Depuis 1992, des chercheurs tunisiens de l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer collaborent étroitement avec des collègues de différents pays méditerranéens dans l’étude des cétacés et chaque année ils présentent leurs travaux lors d’un rendez-vous incontournable, la Conférence Internationale sur les Cétacés de Méditerranée organisée en France par l’association RIMMO.
En 1996, RIMMO crée l’Opération DELPHIS. L'originalité de cette action c’est de mettre à contribution des scientifiques, des professionnels de la pêche, des étudiants en sciences de la mer, des plaisanciers et de simples amoureux de la mer pour apprécier à grande échelle la qualité du milieu marin (échantillonnage et relevés de certains paramètres physico-chimiques) et l’observation des mammifères marins (espèces, nombre, position …etc.).
La spécificité des cétacés et leur présence au sommet de la chaîne alimentaire au même titre que l’homme, font qu’ils sont le reflet de ce qui se passe dans la mer, les témoins de la modification des écosystèmes et de la dégradation de l'environnement. Cette spécificité était le fondement de l’opération Delphis qui, se tenant chaque année à la même période, éventuellement au même jour, a comme vocation la fédération des compétences des cétologue et le recensement des cétacées en plusieurs coins de la méditerranée occidentale. Cette alchimie dans l’esprit de volontariat et de recherche de plusieurs intervenants dans l’opération « Delphis 2010 Tunisie » concrétise un travail préparatif mené depuis quelques temps par le comité organisateur de la JCI Sayada avec un appui financier de l’IFAW, principal intervenant financier de l’opération « Delphis 2010» au Maroc et en Tunisie. Utiliser l’image et le rôle fédérateur du grand dauphin pour appréhender l’environnement marin dans sa complexité était l’objectif de l’opération « Delphis 2010 Tunisie », une opération à échelle méditerranéenne menée par la JCI Sayada en coopération avec l’IFAW (International Fund for Animal welfare. Site web: http://www.ifaw.org/) et RIMMO (Réserve Internationale Maritime en Méditerranée Occidentale, site web : http://www.rimmo.org/).
Avec l'ouverture d'un nouveau bureau à Dubaï, l'IFAW a une présence accrue au Moyen-Orient et Afrique du Nord. C’est une ONG qui a parrainé une série d'ateliers de formation en Libye, au Yémen, en Syrie et en Jordanie pour aider les responsables à lutter contre la contrebande animale à grande échelle.
C’est pour des objectifs de sensibilisation et d’aide au financement, que l’IFAW, représenté par son bureau à Dubaï par Dr. Hedia BACCAR, s’est engagé à s’associer à l’association RIMMO et JCI Sayada pour réaliser l’opération Delphis en Tunisie. Ce qui induirait son engagement avec d’autres organismes tunisiens pour de tels objectifs.
Comptant sur la participation de bateaux de pêches et de plaisance pour pouvoir couvrir une large zone d'étude, La JCI Sayada a entamé l’opération « Delphis 2010 Tunisie» pour deux jours, les 03 et 04 juin avec l’assistance de Mme Hedia Baccar, Conseillère de l’IFAW au moyen orient, M. Lotfi Ben Naçeur, chercheur à Institut National des Sciences et Technologies de la Mer et M. Sami Mhenni, ingénieur halieute travaillant au ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie. Les participants sont des étudiants et étudiants chercheurs en sciences de la mer à l’Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir ou à l’Institut National Agronomique de Tunisie. Ils ont à prendre des échantillons d'eau de mer et observer, noter et photographier les cétacés, les tortues de mer et les bancs de méduses. Des analyses physico-chimiques pour apprécier l’état du milieu ainsi que des analyses statistiques et cartographiques à l’aide des systèmes d’informations géographiques sont élaborées pour pouvoir mieux interpréter la distribution spatiale des dauphins dans les zones prospectées. « Mieux extrapoler notre savoir faire à travers une citoyenneté active serait le remède à ce que sent un chercheur confiné dans son laboratoire. C’est pour cette raison que je me suis engagée à ramener des étudiants de différents niveaux d’étude pour contribuer efficacement à la réussite de cette opération. Certains d’entre eux viennent de soutenir leurs thèses à l’instar de M. Nabil Amor de l’Unité de Recherche: Génétique, Biodiversité et valorisation des Bioressources (UR03ES09) à ISBM», nous explique Mlle. Zined Marzouk doctorante à l’ISBM. Elle continue : « En tan que scientifique, je m’intéresse beaucoup au domaine marin j’aime participer à des actions qui ont pour but l’étude des espèces comme les dauphins et en tan que originaire de la ville de Sayada, j’aimerai bien que cette action ait un écho positif permettant de trouver un compromis entre pécheurs et dauphins afin de préserver ces espèces et diminuer l’impact de leurs attaques lors des sortie de pêche ».
Concernant l’impact économique des interactions dauphins-pêches, Mlle Rimel Ben Messaoud, thésarde à l’INAT et l’Université de Genova nous révèle : « Il ne faut pas sous estimer ces impacts. Dans mes recherches on arrive à dégager une relation entre impact des attaques des dauphins et dépenses des armateurs. Ceux de la pêche à feu arrivent bien à couvrir les dépenses de ramandage de leurs filets de pêche. Seulement ceux de la pêche côtière verront une partie de leurs dépenses non couvertes ».
Entre écolos avertis, pêcheurs et communauté scientifique, des actions pareilles seront-ils le remède à une divergence dans les intérêts ?