2.7 La Tour d'Argent

La tour d'argent, fut à l'origine l'hôtel des monnaies des Comtes de Blois (l'appellation "hôtel des monnaies" ne veut pas forcément indiquer que les monnaies étaient frappées en ce lieu).

Elle était située rue des Trois Clés et fut détruite lors des bombardements de la seconde guerre mondiale.

"C'est le nom par lequel on désignait souvent, au moyen-âge, l'hôtel de la monnaie.

Dès l'époque mérovingienne, il y eut un atelier monétaire à Blois.

Il continua de fonctionner sons les Carolingiens, et on connaît des monnaies de trois rois de cette dynastie, Charles-le-Chauve, Louis-le-Bègue et Eudes, frappées dans notre ville; mais il y a grande apparence que l'atelier était situé dans l'enceinte de la forteresse, devenue, depuis, le château de Blois.

Quand la ville fut entourée de murailles, vers le XIIIe siècle, cet atelier put, sans inconvénient, être transféré dans la nouvelle enceinte, et de ce temps date, en effet, la tour de l'escalier de la Monnaie, sauf son couronnement qui est du XVe siècle, et une grande partie des bâtiments connus encore aujourd'hui sous le nom de la Tour d'Argent.

La rue dans laquelle est construit cet édifice, s'appelait la rue de la Monnaie et son nom actuel, des Trois-Clefs fut pris de l'enseigne d'un des nombreux serruriers qui demeuraient dans cette rue et celle de la Serrurerie

qui est voisine, suivant l'usage ancien où tous les corps d'état habitaient chacun un quartier spécial.

Cette enseigne faisait du reste allusion aux Trois Clefs du coffre ou de la huche à la monnaie, dont une était entre les mains du garde, la deuxième entre celles de l'essayeur (aujourd'hui le commissaire impérial), et la troisième dans celles du maître de la monnaie (le directeur ou entrepreneur).

Dès le commencement de la troisième race, l'atelier monétaire de Blois passa aux comtes héréditaires de la maison de Champagne.

Leurs monnaies offrent le nom seul de la ville et un type particulier aux monnaies de tout le pays Chartrain, type dont l'explication a été un grand sujet de controverse parmi les numismatistes.

sans qu'aucun d'eux l'ait expliqué d'une manière satisfaisante.

Les comtes de la maison de Châtillon, en conservant ce même type, y ajoutèrent leur nom, et nous connaissons des deniers et des oboles frappés par Jean (1241-1279), Jeanne, sa fille (1279-1292), Hugues Il (1292 1307), et Guy 1er (1307-1342) qui vendit à son beau-frère, le roi Philippe de Valois, son droit de monnoyage, moyennant 15 000 livres tournois, l'année 1328."

texte tiré de "Guide Historique du Voyageur à Blois et aux Environs" - Gallica

Les monnaies Chartraines

"Il n'est pas de type monétaire qui ait été plus diversement expliqué par les historiens et par les numismatistes que celui auquel nous donnons le nom de Chartrain.

Sous plusieurs rapports on devrait l'appeler blésois, car on l'a retrouvé jusqu'ici plus ancien, plus durable à Blois et plus étendu dans les dépendances de ce comté que dans celui de Chartres ; mais nous verrons qu'il tient vraisemblablement, dès son origine, à la capitale du grand pays Chartrain; et, jusqu'à nos jours la seule ville de Chartres a eu dans ses armoiries le caractère distinctif de ce vieux type monétaire."

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