Belsoleil est un habitat ancien que l'on trouve indiqué sur "la Carte de Cassini" dressée par plusieurs générations de Cassini qui y travaillèrent de 1756 et 1815. https://gallica.bnf.fr/html/und/cartes/france-en-cartes/la-carte-de-cassini?mode=desktop
Si Belsoleil se trouve aujourd'hui sur la commune de Boisset, elle dépendait de la paroisse d'Authèze avant la Révolution. Les recherches historiques ont donc porté sur les registres paroissiaux d'Authèze et les registres d'Etat Civil de Boisset.
Les premiers propriétaires connus sont les Vidal qui exploitèrent, directement ou indirectement, la propriété pendant près de 200 ans, du début du 18ème siècle à 1920.
Cette famille a également vécu à la ferme de "Las Clottes" qui était située au bord du ruisseau de Beson entre Le Fournas et le Gabach. Cet habitat était proche d'un autre, dit "La bagassière". Ce toponyme évoque un lieu où l'on fabriquait des bagues de verre destinées aux cantres utilisés par les artisans du textile mais aussi aux colliers des chevaux. Ces deux habitats sont aujourd'hui ruinés.
Plusieurs familles portent le nom de Vidal à Authèze et La Ferrière mais, jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé de document qui nous permette de faire le lien avec la branche de Belsoleil.
Génération 0
Jacques Vidal
Sur le compoix de 1660 de Boisset, Jacques VIDAL possède des prés à Belsoleil, mais pas de maison. Est-ce celui qui a initié la construction de la maison ?
Génération 1
Michel d’Espinacier
Le premier ancêtre connu de la lignée est Michel VIDAL marié à Marguerite CHABBERT le 18 juillet 1713 à Ferrals les Montagnes. Il est cité dans l’acte de baptême de son fils Barthélémy le 20 janvier 1717. En marge de l’acte, il est indiqué « Espinacier », une ferme non loin de Belsoleil sur le versant Nord de la montagne. Nous ne savons pas à quel moment la famille passe d'Espinacier à Belsoulel.
Nous avons trouvé, sur l'ancien chemin qui passait à la métairie de Matéry (dit aussi Matélie) un demi-écu d'argent daté de 1723, soit la monnaie qui s'échangeait sous le règne de Louis XV.
Génération 2
Barthelemy Vidal et Claire Coulon
Barthélémy VIDAL dit "de Belsoulel", 26 ans, s'est marié le 26 juin 1743 avec Claire COULON du Fournas dans l’église Notre Dame de Serières.
Il est décédé le 15 mars 1776.
Ils ont eu 4 fils : Jean, Joseph, Pierre et Barthelemy.
Génération 3
Les quatre fils de Barthelémy Vidal et Claire Coulon
Jean VIDAL, né vers 1744 et décédé le 21 octobre 1819 (75 ans).
iL vit toute sa vie à Belsoulel. Dans l'acte de baptême d’Anne Lanet, fille d'André Lanet (de Couchon ?) et Catherine Vieu de Limouzy, le 30 avril 1788, il est cité comme époux de la marraine, Anne Lanet. En 1791, il est recensé comme « ménager et tient une maison, des jasses, une écurie, une borde et un four à Belsoulel".
Joseph VIDAL né le 22 février 1751 et décédé le 16 décembre 1764 (13 ans)
Pierre dit "VIDAL Père", né vers 1754 et décédé le 3 décembre 1814 (60 ans).
Il vit à « Las Clottes » durant toute sa vie dans la maison de sa femme, Marie Monique YZARD qu’il épouse à l'âge de 33 ans. Dans l'acte de mariage du 13 février 1787 il est indiqué que les parents de l’époux, Barthélémy Vidal et Claire Coulon, sont décédés.
Barthelemy VIDAL, né vers 1763 et décédé le 31 janvier 1785 (32 ans) à Belsoulel.
Il est enterré au cimetière d’Authèze (« ensevelissement » en présence de son frère Jean).
A partir de ce moment, il ne reste plus que Jean pour tenir la ferme de Belsoleil et quand il meurt en 1819, sans héritier, il il n'y a plus personne pour s'occuper de la propriété.
La ferme revient donc aux enfants de Pierre dit "VIDAL Père" de Las Clottes : Jean Pierre, né en 1788 et Pierre dit "Pierre Fils", né en 1797.
Génération 4
Pierre VIDALdit "Pierre Fils" (1797-1858) et Anne Puech de Las Clottes
Pierre "fils" né le 22 septembre 1797 et décédé le 11 juillet 1858 à Las Clottes (61ans) n'ira jamais vivre à Belsoleil.
Le 31 janvier 1817, il épouse Anne Puech (11 octobre 1791 - 3 février 1868).
Ils auront 11 enfants :
Pierre Jean (1818- ?) qui se mariera avec Brigitte MADAULE
Mathieu (1819-1883) qui se mariera avec Marie Brigitte BARDOU (soeur de Marie Rosalie BARDOU, épouse d'Augustin)
Louis Michel (1821-?)
Anne Marguerite (1823-1824)*
Marianne (1824-?)
Joseph (1826-1859)
Marie-Sophie (1828-1829)*
Marie-Anne Sophie (1830-1835)*
Augustin (1831-1866) qui se mariera avec Marie Rosalie BARDOU/Rosalie SABLON (lors du décès d'Augustin, est-ce la même ?)
Marie (1835-1836) *
Paul (1836-1843)*
Sur ces 11 enfants, 5 décèdent en bas âge ou très jeune.*
De 1819 et 1851 : 33 ans de métayage
Entre 1819 (date du décès de Jean) et 1851 (date de la présence de Mathieu et Augustin), Belsoleil est exploité par des métayers.
Comme Pierre "Fils" vit à Las Clottes, il met Belsoulel en métayage, ce qui est confirmé par les actes d'état civil de Boisset où l'on trouve plusieurs naissances d'enfants des métayers qui s'y succèdent : en 1824 et 1825, Jacques Galiner et sa femme Brigitte Courbière, e, 1826, deux frères : Pierre Bayssière et de sa femme Jeanne Bataillou, François Bayssière de sa femme Madeleine Rouanet
De 1826 à 1851, soit pendant près de 25 ans, la ferme de Belsoleil est tenue par la famille Chavardès, en métayage pour les Vidal.
La première génération compte Jean Pierre, "metayer" (né vers 1772 / DCD en1829 à Belsouleil) et sa femme Marianne Guiraud (décédée le 15 octobre 1851 à Minerve).
La seconde génération est représentée par Pierre et François (né le 13 août 1822 à la Livinière) .François est identifié comme "valet de labour" puis comme "berger".
Pierre se marie en 1833 avec Brigitte GAU. On trouve une "promesse de mariage" datée du 20 janvier 1833 entre Pierre Chavardès, 27 ans, domicilié à Belsouleil et Brigitte Gau, 19 ans, domiciliée à La Balmette (Labastide Rouairoux).
Au moins 6 enfants naissent de cette union : En 1835 (4 février) Pierre Jean, 1836 ( 22 octobre) Justine, 1839 (25 mai) Anne, 1842 (3 juillet) Julie, 1845 (15 janvier) Marie, 1847 (1er février) Anne
Génération 5 :
Mathieu dit "Père" et Augustin à Belsoleil
En 1851 deux fils de "Pierre Fils" de Las Clottes, Mathieu "Père" (28 ans) et Augustin, son frère, (19 ans), tous deux célibataires, « tiennent un feu » à Belsoleil et sont "propriétaires cultivateurs", aidés par Louis Mouret, domestique de 19 ans et Justine Mouret, fille de service de 35 ans.
En 1856, ils sont retournés vivre à Las Clottes et sont, à nouveau remplacés par un métayer, Pierre Baccou, 28 ans, qui y vit avec sa femme Anne Rouanet, 35 ans et leur fille Anne, 2 ans. Le feu comprend également trois frères du chef de famille : Jacques, 19 ans, Louis, 10 ans, Etienne, 13 ans ainsi qu'une domestique, Marie Fraisse, 18 ans.
Le 6 juin 1857, Mathieu "Père" épouse Marie Brigitte BARDOU, originaire de Nages. A ce moment, il habite encore à Las Clottes et vient ensuite avec sa femme vivre à Belsoleil.
Augustin décède en 1866 à 35 ans alors qu'il vivait à Las Clottes avec sa femme.
Génération 6 :
Mathieu dit "Fils", entrepreneur de battage
(26 avril 1863 - après 1921)
L’unique enfant de "Mathieu Vidal Père" (43 ans) et Marie Brigitte Bardou (32 ans) "Mathieu Vidal fils" nait le 26 avril 1863. En 1866, la famille réside à Belsoleil où Brigitte BARDOU décède le 31 octobre 1871
En 1872, deux feux sont recensés, ce qui laisse supposer que des bâtiments nouveaux ont été construits, sans doute ceux dits "de la cuisine basse" :
Le premier est celui de "Mathieu Vidal Père", 49 ans, veuf depuis un an, seul avec "Mathieu VIDAL Fils", 8 ans. Il a un domestique, Pierre Senegas.
Le second est tenu par une famille de "fermiers", les PAGES : Louis, 41 ans, sa femme, Marie Claire Terral et leurs deux enfants, Louis 4 ans et Marie Claire, 1 an ainsi que "la belle mère du chef de ménage", Marguerite Salles, 65 ans.
Le 12 février 1873, Mathieu se remarie avec Nathalie GUIBBERT avec laquelle il n’aura pas d’enfant.
1876 : Achat d'une partie de la propriété
par la famille Verdier
En 1876,
le premier feu est toujours tenu par "Mathieu Vidal père", sa 2ème épouse, Nathalie Guibbert (dite aussi Cabrol sur les recensements), et VIDAL Mathieu fils, 12 ans.
Le second feu est tenu par Pascal VERDIER, 35 ans, (né à Limouzy, Ferrals les Montagnes, le 2 avril 1841), sa femme Mélanie Azéma (née à Lespinasse, Lacabarède), 28 ans, leur fils aîné, Joseph, 7 ans, leur fille Marie Joséphine, 4 ans, sa belle-mère, Marguerite Cabrol veuve Azéma, 59 ans et Baptiste Azéma (jeune frère de Mélanie ?).
Le 27 septembre 1878, il perd une fille, Emilie Albertine, âgée d'un an et demi.
En 1876, Pascal VERDIER est-il propriétaire ou métayer du bâtiment bas ? retrouver l'acte de vente.
En 1881, le premier feu est toujours tenu par Mathieu Vidal Père, 56 ans, sa 2ème épouse, Nathalie Guibbert (dite ici, Combes), 53 ans ainsi que Vidal Mathieu Fils, 19 ans.
Le second, toujours tenu par Joseph Pascal VERDIER, sa femme Mélanie Azéma, leur fils Pascal, 18 ans et deux filles : Marie Joséphine, 11 ans et Louise 10 ans.
Le 11 février 1883 Mathieu VIDAL Père décède à Belsoleil à l'âge de 61 ans. Pendant 10 ans, il n'y aura plus de Vidal exploitant et vivant sur la propriété et là encore, on retrouve un fermier (ou un métayer), Joseph Chavernac sur la propriété. On ne sait pas ce que devient, pendant cette période, Mathieu VIDAL fils qui a 20 ans au décès de son père.
En 1886, Mathieu VIDAL Fils qui a hérité de son père, n'est pas à Belsoleil et a donné la propriété en fermage ou en métayage. Dans le recensement de 1886, on trouve le premier feu avec Joseph CHAVERNAC, chef de famille 55 ans, sa fille Rosalie, 23 ans, son gendre Jacques Cauquil, 27 ans et sa petite fille, Louise, 1 an.
Le second, toujours tenu par Les VERDIER : Le père, Pascal, la mère, Mélanie Azéma, deux enfants : Pascal et Marie, et la belle-mère : Marguerite Azéma. Louise n'apparait plus.
En 1891, Le premier feu est tenu par Mathieu VIDAL Fils, 28 ans, revenu vivre à Belsoleil avec sa jeune femme, Rose Biau, 22 ans. On ne sait pas ce qu'est devenu Mathieu Vidal fils entre 1881 et 1891.
Le second, tenu par la famille VERDIER avec Pascal Père, la mère, Mélanie Azema, leur fils Pascal dit "Pascalou", 28 ans, leur fille Marie, 20 ans et Marguerite Azéma, belle-mère du chef de ménage.
Génération 7 :
Marie Mathilde et Alexandrine VIDAL
En 1896, Belsoleil est toujours habité par les deux familles, Vidal et Verdier.
La famille de Mathieu Vidal Fils, cultivateur, (33 ans) et Rose Biau de Laroque (27 ans) s’est agrandie de deux petites filles : Marie Mathide, 4 ans (née le 1er juin 1891) et Alexandrine, 1 an (née le 9 mai 1894).
Pascal Verdier, 55 ans, cultivateur, chef de ménage, y vit avec sa femme Mélanie Azema, 50 ans, leur fils Pascal « dit Pascalou », 27 ans et la belle -mère du chef de ménage, Marguerite Guibbert, 75 ans (elle s'appelait Azéma dans le recensement de 1891 et Cabrol veuve Azema dans celui de 1876).
En 1901, Le fils Verdier « Pascalou » est marié avec Louise Gareil, 20 ans. On recense en plus, deux domestiques : Dolphin ROGER, 15 ans et Alfred PICOU, 18 ans.
En 1906, les familles sont inchangées, Vidal et Verdier se partagent toujours le hameau. Les Vidal vivent dans la partie haute et les Verdier dans la partie basse.
Vidal Mathieu, né en 1863, propriétaire, Vidal Rose née Biau, née en 1868, Vidal Marie née en 1891 et Vidal Alexandrine née en 1894.
Verdier Pascal (né en 1841), sa femme : Verdier née Azéma Mélanie, (née à Lacabarède en 1847), son fils, Verdier Joseph « Pascalou » (né en 1868), sa belle-fille Gareil Louise, (née en 1883 aux Verreries), et son petit-fils, Verdier Edmond.
Le 25 décembre 1906, Rose BIAU meurt à l’âge de 38 ans. La tradition orale dit qu'elle serait "morte d'ennui". Elle laisse ses deux petites filles de 15 et 12 ans.
Il est notable et curieux de constater que son acte de décès a été rajouté en marge du registre d'état civil. Il a été aussi rajouté dans la liste récapitulative après la fermeture du registre. Il n'est pas rédigé selon les règles habituelles avec la présence de témoins. Il est juste indiqué : "le décès de la dame Biau Rose, épouse Vidal Mathieu a été constaté comme étant décédée le 25 décembre 1906. Jugement du 3 décembre 1913 ; saint-Pons le 3 décembre 1913"
Mathieu, veuf à 43 ans avec ses deux filles, continue à vivre à Belsoleil.
En 1910, Alexandrine et Marie Mathilde âgées respectivement de 19 et 16 ans, restent souvent seules à Belsoleil car leur père, entrepreneur de battage, mène ses activités souvent dans la plaine et cela le tient éloigné de la ferme. Elles souffraient de l'isolement. Elles avaient non seulement la charge de l'ouvrage de leur mère décédée (entretien de la maison, jardinage, soins à la basse-cour et aux lapins...) mais aussi celui qui incombe habituellement aux homme. N'ayant pas de frère, elles le remplace auprès de leur père : "l'hiver, nous l'aidions à débarder le bois qu'il allait vendre à Labastide Rouairoux. Nous avions les mains gelées et pas de bois sec d'avance pour la maison... quand il partait, il nous mettait quelques arbres devant la cuisine. A nous de les débiter pour un feu qui ne chauffait guère".
Ces deux jeunes filles effectuaient les tâches masculines sans en avoir les avantages et n'accompagnaient pas leur père lors de ses voyages où il rompait son isolement. Quand les intempéries fermaient le passage du col des Cerises, les paysans qui charroyaient le bois stationnaient au bourg de Ferrals : les animaux de trait (principalement des vaches) mis à l'abri dans les affenages, ils attendaient dans l'un des deux hôtels proches, de meilleures conditions pour reprendre la route. L'hôtel Raisin et l'Hôtel Geynes puis l'hôtel Galinier étaient, particulièrement à cette saison, des lieux de sociabilité animés où les hommes se retrouvaient pour bavarder et pour jouer à la manille.
Cet isolement des femmes qui ne profitaient pas de la sociabilité de la vie des hameaux a contribué à l'exode de la population dispersée. Les deux soeurs vont quitter Belsoleil et se marier : Marie Mathilde (employé des postes et télégraphe) se marie avant la guerre, le 27 octobre 1913 avec Aimé Danton VIEU, menuisier à Tourouzelle.
Quant à Alexandrine, elle se marie à Aigne, le 17 juillet 1919 avec Louis Pierre Guiraud originaire du Plo de Mailhac.
Cet exode féminin est lié à leur propre considération de la vie quotidienne qu'elles espèrent moins pénible à l'avenir, et à celle de leur père qui , sans autre enfant, va revendre la ferme à la famille voisine, les Verdier.
Vente du 30 mai 1920
de Mathieu Vidal Fils à Joseph Verdier
Après le mariage de ses filles, Mathieu fils, 57 ans, vend sa propriété à Joseph VERDIER, le 30 mai 1920. La tradition orale nous dit qu'il finit sa vie à Saint-Pons-de-Thomières. Effectivement, en 1921, on le trouve recensé 21, rue du Coustou.
La famille Verdier reste seule propriétaire de l'ensemble du hameau. Au recensement de 1921, on trouve le père Joseph, 53 ans, sa femme Louise Gareil, 30 ans, sa fille Odette, 16 ans, sa belle-mère Mélanie, 74 ans et un domestique, Emile Azalbert, 31 ans. Edmond n'apparait plus.
Entre 1920 et 1928
C'est durant l'hiver 1927, que Joseph Verdier dit "Pascalou" décéde dans un accident de charroi. Il partait en cette fin de saison porter un chargement de bois de chauffage à Labastide Rouairoux. Comme à l'accoutumée, il attela sa paire de vaches et s'évertua à confectionner son chargement. Sa pratique des chemins de montagne était ancienne et il en connaissait les difficultés. Il enchaîna des baliveaux sous la charrette pour abaisser le centre de gravité et ainsi améliorer le passage à certains endroits dangereux du chemin. Arrivé à la route, il déposait sur le bas côté les jeunes arbres du contrepoids puis livrait le reste de son chargement. Après plusieurs charrois, le tas délaissé était suffisant pour justifier un voyage à lui tout seule. Ce jour là, il n'arriva jamais au col : malgré les précautions prises, son charroi fit alliance avec la montagne et se renversa sur lui.
Le décès du chef d'exploitation laissa sa femme dans l'impossibilité de gérer seule la ferme et en modifia l'avenir. Leurs enfants s'étaient éloignés : sa fille Odette, mariée Amalric, habitait au bourg de Ferrals. Son fils Edmond et sa belle-fille, Maria Tailhades travaillaient comme ramonet au lieu-dit "Le Château de Moussans" où ils avaient été embauchés car on les savait capables de mener un couple de vaches, même dans les travers. Complétant le travail du bucheron, ils débardaient, chargeaient et convoyaient le bois. En 1926, ils résidaient chez les parents de Maria, à Peyrefiche.
Au moment du décès, les semailles avaient été faites ; ils revinrent à la ferme pour lever la récolte. Ces quelques mois passés au "même pot et au même feu" leurs donnèrent une idée de la considération dans laquelle ils étaient tenus et de la vie qu'ils auraient désormais à mener. Maria la bru qui, jusqu'à son mariage, avait vécu au hameau de Peyrefiche situé au bord de la route, ne put se résoudre à cette solitude.
En accord avec ses deux enfants, la veuve décida de vendre l'exploitation et partit vivre chez sa fille. Son fils et sa bru s'installèrent au hameau de Campredon où on offrait à Edmond une place de cantonnier communal.
Ce récit illustre l'abandon d'une ferme qui avait la réputation d'être un bon tènement. L'offre d'un travail au revenu régulier fut saisie comme une opportunité permettant de rester au pays.
La vente fut alors consentie à un couple d'instituteurs, Louis Paulin Camettes et Marie Eugénie Astruc, et leurs cinq enfants : André, Gaston, Jean, Marcel et Denise.
Vente du 4 novembre 1928
de Louise VERDIER à Louis Paulin CALMETTES
Le 4 novembre 1928 eu lieu la vente de la propriété de la famille Verdier à la famille Calmettes
Au moment de l'achat, en 1928, vue générale de la propriété depuis le plateau du Plo de Bouzigues. Autour de la maison, des prés de fauche irrigués, des jardins, un verger. Un peu plus éloignées, les landes pâturées par les brebis (on voit un petit sentier qui serpente vers ces espaces. Il y a très peu d'arbres, à part dans les vallons et sur une parcelle de hêtres, au-dessus de la maison qui étaient exploitée pour le chauffage.
Ci-dessous, vue de l'ensemble des bâtiments qui étaient tous couverts de lauzes, sauf un petit bâtiment en haut à gauche (clapier/poulailler) et peut être la bergerie Nord (à l'extrême gauche). Vers l'aire de battage, un mât dressé qui servait de base au dressage de la meule de paille (ou de foin).
Une réunion de famille dans la cuisine haute durant l'été 1931, Dans la cuisine haute : de gauche à droite en tournant autour de la table : Albert Savy fils, sa fiancée sans doute, Marcel, Gaston, André, Marie Eugénie Astruc, épouse Calmettes, Mme Savy, La grand-mère Bourgade, M. Savy, M. Villermet, Madame Villermet, Louis Paulin Calmettes et Marcelle Villermet épouse Calmettes. En arrière-plan, Jean.
M. et Mme Savy avaient été instituteurs à Ferrals les Montagnes aux environs de 1911, date de naissance de leur fils unique, Albert. C'est eux qui, par l'intermédiaire d'un dénommé Bataillou, indiquèrent à Louis Paul Calmettes que la ferme de Belsoleil était en vente.
Entre la rive droite et la rive gauche du "grand pré", Le transport du foin sur la charrette tirée par des boeufs. Dans la montagne, la traction animale était majoritairement fournie par les vaches, qui étaient moins onéreuses à l'achat et qui, de plus, fournissaient le lait et le veau. Quand on descend un peu vers le Minervois et dès Cassagnoles, l'animal de trait devient plus souvent le cheval qui servait également à labourer les vignes. Ci-dessous, devant les bêtes, Louis Paulin Calmettes
Louis Paulin Calmettes à la tête des deux boeufs qu'il avait acheté pour le travail sur la ferme. Chargeant le foin sur la charrette, sans doute le fermier espagnol qui exploita la ferme durant quelques mois.
Le trausse (filet en corde) est un moyen de transport du foin. Il est empli puis attaché sur le mulet dont on aperçoit la tête sous le chargement. Devant la tête de l'animal, Marcel Marcoul, de Campredon. A l'arrière, sa mère et son grand-père avec lesquels il vivait. Son père était mort durant la guerre de 14-18. A partir de 1928, ils faisaient partie des voisins qui venaient faucher et prenaient le foin pour nourrir leurs animaux. En effet, l'expérience du grand-père qui avait passé un contrat de fermage avec le fermier espagnol n'avait pas été réussie et il ne l'avait pas renouvelée. Les paysans alentours étaient encore, à l'époque, interessés de venir chercher cette ressource pour leurs bêtes.
Le trausse est chargé. La mère de Marcel Marcoul, qui était veuve de guerre (14-18), tient le râteau de bois dont elle s'est servi pour ratisser le pré de la Fontaine. Elle porte la "caline" chapeau des femmes à l'époque dans les campagnes.
André Calmettes porte un bourras de foin sur le dos, autre moyen de transport de l'époque