Ayant eu souvent affaire à des iconographes amateurs se prétendant professionnels (sans même avoir commencé à étudier l'iconographie ni même la peinture occidentale tardive !) et à des restaurateurs sauvages, je tiens à m'adresser à eux et à mettre quelques petites choses au point, car ma responsabilité pourrait se trouver engagée et je n'y tiens pas.
Réutiliser le vocabulaire et les quelques notions techniques - dont un aperçu, seulement, est donné sur ce site - même si elles vous permettent de donner l'illusion à votre entourage ou à un éventuel commanditaire, ne vous permettront pas de savoir écrire une icône ni de savoir restaurer une icône ancienne ou une peinture murale.
Si vous le faîtes néanmoins, tôt ou tard, vous vous exposerez - comme vous exposerez les icônes - à de sérieux déboires.
En effet,
Votre approche superficielle des déontologies s’appliquant aux métiers d’iconographe ou de restaurateur, vous mèneront à des fautes graves, du genre hérésie, trahison de l'iconographie ou falsification et même destruction...
Votre méconnaissance des propriétés physiques et chimiques des matériaux engagera l’avenir de l’icône, tant celle que vous prétendrez avoir « écrite », que celle que vous penserez avoir restaurée.
En appliquant sans les maîtriser techniques et produits, sans connaître leurs propriétés, leurs actions, vous risquez de dénaturer la couche picturale, la fragiliser, l’endommager et même la détruire… Et le processus sera irréversible et pourra se poursuivre dans le temps, achevant de détruire l’icône.
En restauration, tout un processus technique que vous ignorez est à respecter. De plus, l'on ne retouche pas une peinture avec les mêmes matériaux que ceux utilisés pour la réaliser et certains produits peuvent être corrosifs, hautement toxiques, neurodégénératifs, voire cancérogènes... Vous engagerez donc, également votre santé en ne sachant vous en servir.
Dans le Christianisme et l'Orthodoxie, sur le plan moral et spirituel, détruire une icône, ne pas respecter l’iconographie, mentir autour de l'iconographie, exploiter et enterrer le talent d'autrui est sacrilège.
Détruire une œuvre d’art peut aussi vous exposer à des poursuites.
Réfléchissez donc avant d'agir sans avoir ni la formation, ni l'expérience !
L. Kh.
29/04/15