Août 1870, le soldat Caspar Nepomuk Zechmeister

Les évènements d'août 1870 à Steinbourg.

Le 6 août 1870 la France subit la cuisante défaite de Woerth/Froeschwiller et son armée retraite en désordre vers Saverne.

Les habitants de la région entendant que les canons au loin imaginaient déjà le pire. Un cuirassé survivant natif de Steinbourg (Roth Antoine, fils de Michel) les informe le 6 au soir que la bataille est perdue. Il se restaure rapidement chez son père, puis prend la fuite, nul ne le reverra jamais (on prétendit qu'il émigra aux Etats-Unis). Dans une cohue indescriptible les premiers éléments de cavalerie de l'armée française arrivent à Saverne dans la nuit et le gros des troupes le 7 au matin, talonnés par les Prussiens.

La 4ème division de cavalerie du prince Albert de Prusse, unité d'élite recrutée uniquement dans la monarchie, était arrivée trop tard pour la bataille. Elle ne franchit la Sauer à Gunstett qu'àprès la bataille, à 21 heures, n'ayant parcourue que 25 kms en 6 heures, gênée par le reflux des blessés et prisonniers ; le bivouac fut établi à 23 heures à Eberbach, les chevaux restant sellés. Dès 3 heures du matin l'ordre vient au 2ème régiment de hussards du colonel von Schauroth (4 escadrons) de se porter en avant à la poursuite des Français. Le régiment ramassera 200 fuyards éparpillés sur la route jusqu'à Ingwiller.

Epuisée par la course-poursuite, l'avant-garde allemande s'arrête pour faire reposer les chevaux à 10 heures à Bouxwiller, rejointe à 11 heures par toute la division. Des uhlans sécurisent Imbsheim et les environs. L'armée allemande ne remonte en selle qu'à 17 heures, un délai qui leur sera reproché par la suite. « Wenn Blücher, Gneisenau oder der wackere Katzeler (généraux de la campagne contre Napoléon en 1815) vom Himmel hätten herniedersehen können, würden Sie warscheinlich äusserst unzufrieden gewesen sein » (Hermann Kunz, « Die deutsche Reiterei in den Schlachten und Gefechten des Krieges von 1870/71 »). Kunz explique que l'erreur fatale fut de ne pas laisser les chevaux se reposer convenablement dans la nuit du 6 et qu'il aurait mieux valu n'envoyer que des escadres de reconnaissance, celles-ci auraient fait prendre la route directe au gros de l'armée au lieu que celle-ci fasse un détour inutile par Niederbonn et Ingwiller, les Allemands ayant de fausses informations sur une fuite des Français par Bitche.

Le 4ème de cavalerie et une brigade de cuirassiers bavarois arrive à Steinbourg vers 18 heures. "L'avant-garde du 2ème hussard est accueillie par un feu de salve qui fait un mort dans leurs rangs et préfère, en l'absence d'infanterie, rebrousser chemin (source : Dick de Lonlay, « Français et Allemands, Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871 »).

Kunz développe :

"Steinburg wurde besetzt gefunden. Die Spitze der Husaren erhielt drei Salven und Schüsse aus einzelnen Häusern. Ein Husar und ein Pferd blieben tod. Nun wurde die Artillerie vorgezogen und zwar zunächst die bayrische Batterie. Schon nach dem Abfeuern der ersten Granat-Schüsse, setzte sich Major Von Versen, der Generalstabsoffizier der 4. Kavalleriedivision, an die Spitze des Avantgardenzuges und ging im Trab mit diesem vor. 15 Gefangene wurden gemacht. Die Franzosen räumten nunmehr Steinburg".

(après avoir fait tonner l'artillerie, les Français se retirent, laissant quinze prisonniers).

Quatre escadrons investissent le village. « Ein Eisenbahnzug dampfte soeben vom Bahnhofe ab und erhielt noch einige Granaten nachgefeuert ». « Die Patrouillien meldeten nun aber das Erscheinen stärkerer französischer Infanterieabteilungen ». Kurz ne digère toujours pas la perte de temps à Bouxwiller : « Allerdings verdankte man dies nicht der Schnelligkeit der eigenen Verfolgung sondern vielmehr der Langsamkeit des französischen Rückzugs ». Il explique plus loin qu'il ne s'agit que de retardataires s'étant restaurés en route chez des habitants, déplorant une nouvelle fois la halte de la cavalerie allemande qui aurait pu anéantir facilement l'armée française dans sa totalité avec un peu plus de réactivité.

Un des escadrons est alors chargé de la destruction de la voie ferrée et des poteaux télégraphiques de la gare et de l'érection d'une barricade avec ces élements sur le pont du canal pour couvrir le flanc gauche, un autre couvre le flanc droit, les deux derniers prennent position à l'ouest entre le Schalksbaechel et la Zorn. Un escadron du 5ème régiment de dragons du Rhin défendra le sud ; les Prussiens décident de bivouaquer la nuit à Steinbourg pendant que le 6ème chevau-léger patrouille dans les environs, faisant encore 31 prisonniers.

Une contre-attaque de quelques 200 Français se déclenche vers 20 heures. Les Allemands pensent avoir plusieurs bataillons en face. A la tombée de la nuit les tirs s'intensifient et les Prussiens, ne se doutant pas qu'ils étaient en surnombre et n'ayant pas d'infanterie à disposition, prennent la décision à 22 heures de retraiter vers Bouxwiller pour attendre l'arrivée du gros de l'armée. Cette contre-attaque française n'est que brièvement mentionnée dans les annales de la guerre du côté français (les détails proviennent de Kunz) mais ce baroud d'honneur aura son importance. La journée gagnée permettra de protéger la retraite de l'armée française au-delà des Vosges ainsi que l'évacuation de nombreux blessés par les derniers trains arrivés à Saverne avant que l'avancée allemande ne sabote la voie ferrée. Le lendemain, le 11ème chasseurs à cheval ayant poussé une reconnaissance jusqu'à Steinbourg (source : Dick de Lonlay), constatera que les Allemands étaient partis, on put alors se concentrer sur la retraite afin que celle-ci ne se transforme pas en déroute.

9 (?) août 1870

Le 2 juin 1978 paraît un article dans le Nouvel Alsacien écrit par un correspondant steinbourgeois, Joseph GAENG. « Verklingende Reminiszensen aus Steiweri, wie Schwester Laurentine Steinbourg vor der Zerstörung bewahrte » décrit des évènements dont la teneur lui avait été rapportée par sa grand-mère.

Le texte commence ainsi : « C'était pendant la guerre 1870-71, après la bataille de Reichshoffen. Il faisait lourd et orageux. Un silence de mort, personne aux champs. Les jeunes gens du village en état de porter une arme étaient partis se réfugier à quelques kilomètres de là, dans la grotte Saint Vit. Un temps où il n'y avait ni journaux, ni radio, que le bouche à oreille. Le clocher de l'église sonna 3 heures de l'après-midi quand apparut un des derniers turcos rescapé de Froeschwiller. Epuisé par une longue chevauchée, il fait un arrêt au relais Bosch pour se restaurer, puis se couche sur la paille pour une petite sieste ». L'auteur ne dit pas quel jour on est mais précise : « Den Abend zuvor war einer der seltenden Überlebenden Cuirassiers von Froeschwiller vorbeigekommen, der Jocks Doni (Roth Antoine), Sohn vom ehemaligen grössten Bauer des Dorfes. Er kam des Abends an und rief : Vater, mir sind verköift » (nous sommes trahis). Une autre version plus tardive (1989) par le même narrateur dans un journal local, parle d'abord de l'épisode du cuirassé rescapé, puis enchaîne : « Des anderen Tages, ins Dangellanze Hof, sass der alte Doni am Dengelstock (base en pierre servant d'enclume) und hemmerte die Sensen (des faux). Ausgestorben waren die Strassen. Alle Leute blieben in den Häusern, keine Schule, die Furcht von der Ankunft der Preussen war enorm. Da knarrte das Tor bei Dangellanze, einer der letzten Turcos von Morsbronn trat ein...

Il y a de petites différences, comme le silence, troublé par le martèlement des faux du Dangellanze Toni dans la seconde version, plus imagée.

La suite du texte du journal :

Tout à coup on entend des chevaux, des éclaireurs de l'armée prussienne sous le commandement du lieutenant Kaspar Nepomuk Zechmeister s'arrêtent à la fontaine de l'école pour abreuver leurs bêtes. Tout à coup le bruit d'un chassepot venant de la cour Dangellanze déchire le silence, un cri et le lieutenant s'effondre dans la poussière. Les autres soldats prennent la bride à leur cou et s'enfuient. Des habitants s'approchent doucement, déposent le blessé au ventre sur de la paille au poste de garde ; le turco quant à lui enfourche son cheval et part au galop vers Saverne. On fait appel à la sage-femme, à cette époque premier secours, Mme Catherine HOLDER, la grand-mère du narrateur. Sur son conseil son mari Antoine et le tailleur ANSTETT administrent un lavement (Klistier) au blessé. Mais rien n'y fit, il décède dans d'âpres souffrances. Joseph GAENG : « nach qualvollen Leiden, hauchte der Verwundete sein Leben aus ».

Entretemps le gros de l'armée était arrivé sur place et le général, pensant qu'il s'agissait de francs-tireurs, menaça de réduire le village en cendres (« in echt preussischen Manier Steinburg in Grund und Boden zu schiessen ») si les coupables ne sont pas livrés. Dix batteries d'artillerie furent placées autour du village, les canons orientés vers l'église et les maisons attenantes. La population se réfugia au « Kerichwase », la chapelle, pour prier.

Sur les conseils du curé Laroche [NdlA : en place de 1861 à 1883], la religieuse la plus âgée, sœur Laurentine [WEBER Rosine, 1831-1901, de la congrégation de Saint-Jean de Bassel, institutrice à Steinbourg depuis 1851], sollicite une entrevue avec le général de l'armée prussienne, le suppliant à genoux d'épargner le village. Elle obtiendra gain de cause, à condition que la commune élève une tombe au lieutenant, ce qui sera fait. Cette tombe, surmontée d'un Christ blanc en marbre, existe toujours dans le cimetière de Steinbourg, la commune la faisant fleurir tous les ans à la Toussaint. L'ancienne épitaphe, aujourd'hui recouverte par une plaque en marbre, mentionnait : Leutnant Kaspar Zechmeister aus Augsburg – Krieger 1870-71 – 9 Aug. 1870. Récemment la commune dénomma une rue proche du cimetière du nom de sœur Laurentine, honorant par là toutes les soeurs de la Divine Providence qui ont consacré leur savoir à l'enseignement des filles du village.


Mais l'article du Nouvel Alsacien pose des questions. Pour les Grecs ou les Romains, un récit, pour être véridique, doit être écrit par un contemporain, voire un témoin des faits relatés. Nous mesurons ici la difficulté qu'entraîne un texte écrit un siècle après.

La première chose qui frappe l'historien, c'est l'absence de date. Car, à aucun moment n'est précisé quel jour on est. La date admise du 9 août soulève des doutes.

La cavalerie française atteignit Saverne la nuit du 6 au 7 à 2 heures du matin, suivie du gros de l'infanterie à 7 heures du matin. L'armée de Mac Mahon passera les Vosges la nuit du 7 au 8 et le 9 les Allemands cantonneront déjà à Saverne. Et Kunz décrit une occupation de Steinbourg le 7 avant le retrait tardif sur Bouxwiller. On peut en conclure que Roth Antoine est très certainement passé le 6. Le 7 au soir c'est impossible, le village est occupé par les Allemands. Le 8 cela n'aurait pas de sens, les villageois étaient déjà au courant de la situation. Une hypothèse serait que Zechmeister arrive le 7 à 15 heures, J. Gaeng faisant référence à l'épisode Roth en ces termes Den Abend zuvor, puis Des anderen Tages. Les Allemands entourent effectivement le village d'une dizaine de batteries en fin d'après-midi. Une confusion avec cette épisode est possible mais Kunz signale encore des Turcos en nombre à Steinbourg à 18 heures. Zechmeister et sa troupe aurait dû les croiser avant d'arriver au centre du village. De surcroît, Kunz n'identifie qu'un mort (avec son cheval), un hussard et non un artilleur, lors d'une échauffourée.

En 2019 nous faisons des recherches plus approfondies sur le lieutenant Zechmeister.

Né le 10.12.1826 à Scheinfeld, Mittelfranken, de Zechmeister Christophe et Stechinger Barbe (tous deux décédés au moment des faits), il s'installe à Augsburg en l'an 1859, venant de Würzburg. Le 16 avril 1859 il signe à l'armée au 4. Feldartillerieregiment « König » en tant que Batterieschmied. Il convole en noces le 15 janvier 1861 avec Maria Hartmann (1830-1899) de Lauda dont il eût huit enfants. Le Stadtarchiv d'Augsburg nous communiqua fort aimablement un certificat qui donne d'autres aperçus :

Der verlebte Batterieschmied Caspar Zechmeister geboren in Scheinfeld kam am 16. April 1859 als Batterieschmied in diessseitiges Regiment und diente bis zu seinem am 6. Juli 1871 durch die Strapazen des Feldzuges 1870/71 zu Steinburg bei Zabern erfolgten Tode mit Auszeichnung in demselben und hinterliess eine Wittwe Anna Maria geb. Hartmann und 4 minderjährige Kinder. Wie Zechmeister in dienstlicher Beziehung eine ausgezeichnete Aufführung pflog, so war auch sein Familienleben ein vorzügliches und verdient ebenso dessen hinterlassene Frau die zur Erziehung ihrer Kinder duch grossen Fleiss im Waschen, Nähen, etc, das Ihrige beitrug und auch sonst nicht zur geringsten Klage Anlass gab, das Allergünstige Zeugnis.

Ce certificat fût signé par le commandant du régiment Freiherr von der Tann le 2 décembre 1873 sur demande de la Veuve Zechmeister (dont 4 enfants étaient déjà morts à ce moment, seuls deux garçons Franz Conrad et Karl Ferdinand atteindront finalement l'âge adulte), qui était dépendante de la pension de son mari. La probité de Caspar Zechmeister est soulignée, remarquons au passage que nulle part n'est fait mention du grade de lieutenant.

L'histoire se termine tristement. Sa femme bénéficia de la pension mais ne supporta pas le choc de la disparition. Elle perdit l'esprit et fut internée à l'asile de Kaufbeuren où elle décéda le 9 janvier 1899.

Mais, mort le 6 juillet 1871 ? La guerre était finie depuis janvier, le traité de paix fut signé en mai. Que faisait Zechmeister à Steinbourg en juillet 1871 alors que sur sa tombe est mentionné le 9 août 1870 comme date de décès ?

La première investigation, les registres municipaux, ne donna rien, par malchance le conseil ne s'est pas réuni de mai 1870 à septembre 1871. Une page blanche marque cette époque ; toutes les autres pages du registre se suivent sauf celle-ci où a été laissé un vide. Le maire Joseph n'a pourtant en 19 ans de mandature, jamais raté une séance du conseil. Peut-être une conséquence de l'occupation allemande et de la dictature militaire qui a pris les rênes.

Les registres paroissiaux sont plus diserts. Voici ce qui est effectivement mentionné (en latin) par le curé Laroche (traduction Dominique Willé) :

En l'année du Seigneur 1871 le 08 juillet a été enterré par moi dont la signature se trouve ci-dessous le 08 juillet, Caspar Zechmeister époux d'Anna Hartmann installés à Augsbourg dans le royaume de Bavière. Il est né il y a 44 ans. Originaire de Markt Scheinfeld dans le territoire de Franconie il est mort la sixième heure de ce jour [NdlA : à midi] muni des sacrements de l'Eglise administrés au moment du trépas après être passé par le bourg de Steinbourg en tant que maréchal-ferrant (solearum equinarum faber) d'un régiment d'artilleurs (libratores tormentorum) de Bavière.

Le texte est signé par les témoins Haas Louis, cultivateur, 41 ans, et Gaessler Jacques, 43 ans, deux voisins.

L'extrait de décès de la mairie mentionne quant à lui la mort le 6 juillet 1871 à une heure du soir (13 heures) c'est contresigné par les deux mêmes témoins.

Nous sommes donc devant un mystère, une tradition orale et une version officielle qui ne coïncident pas, cette dernière dans des termes assez vagues, c'est ainsi qu'à aucun moment n'est précisé de quoi est mort Zechmeister, le curé ne mentionnant qu'un acte temporel bref comme un cheveu dans la soupe, « après être passé par le bourg de Steinbourg », en opposition avec « tod in Folge der Strapazen des Krieges », (à la suite des épreuves de la guerre), où on est dans un temps long. La version orale quand à elle, donne force détails, mais elle fut couchée sur papier plus d'un siècle plus tard et il y a de gros doutes sur la date du 9 qui paraît trop tardive.

Alors, que s'est-il réellement passé en août 1870 ?

Une hypothèse pourrait être que :

1. Zechmeister n'ait été que blessé

2. l'épitaphe « 9. Aug. 1870 » n'est pas l'originale, Joseph GAENG précise en 1978 « qu'au moment où il écrit ces lignes, la tombe est en mauvais état et que plus personne ne se souvient de cette histoire ».

Mais peut-on raisonnablement supposer que l'armée allemande laisse un de ses soldats aux mains de villageois qui n'ont pas de médecin (administrant des clistères à un blessé au ventre !) et nourrissent des sentiments anti-prussiens, et qu'il n'aurait pu être rapatrié pendant près d'un an ? Il aurait été blessé grave, sa place était à l'hôpital de Saverne.

Une hypothèse pourrait être la confusion entre le mort allemand du 7 cf. Kuntz, la mise en batterie qui y fit suite avec des Allemands à cran qui auraient pu vouloir bombarder le village en représailles et l'épisode soeur Laurentine qui intercéda pour l'éviter, mais cela n'explique pas la présence et la mort du soldat allemand un an après. Zechmeister au demeurant n'était ni prussien, ni uhlan (Kuntz), peut-être pas lieutenant. Il n'y a à l'heure où on écrit ces lignes, aucune certitude sur les événements si ce n'est qu'un soldat bavarois est enterré au cimetière de Steinbourg.

Ce cas pose des questions au-delà de son ancrage local.

La vérité est un consensus. Mais temporaire. Plusieurs versions cohabitent parfois. A la lumière de ce cas on se rend compte qu'elle est « une limite vers laquelle on tend mais sans jamais l'atteindre » (Einstein). L'histoire se réécrit sans cesse au hasard des découvertes, et les faits se perdent parfois dans ses méandres. Il est difficile de cerner le concret car l’historien n’en a directement accès qu’à une proportion infime, celle que lui livrent les documents dont il peut disposer ; pour tout le reste, il lui faut boucher les trous disait Paul Veyne. Nous ne saurons sans doute jamais exactement ce qui s'est passé au mois d'août 1870 à Steinbourg mais nous avons une tombe qui matérialise des événements dramatiques à une époque où les transmissions étaient orales et imprécises. C'est ce que nous retiendrons de cette histoire, un soldat allemand enterré loin de chez lui en terre étrangère, il ne faisait que passer, mais le destin aura voulu qu'il marque l'histoire locale de son empreinte.