La Cathédrale de Vic, 1924-1929
Le monde des bienheureux
José Maria Sert trouve sa vocation d'homme et d'artiste à Vic. Dire que le chantier de Vic est l’œuvre de sa vie n'est pas exagéré. Tout jeune étudiant à l’école de la Llotja, Il fréquente le cercle de Saint Luc où il se lie d'amitié avec Monseigneur Torras i Bages, évêque de Vic, qui lui commande la décoration de sa cathédrale. Le chantier l’occupera jusqu'à sa mort. Il se consacre à l'ambitieux et complexe projet avec une volonté inébranlable d’aboutir au but qu'il s'est fixé. Il surmontera tous les obstacles. Le premier est économique, le jeune artiste n'a pas encore les moyens qu’exige cette colossale entreprise. Son premier projet a du mal à se concrétiser. Le second, Le monde des bienheureux, est celui de la maturité. Il porte le titre qui pourrait qualifier l'artiste mais aussi l’Europe des années 1925. Le projet aboutit grâce au soutien politique et financier de Francesc Cambó et crée l'admiration des visiteurs et des critiques. Cette réalisation, anachronique au XXème siècle, deviendra le symbole du Catalanisme. Pour les républicains, cette notion est étroitement liée au conservatisme. Ce qui les amènera à détruire Le monde des bienheureux au moment où la terre d'Espagne s’embrase, prélude à ce qu’il adviendra de l'Europe quelques années plus tard. José Maria se remet aussitôt, malgré le traumatisme, à un nouveau décor Danse avec la mort. Là encore, des mots révélateurs de l’état d’esprit de l’artiste, qui n'aura de cesse de finir son chef d’œuvre voyant ses jours comptés. La Cathédrale de Vic sera inaugurée quelques jours après sa mort. José Maria Sert repose maintenant dans l’édifice.
N°18 Saint Antoine et Gertrude
Esquisse pour la Cathédrale de Vic, 1924-1929
Le monde des bienheureux
réalisé à Vic 1924-1929, détruite en 1936
Huile, fond d’or sur toile et collages de papiers 98 x 138 cm