Dans les Calanques

La Marquise d'Albertas dans la voie des plaques (col. Livanos)

Le Grec avec ses baskets "rechappées" (col. Livanos)

A la fin des années 30, les grimpeurs des Calanques collaient eux-mêmes sur leurs baskets à tige haute avec de la sécotine des semelles découpées dans des chambres à air de camion, le tout entourée d'une bande découpée dans une chambre à air de vélo et certains comme le Grec y taillaient des sculptures à l'instar des Vibram - Elles seront assez vite abandonnées pendant la période du "pitonnage intensif" en faveur des chaussures rigides - Ancêtres artisanales des chaussons commercialisés par Pierre Allain en 1948 qui ne seront utilisées dans les Calanques que beaucoup plus tard (une fois les voies équipées, on n'avait plus besoin de tenir des heures sur de petites prises ou des étriers pour pitonner !). Un cordonnier de Marseille se fit de la publicité comme le cordonnier des grimpeurs utilisant une colle résistante aux pires des usages ! Le Grec comme les autres grimpeurs marseillais les abandonna assez vite car pas assez rigide pour l'artif. Malgré la création de la "Terray Livanos" (devenue ensuite la Terray Saussois) dont l'astuce, fut la mise en place sur une base légère en cuir - dérivée des chaussures de montagne que portaient Soldà et ses compagnons - d'une plaque d'acier pour une parfaite rigidité permettant de tenir longtemps sur de petites prises ; le Grec grimpa essentiellement en "grosses" (en fait après la Ouest des Tre Cime) qu'il appelait ses "cartables" (tellement elles étaient larges) dont je pense qu'il appréciait le "confort"et la sécurité en toutes circonstances...

"Le couple le plus sestogrado du monde" (Robert Gabriel)

au sommet de Sormiou (Robert Gabriel)

Le Grec de Sonia : "si c'était une patate je le dirais .... ou plutôt je ne le dirais pas puisque je ne l'aurais pas épousé."

"il n'y a pas de mauvais rocher, il n'y a que de mauvais grimpeurs",

Le Maître, Baffo et Sonia (1970 E.Vola)

"les grandes audaces font les petites carrières"

Baffo, le Maestro, Sonia et Marc Vaucher (1970 E.Vola)

"Mieux vaut un piton de plus qu'un homme de moins, surtout si cet homme c'est moi" (Au delà de la Verticale)

Le Grec, Sonia et Marcus (1970 E.Vola)

"Comme s'il pouvait être sérieux de prendre au sérieux une aussi peu sérieuse activité"

(AU DELÀ DE LA VERTICALE 1958)

Baffo, Le Grec, Sonia et Marcus (1970 E.Vola)

L'oeuil d'aigle du Maître

Grimpant avec Baffo, je dépitonnais la dernière longueur d'une voie à La Melette quand la tête de mon superbe marteau Pontet (fabrication artisanale locale d'un des frères Pontet) cassa. A cette époque, à 19 ans, c'était pour moi une perte majeure ! De retour au pied de la paroi, Baffo et moi la cherchâmes en vain pendant près d'une heure. Finalement le Grec qui avait terminé une voie dans une paroi proche avec Sonia et Marcus se décida à venir en aide aux povres jobastres que nous étions. En moins de cinq minutes, il avait déterminé la tangente, les diagonales, l'effet du vent, des rebonds sur la paroi et je ne sais quoi encore et sortit la tête de mon Pontet d'un buisson devant lequel nous étions passé au moins 10 fois ! C'était comme avec la chasse aux pitons au pied des parois : quand j'en trouvai un, ce dont j'étais pas peu fier, il en trouvait dix et en deux fois moins de temps. Et oui : le Grec en a planté des pitons mais il n'a pas beaucoup enrichi les marchands de ferraille, le brave Gueydan et ses collègues. D'abord, tous les clous qu'il mettait, il fallait les enlever et quand je dis qu'il fallait, c'est un euphémisme : un piton non retiré et on en prenait plein son grade, même un an plus tard on en entendait encore parler, surtout si à défaut de le retirer on ne l'avait pas complètement cassé (pas de cadeau à la concurrence !). C'est d'ailleurs pour se prémunir de ces "seconds incapables", qu'il avait mis au point son extracteur de piton à chaine super performant (idée originale empruntée à Léo, le créateur de la société de transport Marquety). Le surplus, il le trouvait au pied des parois dont il connaissait toutes les lignes et les points délicats où le "pitonneur médiocre" laissait tomber son clou à coup sûr. Il était peut être Grec d'origine mais à coup sûr il y avait de l'aigle de Bonelli en lui.

(Eric Vola 1961)

"Sur la Canebière les pitons ne se vendaient pas au kilo"

Sortie à En Vau pour l'émission "Un Dimanche en France" du 1er mars 1959 (col. Marc Guiot)

Gilles Guiot, Le Grec, Roger Lepage (Baffo) et Sonia au pied du Doigt de Dieu

"Quand je garantis un piton, on peut y accrocher un porte-avions"

Les mêmes avec :

Romanetti (le bandit), Gilles Guiot, Sonia,le Grec, Pierre Favard, Roger Lepage (Baffo) (col. Marc Guiot)

Sortie au doigt de Dieu


Le Grec Directe de 52 - 1962

"L’escalade libre, la vraie, sans guillemet, c’est être libre de faire ce qu’on veut. De mettre un étrier si on en a envie, de faire du III si on en a envie, ou d’aller ramasser des fraises."

Roger Lepage Directe de 52 1962

Le G.G.M.

Film Le pilier de l'Eissadon avec Claude Laurendeau, Joel Coquegniot et Michel Pellé

Les mêmes dans la traversée Ramond et Au fil de l'eau à Castelvieil

et le film Un Dimanche en France 1959