Une architecture originale

Le style roman : Collatéral sud (XIIème siècle)

Il semble que l'église primitive était toute entière de style roman. Les nefs ne paraissent n'avoir jamais été voûtées, « les piles étant trop faibles pour les supporter, mais couvertes simplement sous charpente, masquées ou non par un plafond lambrissé » (Tournier)

L'église était en même temps prieurale et paroissiale érigée sous le vocable de l’Assomption.

Le prieuré ayant été fondé en 1133, il semble que le collatéral sud date de cette époque. Il est plafonné et se compose de grandes arcades romanes sur des piliers carrés aux bases chanfreinées. Il a été diminué d’une travée au cours du XVIIème siècle par les Jésuites pour réserver un passage vers le cloitre.

La dernière travée, plus large, garde le souvenir du transept de l’église romane.

Le style gothique ou ogival : Le Chœur (fin XIIIème)

L’église du prieuré a perdu son chevet au profit d’un chœur gothique rectangulaire qui date de la seconde moitié du XIIIème siècle.

Une lourde ogive formant arc-doubleau partage la voute en deux travées ornées de nervures diagonales.

Les parements latéraux et les pilastres a triple colonnes qui portent les retombées des nervures, présentent un écartement considérable qui semble être un effet voulu à l'origine et très légèrement accentué au cours des siècles.

Derrière Grand Autel étincelant d'or, une verrière resplendissante de lumière, occupe presque toute la surface de l’abside. Cette baie de style flamboyant date du XVème siècle. Elle a remplacé l'ancienne fenêtre à deux meneaux, plus large et plus profonde.

Cette verrière,, divisée en cinq panneaux est illustrée par l’Arbre de Jessée. Donnée par Veuve Alexis Josse, elle fut réalisée en 1868, par le maître-verrier Didron de Paris, élève de Viollet le Duc. Elle coûta à l'époque 3,500 francs.

Sous le magnifique autel doré avec tabernacle entouré de niches à statuettes et colonnes torses flanquées de deux anges adorateurs, on aperçoit la table d'autel en pierre qui fut l'autel primitif.

Sur la droite " la piscine" ; dans un trou creusé dans la pierre se trouvaient deux pièces de monnaie du 15°siècle, frappées en Normandie.










La nef centrale (XVIème siècle)

La nef centrale, voutée d’ogives date du XVIème siècle et conserve une magnifique chaire Renaissance en pierre sculptée.

Les bancs, du XVIIIème siècle, par leurs inscriptions gravées dans le bois, rappellent la coutume de la « location aux enchères » qui se faisait chaque année ; les adjudicataires y faisaient graver leur nom.

Le style flamboyant : Collatéral nord (XVIIème et XVIIIème siècles)

Cette nef accuse en plusieurs endroits, 1’œuvre de la Renaissance, par ses baies rondes, cloisonnées et rayonnées.

Elle est l'œuvre de restauration entreprise par les Jésuites vers 1601, à cette vieille église du prieuré unie à leur Collège de Dole en 1588.

Cette restauration a consisté en la création d'une série de chapelles formant pendant au Collatéral Sud :

Chapelle du Rosaire sous le clocher

Elle accueille les fonts baptismaux et date de 1635. Elle est voutée d’ogives à plusieurs nervures et fermée par une très belle grille en fer forgé.

La cuve baptismale en pierre date du XVIIème siècle

Chapelle St- François-Xavier

C'était la chapelle du seigneur probablement fermée de tous côtés, le soustrayant ainsi aux regards des curieux.

L'oculus percé à cet endroit lui permettait de suivre les offices au Maître-Autel, tandis que la fenêtre lui permettait d'apercevoir son château

Cette chapelle possédait un caveau funéraire comme l'ancienne Chapelle des Fonts-Baptismaux à l'extrémité de cette même nef et aussi la Chapelle Saint-Simon (sacristie actuelle).

Une pierre tumulaire incrustée dans le mur porte cette inscription:

« Gist en cette chapelle le corps de fut Mre Antoine Rousselet, à son vivant procureur pour Sa Majesté Catholique, en la terre et seigneurie de Jonvelle, qui mourut le 21 juin 1597. Dieu mette son âme à repos. »

Chapelle Saint-Simon, fondée en 1628 par Jean Bresson et son épouse

Les Jésuites, en qualité de prieurs de Jonvelle, autorisèrent les époux Bresson à ériger cette chapelle destinée à leur usage personnel mais sous la condition de la fermer par une balustrade, d’y faire un caveau et de doter un chapelain.

Cette chapelle, qui sert aujourd'hui de sacristie, est remarquable par ses fenêtres ogivales, par sa voûte en arcatures rayonnantes et par un écusson orné d'enroulements et de volutes sur lequel est gravé l’acte de fondation.

De cette chapelle, les religieux gagnaient leur couvent sans sortir de l'église ; ils passaient dans la nef de droite par une porte actuellement murée et qui se trouve derrière l'Autel de St Nicolas

A l'extrémité de cette nef, une autre porte datée de 1617 (à 1'extérieur) les faisait entrer sous la partie du cloître actuellement détruit, perpendiculairement à celui qui existe encore.

Ecusson :

« Urbis Jovellanœ honorabilis simul ac antiquus civis consulumque sive scabinorum primus atque electus Johannes Bresson, unà cum carissimâ conjuge domina Nicolâ Bresson, sacellum hoc instruxit donavitque. Cujus conferendi jus ac dominium tàm proedictis fundatoribus quàm eorumdem posteris masculis, rectâ aut transversâ stirpium série oriundis RR. PP. Dolani collegii, societatis Jesu, pro sua prioris Jonvellani potestate, concesserunt.

ANAGRAMMA.

JOANNES BRESSONIUS : In Jesu sorbes annos.

EPIGRAMMA.

Mors, aperi fauces ; annos tu dummodò nostros

In Jesu sorbes, mortuus haud perii.

Obiit anno 1628. »