Losange ou rune ING (ng).
Dans l’évolution de l’écriture runique, ce caractère apparait comme un losange sur pointe dont les quatre côtés se prolongent pour former deux ‘X’ posés l’un sur l’autre. Ce signe représente la réunion du ciel et de la terre desquels nait le soleil. Il était le symbole du mariage, de la progéniture et de la fécondité.
La différence de signification avec la croix en ‘X’ ne semble donc pas très importante. Dans les runes Anglo-Saxonnes, le ‘g’ est une variante du signe ‘X’ qui est formé en combinant un ‘X’ avec un losange. A moins qu’il ne s’agisse de deux runes ‘ING’ superposées, ou de quatre X … ? On insistera sur la singularité de ce signe puisque la rune -g’’ apparait également sous forme d’un losange sur pointe (sans prolongement des côtés) que divise en quatre losanges une croix en ‘X’ .
Le losange prend toutefois une connotation plus féminine. L’héraldique médiévale utilise le losange comme arme féminine. C’est ainsi que les armoiries des abbesses (femmes non mariées) étaient souvent dessinées en forme de losange. Voyez par exemple les armoiries des abbesses de Herkenrode (Hasselt - BE).
Il était considéré comme une représentation du sein maternel duquel nait le nouveau-né. «Vœu de fécondité (progéniture) » ? La photo à gauche montre un 'Sheela Na Gig' , mise en scène médiévale qui fait explicitement référence à cette préoccupation. La combinaison des losanges et/ou des croix en ‘X’ ne permet plus de juger après coup si on a voulu associer des ‘X’ ou des losanges. Le centre du losange réfère probablement au soleil qui renait de la réunion du ciel et de la terre. On peut ici également référer à l’usage en occident de représenter souvent la figure du Christ dans un losange. Dans cette perspective, toutes ces combinaisons ou déclinaisons de signes constituent des vœux de fécondité. Dans les temps incertains du moyen-âge, elle constituait une nécessité.