Porte ouverte sur un ailleurs, monde d'émerveillement, l'icône est une plongée dans l'infini...
L'Occidental peut être surpris par sa puissance magnétique et sa beauté idéale... Mais, conditionné par des siècles d'art naturaliste, il peut aussi être rétif à sa forme qui ne représente pas le "naturel", auquel il est habitué et même "attaché".
C'est que l'icône appartient à un univers parallèle, autre côté du miroir, qui ne peut être perçu que par celui qui a "les yeux pour voir".
Art solennel héritier de l'empire byzantin, reflet du divin et transfiguration des êtres vivants, de la nature et des objets, représentation de la Bible et des évangiles, l'icône est évocation du monde céleste, message de l'Eglise, support de liturgie et instrument de prière et de méditation. Elle s'adresse à une vision supérieure et intérieure, différente de la perception ordinaire du monde matériel qui nous entoure.
Propagande symbolique, stylisée jusqu'à l'épure, moderne avant la mode, utilisant une perspective inverse, des techniques picturales et un style issus de l'Antiquité, elle inspira les artistes du XXe siècle qui bouleversèrent tous les partis pris de la peinture occidentale en reprenant des bribes de son langage.
Longtemps ignorée en Occident - voire rejetée à la suite des ruptures historiques et doctrinales - elle opère, actuellement, un grand retour dans les églises, les musées, les expositions... Sa place en tant qu'oeuvre d'art n'est plus contestée. Son rôle spirituel n'est plus nié non plus. Elle renaît dans toute sa plénitude.
L. Kh. 22/03/2012
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