme tomba également entre les mains des Anglais. Le peuple était dans une misère profonde, manquant de tout et ne trouvant de sécurité nulle part. Les guerres civiles ne causaient pas moins de ruines que la guerre étrangère; le comte de Blois,

Louis d'Orléans, en fut une des victimes les plus illustres; en 1407, il fut assassiné par le duc de Bourgogne, Jean-sans-Peur, et sa veuve, Valentine de Milan, vint cacher sa douleur dans le château de Blois, où elle mourut, le 4 décembre 1408, « de courroux et de deuil. »

La bataille d'Azincourt (1415), le nouveau comte de Blois, Charles d'Orléans, fut fait prisonnier et emmené en Angleterre, en même temps que le comte de Vendôme, Louis de Bourbon.

Celui-ci put s'évader et regagner ses domaines au bout de douze ans; quant à Charles d'Orléans, il resta vingt-cinq ans en captivité, il revint habiter Blois, où il mourut en 1466.

Il a laissé la réputation d'un prince vaillant, pieux et charitable ; ses compositions correctes et gracieuses lui assurent un rang distingué parmi nos anciens poètes français.

Après le traité de Troyes, Blois fut une des rares villes qui restèrent fidèles à Charles VII, le roi de Bourges ; la ville fut assiégée par les Anglais, mais Dunois la défendit avec un héroïsme que couronna le succès. Jeanne d'Arc vint à Blois, y fil bénir sa bannière, et de là se dirigea sur Orléans, en suivant la rive gauche de la Loire.

Le souvenir du passage de l'héroïne lorraine est resté dans le pays, qui fournit a l'armée de Charles VII des vivres et des munitions de toute sorte.

Après avoir joui d'un peu de calme pendant la seconde partie du règne de Charles VII, le pays fut encore troublé au commencement du règne de Louis XI, par la guerre du Bien public.

Un grand nombre de seigneurs avaient pris parti contre le roi; celui-ci les combattit et fit raser le château de Chaumont, propriété de Pierre d'Amboise, sire de Chaumont, l'un des rebelles.

Ce fut à Blois, sa ville natale, que Louis d'Orléans fut, a la mort de Charles VIII, proclamé roi sous le nom de Louis XII, et qu'il prononça ces belles paroles

—« Ce n'est pas au roi de France à venger les injures du duc d'Orléans. »

En 1499, Louis XII rendit l'ordonnance de Blois, qui apportait une grande amélioration dans la justice et dans l'administration du royaume.

Pendant tout son règne, Blois fut son séjour de prédilection, et il en fit comme la seconde capitale du royaume.

C'est la que furent signés les traités de Blois.

Celui de 1504 donnait a Charles, petit-fils de Maximimilien d'Autriche, la main de Claude de France, fille du roi, avec les duchés de Milan de Bretagne et de Bourgogne pour dot; mais les Etats, de Tours refusèrent d'accepter ce traité funeste et en prononcèrent l'annulation.

Le second, conclu en 1505, était moins désastreux; il stipulait seulement l'abandon du royaume de Naples, dont la possession importait peu à la France; cet abandon était du reste compensé par le mariage d'une princesse française, Germaine de Foix, avec Ferdinand.

En 1514, Anne de Bretagne mourut à Blois, emportant avec elle les regrets de toute la population.

Louis XII, on le sait, ne lui survécut qu'un an et mourut le 1er janvier 1515 à Paris.

Pendant que, sous la domination du duc d'Orléans, devenu roi de France, la ville de Blois était heureuse, la ville de Vendôme, elle aussi, voyait s'accroître son importance, grâce à la sollicitude d'une princesse de la maison de Bourbon, Marie de Luxembourg; c'est elle qui fit établir dans cette ville de nombreuses manufactures de draps, de serge, de gants et des ateliers de broderie; c'est encore elle qui fil reconstruire l'abbaye de la Trinité, avec sa magnifique église, et l'église de Saint-Martin.

Quant à Romorantin, il était toujours la propriété de la maison d'Augoulême, et ne fut réuni à la couronne qu'à l'avènement de François Ier, qui conserva toujours pour celte ville une certaine préférence.

Il l'habita souvent et en fit rebâtir le château, occupé aujourd'hui par la sous-préfecture.

C'est a Romorantin qu'il faillit perdre la vie en assiégeant, par manière de jeu, dans son hôtel, le jour des Rois de l'année 1521, le seigneur que le hasard avait désigné comme roi de la fêve.

Le roi habita également à diverses reprises le château de Blois; il fit construire Chambord, que Charles-Quint lui-même dut proclamer

—«un abrégé de ce que peut effectuer l'industrie humaine »

D'après la tradition, mille huit cent ouvriers y travaillèrent pendant douze ans.

Le successeur de François Ier, Henri II, signa à Blois l'édit de 1552, divisant le royaume en 17 grandes généralités financières.

C'est à Blois que devait éclater le complot ourdi par la Renaudie; mais les Guises, avertis, se retirèrent avec le jeune roi François II au château d'Amboise.

La ville put ainsi échapper au triste spectacle que devait offrir la répression de la Conjuration d'Amboise, le premier acte sanglant de nos terribles guerres de religion.

Néanmoins la cour ne quittait point la vallée de la Loire, devenue comme le centre du royaume, et â Romorantin, dans le château de François Ier. l'illustre chancelier de l'Hôpital .fit rendre l'édit de 1560, favorable à la tolérance religieuse.

5 — LES GUERRES DE RELIGION.

Les guerres de religion plongèrent le pays dans la plus affreuse misère. Sous le règne de Charles IX, Blois fut plusieurs fois pillé, saccagé, tantôt par les protestants, tantôt par les catholiques; Mer eut le même sort, et les campagnes eurent à subir les ravages continuels des bandes ennemies.

Catherine de Mêdicis affectionnait particulièrement le château de Blois, et. comme son fils Charles IX, elle y fit de fréquents séjours.

La ville put cependant échapper aux désordres qui suivirent te massacre de la Saint Barthélemy; mais, sous le successeur de Charles IX, Henri III, elle fut le théâtre de graves événements.

En 1576, les Etats Généraux se réuniront une première fois au château, dans la salle des Etats; le but de cette réunion était la pacification des esprits; on n'y parvint pas; mais les députés purent déjà y faire entendre des plaintes et des doléances, qui aboutirent à l'édit de 1579, réorganisant la justice, les finances.et la police générale.

Douze ans après, en 1588, les Etats se réunirent de nouveau; c'est alors que se passa ce drame terrible, unique dans notre histoire, l'assassinat de Henri de Guise par les ordres du roi de France Henri III.

Henri de Guise, le vrai chef de la Ligue, le vrai souverain de Paris, dont il avait chassé Henri III, avait osé venir lui-même à Blois braver le prince, et, ivre de ses succès, fier de l'appui de ses partisans, qui dominaient les Etats, il croyait être le maître à Blois comme il l'était dans la capitale.

Mais Henri III, mettant a profit les leçons qu'il avait reçues de sa mère, résolut de s'affranchir d'une domination qui lui pesait lourdement.

C'est avec un art perfide qu'il prépara l'attentat qui devait le délivrer de son ennemi.

Le 22 décembre 1588, Guise reçut un premier avertissement:

—« Donnez-vous de garde, lui avait écrit une main amie, on est sur le point de vous jouer un mauvais tour. »

—« On n'oserait,» répondit-il.

Mais Henri III comptait sur quarante- cinq gentilshommes, qui formaient sa garde, et qu'il avait postés dans son cabinet.

Le 23 décembre, au matin, le duc de Guise arrive au conseil; le roi le fait appeler; il passe au milieu des quarante-cinq et se dirige vers le cabinet; dont la chambre même du roi, les assassins se jettent sur lui et le percent de leurs poignards.

Guise, en se débattant, entraîne ses meurtriers jusqu'au bout de la chambre, où il expire.

Le lendemain, son frêre, le cardinal de Lorraine, eut le même sort.

— « C'est bien coupé, mon fils, mais il faut recoudre »

avait dit a son fils la vieille Catherine de Médicis, lorsqu'après son crime il était descendu dans ses appartements pour s'en vanter. Henri III n'eut pas le temps de suivre ce conseil; le 2 août 1589, il tombait lui-même, assassiné par le moine fanatique Jacques Clément.

A Henri III succéda Henri de Bourbon, possesseur du comté de Vendôme ; mais Henri IV dut reconquérir sur les Ligueurs ses propres domaines; après beaucoup d'efforts, il rentra en possession de Vendôme, et entra à Blois en 1593.

Plus lard il abandonna le duché de Vendôme à César de Vendôme, son fils naturel, qui fut le fondateur d'une maison princière dont sortit un des plus illustres généraux de Louis XIV, le duc de Vendôme, le vainqueur de Villaviciosa.

6 — DE LOUIS XIII A LA REV0LUTION.

Le château de Blois, abandonné par la cour pendant le règne de Henri IV, devint, en 1617, après l'assassinat de Concini, la résidence de Marie de Médicis.

Elle n'y séjourna que deux ans, et, en 1619, trompant la surveillance que le roi son fils avait établie autour d'elle, elle réussit a s'échapper du château pour recommencer la guerre civile.

Gaston d'Orléans, son fils, s'y retira a son tour: c'est là qu'il ourdit contre Ie tout-puissant cardinal Richelieu ces intrigues qui n'aboutirent a aucun résultat sérieux.

Gaston d'Orléans fit quelque chose de plus utile; par ses soins furent élevées ces belles constructions, qui attirèrent dans la contrée des ouvriers étrangers et donnèrent du pain aux familles pauvres du pays.

Pendant la Fronde, Louis XIV et le reine-mère restèrent une semaine à Blois, sous la protection d'une armée commandée par Turenne et d'Hocquincourt.

En 1685, la révocation de l'édit de Nantes vint ruiner en partie l'industrie de Blois, par suite du départ d'un grand nombre de protestants, au nombre desquels se trouvait l'illustre Denis Papin.

Romorantin, où les protestants avaient établi beaucoup de manufactures de draps, vit également décroître sa prospérité.

En 1697, l'évêchè de Blois fut créé par Louis XIV.

Sur la fin du grand règne, le pays eut beaucoup à souffrir, comme tout le reste de la France.

En 1700, le duc d'Anjou, allant prendre possession du trône d'Espagne, passa à Blois avec ses deux frères.

Pendant l'hiver de 1709, les vignes furent gelées dans toute la partie située au sud de la Loire et les faux dégels firent périr tous les blés de la Beauce : une affreuse disette désola encore une fois le pays.

7. — LA RÉVOLUTION.

Quand en 1789 furent élus les députés aux États Généraux, le pays était en proie aux horreurs de la famine, et la ville de Blois fut reconnaissante au célèbre Lavoisier, seigneur de Fréchines, du prêt de 50.000 francs qu'il consentit a faire, sous intérêt, pour achat de denrées destinées aux habitants.

Les députés élus a Blois furent le curé de Sainl-Honoré pour le clergé, Alexandre de Beauharnais pour la noblesse, et l'avocat Dinocheau pour Ie tiers état.

Le 14 juillet 1790, la fôto de la Fédération fut célébrée avec le plus grand éclat.

En 1792, quand la patrie fut déclarée en danger, Ie Loir-et-Cher fournit un grand nombre de volontaires, désireux de contribuer à la défense nationale.

En novembre de la même année, il y eut a Vendôme, à Blois et a Mer quelques troubles, au sujet de la taxe du blé et du pain; trois membres de la Convention furent envoyés à Blois pour calmer les esprits; c'était Longchamps, Villors et Coulhou.

En mars 1793, Tallien vint publier une réquisition générale de tous les hommes en état de porter les armes, pour réprimer l'insurrection de Vendée.

Et enfin, sous le Directoire, en 1790, Vendôme fut le siège d'une haute cour instituée pour juger les auteurs d'une conspiration communiste tramée à Paris.

Sur quarante-sept accusés, deux seulement, Baboeuf et Darthe, furent condamnés à mort.

Tous deux se frappèrent d'un poignard à l'audience et furent, le lendemain, portés sanglants a l'échafaud.

8 — DE LA RÉVOLUTION A NOS JOURS

Aux triomphes de l'Empire avaient succédé les désastres, et la ville de Blois devait voir la fin de ce régime.

Le 2 avril 1814, quatre jours avant l'abdication de Napoléon, l'impératrice Marie-Louise, le roi de Rome, Joseph et Jérôme Bonaparte, les ministres et les dignitaires de la cour impériale arrivèrent a Blois afin d'y organiser une régence.

Mais, au bout de quelques jours, celle régence fut dissoute, et un envoyé de souverains alliés vint chercher l'impératrice Marie- Louise, qui partit pour l'Autriche avec le roi de Rome, pendant que Napoléon s'acheminait vers l'Ile d'Elbe.

L'année suivante, après le désastre de Waterloo, la ville de Blois vit s'accomplir le licenciement de l'armée de la Loire.

En 1870, le département de Loir-et-Cher fut le théâtre des efforts héroïques de Chanzy contre les armées prussiennes.

Les 7, 8. 9 et 10 décembre, s'appuyant d'abord sur la forêt de Marchenoir, ils les battit a Josnes et à Villarceau et leur infligea des pertes sérieuses.

Mais les Prussiens, déjà maîtres de la rive gauche de la Loire, réussiront a occuper Mer, puis Blois, ou ils entrèrent le 13 décembre 1870.

Le même jour, après des marches difficiles, par des mauvais temps et des chemins défoncés, Chanzy put arriver à Vendôme, autour duquel la lutte recommença dès le 15.

Malgré des succès a Fréteval et à Sainte-Anne, Chanzy dut abandonner Vendôme et se retirer sur la Sarthe.

Le désastre du Mans, la capitulation de Paris et les malheurs épouvantables de l'armée de l'Est devaient rendre stériles ces derniers efforts accomplis sur le territoire du département de Loir-et-Cher.

- Notice Historique sur le Département de Loir-et-Cher par E. SAINDENIS (Inspecteur primaire à Blois, officier d'Académie. (Gallica)