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Comme travaillaient les Anciens, "j'écris", de plus en plus, des icônes qui sont des créations canoniques : interprétations des thèmes iconographiques dans le respect des textes et des canons, fruits de la pensée ecclésiale et d'une tradition deux fois millénaire. (cf. sous-page "Icône contemporaine, copie conforme ou création canonique ?")
En rapport avec mes recherches en technologies anciennes et conformément à l'éthique de l'icône, je n'utilise que des matériaux nobles et éclipse les matériaux et pigments artificiels actuels.
De même, je ne supprime aucune étape du travail pictural. Dans la spiritualité orthodoxe, la préciosité rend hommage à la divinité et la qualité permet la solidité et la pérennité de l'icône qui doit traverser le temps.
Les supports sont des panneaux de bois massif, taillés et sculptés par des ébénistes spécialisés, avec traverses au revers afin de contrôler le travail du bois. Ils sont encollés et entoilés puis enduits suivant les méthodes traditionnelles grecques ou russes.
Les fonds qui sont dorés, le sont à la feuille d'or libre sur bolus. Ils sont laissés mats ou sont polis à l'agate afin de leur donner le fini d'un miroir.
La peinture est réalisée à la tempera à l'oeuf avec les pigments des Anciens (pigments issus de terres, plantes tinctoriales, pierres précieuses et pierres fines et pigments obtenus par transformation alchimique selon les procédés de fabrication antiques ou médiévaux).
La technique picturale utilisée varie avec le style d'icône que l'on me demande de réaliser (il existe différentes "écoles"). Elle respecte, néanmoins, toujours l'évolution progressive de l'ombre à la lumière de la peinture ancienne.
Le vernissage est une onction pratiquée avec l'olifa (vernis traditionnel préparé avec soin suivant des recettes ancestrales et avec des résines précieuses et des huiles biologiques).
L. Kh.
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Copie de l'icône du XVIe siècle qui a appartenu au saint métropolite Philippe de Moscou.
Tempera à l'oeuf, pigments naturels dont malachite de l'Oural, indigo d'Inde et cinabre de Chine, feuille d'or en sous-couche partielle et poudre d 'or sur panneau de tilleul avec traverses de chêne au revers.
400 mm x 320 mm
Mère de Dieu Adoucis ma peine,
D'après une icône anciennement conservée dans la crypte de la chapelle du Centre Saint-Georges.
Style et technique du XVIIe siècle.
Feuille et poudre d'or, tempera à l'oeuf sur panneau de tilleul. Travail avec Dominique.
La prière à la Yaroslavskaïa est inscrite, en slavon (langue liturgique des pays slaves), sur le bord inférieur de l'icône.
Icône créée d'après l'icône de 1703, de Kyrill Oulanov (conservée au monastère de Chèvetogne, Belgique), reprise dans un style plus proche du XVIe siècle avec expérimentation de la technique picturale transmise par Vladislav Andrejev. Dans ce travail - hérité de la tradition des Vieux-Croyants - trois icônes identiques mais aux tonalités différentes sont superposées en grande transparence dans le procédé liquide du plav. Ceci donne, à l'icône finale, ses reflets moirés et luminescents.
Pigments naturels dont lapis-lazuli et orpiment de Russie, tempera à l'oeuf, poudre d'or sur panneau de tilleul.
Mère de Dieu Izborskaïa Pskovskaïa
Tempera à l’œuf, pigments naturels dont glauconite de Russie, indigo d'Inde, cinabre de Chine, feuille et poudre d’or or sur panneau de tilleul avec traverses de chêne au revers,
300 mm x 237 mm
La prière à l'Izborskaïa-Pskovskaïa est inscrite, en slavon, sur le bord inférieur de l'icône.
Mère de Dieu de Kazan
Or libre sur bolus, tempera à l'oeuf sur panneau de chêne.
Mère de Dieu Oumiliénié entre l'Ange gardien et sainte Véra,
Création, style intermédiaire entre XVIe et XVIIe siècles.
Feuilles d'or, tempera à l'oeuf, pigments naturels dont glauconite, indigo, cinabre, poudre d’or sur panneau de tilleul,
272 mm x 215 mm
Mère de Dieu de Tendresse
Oeuvre de jeunesse
d'après l'icône crétoise du XVIe siècle, de la collection Sekulic, conservée au Musée National de Belgrade
Feuille d'or et tempera à l'oeuf sur bois,
217 mm x 185 mm
Mère de Dieu du Signe
Feuille d'or et feuille d'argent, tempera à l'oeuf sur panneau de chêne.
Mère de Dieu de la Tendresse
Le thème iconographique de la Tendresse (en slavon Oumiliénié, en grec Eleousa) insiste sur le rapport affectueux de la Mère de Dieu et de son Fils. Apparut au XIe siècle, il se répandit largement dans tout l’empire byzantin. Il invite le fidèle à la contemplation : l’étreinte, qui unit la Mère et Son Enfant, n’exprime pas la majesté du Dieu fait homme, mais le rayonnement de l’amour divin dont la manifestation suprême est le sacrifice rédempteur du Christ prophétisé par Siméon à Marie lors de la Présentation de Jésus au Temple. Le joue à joue rappelle le bonheur de Siméon qui a reconnu, dans ce petit enfant, le Sauveur tant attendu et l’a pris dans ses bras. Il préfigure aussi l’embrassement du corps meurtri du Messie par sa Mère éplorée, lorsqu’Il aura été crucifié.
Pour ces raisons, l’icône de la Mère de Dieu de Tendresse joue un rôle significatif dans la liturgie de la Passion et se lie intimement au thème de l’Incarnation et au rite de l’Eucharistie.
Unie à son Fils par son sacrifice, la Vierge intercède auprès de Lui pour tous ceux qui prient devant Elle. Cette unité rappelle l’unité entre le Créateur et sa créature.
"Jésus Christ Emmanuel"
D'après une icône de "l'école" d'Yaroslavl.
Tempera à l'oeuf, poudre d'or, support en bois de chêne.
Image de Notre Seigneur non faîte de main d'homme
Feuille d’or libre sur bolus, tempera à l’œuf sur panneau de chêne.
230 mm x 186 mm
Image de Notre Seigneur non faîte de main d'homme
Or libre sur bolus, tempera à l'oeuf sur panneau de tilleul, poudre d'or.
Image de Notre Seigneur non fait de main d’homme
La Sainte Face ou Mandylion (mouchoir en grec) est l’empreinte du visage du Christ qui fut faîte, par le Seigneur lui-même, pour le roi Abgar d’Edesse. Celui-ci avait envoyé un émissaire afin qu’il réalise un portrait du Christ. Selon la conception antique de la toute-puissance divine, cette image devait le guérir. Mais le Christ, entouré de ses fidèles, était inapprochable et, de plus, son visage rayonnait d’une telle lumière qu’il fut impossible au peintre de réaliser un portrait. Le Seigneur, pour exhausser le désir du roi, appliqua son visage sur un linge et ce fut ainsi la première image chrétienne « acheiropoïète », c’est-à-dire « non faites de la main de l’homme », car reproduisant miraculeusement les traits du Seigneur. Abgar, après l’avoir reçu, guérit de la lèpre.
Cette image occupe une place majeure dans l’histoire et la théologie des icônes car elle est la première existant du vivant même du Christ. Pour les Orthodoxes, elle est l’affirmation de la légitimité du culte voué aux icônes. Elle indique que celles-ci sont le reflet du monde divin et la manifestation constante de la foi de l’Eglise dans le mystère de l’Incarnation. Le Fils de Dieu, lui-même, s‘étant affirmé comme icône vivante, l’image de sa Sainte Face est la restauration de la ressemblance de Dieu dans l’homme.
Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ
Feuilles d'or, pigments naturels, tempera à l'oeuf sur panneau de tilleul.
Résurrection de saint Lazare
Feuilles d'or, tempera à l'oeuf sur panneau d'okoumé.
350 mm x 250 mm
Crucifixion de Notre Seigneur Jésus-Christ
Feuilles d'or, tempera à l'oeuf sur bois.
Christ parmi les Puissances
Très Sainte Trinité
D'après la très célèbre icône de saint André Roubliov.
Tempera à l'oeuf sur bois,
296 mm x 248 mm.
Oeuvre de jeunesse.
Apparition de l'Ange à Zacharie
Icône peinte selon la technique crétoise, d'après un modèle prestigieux de la fin du XVIe siècle, conservé au Musée Benaki d'Athènes. Par rapport à celui-ci, l'élan de Zacharie vers l'ange fut accentué en étirant la verticalité de sa composition. Son étude permit de découvrir et accentuer un rayonnement de trois spirales d'or (géométrie sacrée).
Feuilles d'or, pigments naturels, tempera à l'oeuf sur panneau de tilleul.
Inscriptions en grec ancien dans le style scripturaire des XVIe-XVIIe siècles : titre de l'icône et citation de l'évangile de saint Luc 1 : 13 (paroles de l'ange à Zacharie).
Miracle de saint Georges sur le dragon
Feuille d'or libre sur bolus, tempera à l'oeuf sur panneau de tilleul, pigments naturels dont cinabre, lazurite et indigo, poudre d'or et d'argent.
300 mm x 250 mm
Saint Philippe Métropolite de Moscou
Création canonique (la mitre est ornée de la copie en réduction de l'icône de la Mère de Dieu lui ayant appartenue),
Feuilles d'or, pigments naturels dont malachite, tempera à l'oeuf sur panneau de tilleul.
Saint Maxime le Confesseur
Création personnelle conforme aux canons.
Feuilles d'or, pigments naturels, tempera à l'oeuf.
110 mm x 80 mm
Saint Nicolas bénit l'action de saint Georges qui, chevauchant son blanc destrier, attaque le dragon. L'ange de Dieu couronne le saint, annonçant ainsi son futur martyre. Aux remparts de sa cité, le roi voit le miracle s'accomplir...
Miracle de saint Georges sur le dragon
Tempera à l'oeuf sur panneau de tilleul,
183 mm x 150 mm
Oeuvre de jeunesse.
La princesse, délivrée du dragon, le tient en laisse et le mène à la porte de la cité. De sa fenêtre, la reine assiste au retour de sa fille.
Officier de l’armée romaine, originaire de Cappadoce, saint Georges, est l'un des innombrables saints militaires et « archi martyrs » de l’église orthodoxe.
Lié étroitement à la terre, comme son nom (tiré du grec gê = la terre) l’indique, et protecteur des troupeaux, saint Georges a d’abord été représenté tuant un barbare dans l’iconographie byzantine. Il devenait ainsi le champion de la lutte contre l’inculture et la sauvagerie.
Les récits du miracle du dragon datent du XIIIe siècle et sont des réminiscences de l’Antiquité. Saint Georges vint un jour à traverser la région de Lydda, en Asie Mineure, dont la population était terrorisée par un terrible dragon qui réclamait un tribut, composé de jeunes gens et de jeunes filles, qu’il fallait lui livrer régulièrement. La légende dit encore que le monstre tenait en son pouvoir la fille du roi. Le saint combattit le dragon et le terrassa, délivrant ainsi le pays et la jeune fille.
Synchrone, notre icône présente plusieurs événements simultanément, unissant le temps terrestre et l’éternité dans un renouvellement de l’action rédemptrice du saint. La composition suit un enroulement en spirale, qui naît de l’encolure du cheval et entraine tout dans sa dynamique.
Jeune et beau, revêtu de son costume militaire et l’épée dégainée, notre héros chevauche son blanc destrier et fond sur le dragon. La princesse se tient devant la porte de la cité. Un lien la retient au dragon. Celui-ci est sorti en rampant de son antre creusé dans la montagne. Surpris par l’attaque du saint, il se retourne pour faire face. Mais il est diminué devant ce cheval immaculé, véhicule de lumière et personnification du Bien, qui le domine de toute sa taille. Sur le fond symbolique se découpe, à l’arrière-plan, l’architecture d’un palais, au balcon duquel apparaissent le roi, la reine et leurs courtisans, témoins du miracle.
En haut, à gauche, dans un médaillon de gloire, saint Nicolas, autre grand thaumaturge, bénit la scène. A droite, un ange couronne le saint et annonce ainsi son futur martyre.
Saint Georges se fait, par sa victoire, le champion de l’Eglise triomphant du paganisme. La puissance du destrier qui fond sur le dragon, la figure dynamique du saint au manteau flottant, opposé au dragon rampant sortant de la caverne noire… Tout affirme que la puissance exprimée dans cette icône provient de l’énergie divine qui transfigure le saint et la nature. Nul pathos dans la représentation car tout est facile au saint visité par l’Esprit.
Traditionnellement, le dragon surgit d’un antre mystérieux. Dans toutes les cultures, le dragon est le gardien des trésors souterrains. Cette image peut ainsi nous adresser un appel quant à la nécessité de nous tourner vers Dieu et de dominer nos passions, nos démons intérieurs (le dragon, qui remarquons-le, n’est pas tué, mais cloué au sol !). Ainsi libérés, nous pouvons trouver notre cheminement spirituel et retrouver notre nature profonde (nos trésors enfouis). L’écrasement du dragon, personnification du mal et la présence de la princesse, jusque là prisonnière et libérée de ses griffes, évoque la libération de l’âme et l’union mystique avec Dieu. L’icône du Miracle de saint Georges est une invitation à pénétrer dans le mystère de la foi, de la connaissance de soi et de celle du Christ. Nous revenons à une unité première, celle du Royaume !
Le paon ou l'âme immortelle
L'Agneau pascal
Mère de Dieu de Tendresse
Dessin raffermi au pinceau.
Christ Pantocrator ou Vsederjitel
Dessin avec schéma de composition basé sur cercles superposés, croisés et concentriques (géométrie sacrée).
Mère de Dieu de Vladimir
Feuille d'or et tempera à l'oeuf sur panneau de tilleul.
Détail de "l'assist" (hachures d'or appliquées à la feuille).
Mère de Dieu, adoucis ma peine, ébauche