L'écriture en folie
Histoire pour la Saint-Valentin - exercice proposé par Hélène
Consignes
Écrivez un texte relatif à la Saint-Valentin
Votre phrase finale devra commencer par : La vie leur donna enfin .......
400 mots minimum et maximum
Mots obligatoires : AIMER - ÉTERNEL - ÉTERNELLEMENT - MOURIR - JAMAIS - PEUT-ÊTRE - CHOISIR
Bon exercice de rédaction et beaucoup de plaisir de créativité.
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A toi ma douce aimée,
Te souviens – tu ? Nous nous connaissions ni d’Ève ni d’Adam. Pourtant, le destin faisait tout pour que l’on puisse se choisir.
Nos familles se côtoyaient de longues dates, amis de voisinage. Toi comme moi ne pouvions plus reculer. Nous habitions l’un en face de l’autre, une rue nous séparait.
Peut-être avais-je déjà croisé ton regard, ou ta route sans y prêter attention.
Et puis, il y a eu ce jour, quand au cours d’une réunion familiale, alors que je m’étais juré de ne jamais faiblir, car je croyais en l’amour éternel. J’étais dans le jardin, assis près d’un arbre, un livre à la main, quand un parfum d’agrumes par une brise légère captiva mon esprit. J’ai levé les yeux, et t’ai vu arriver dans ta robe légère. Tes longues jambes de gazelle, tes cheveux relevés et une petite mèche bouclée, tes yeux maquillés, tes lèvres rouges.
Je crus mourir d’aimer. À cet instant, je savais que tu étais ma promise et que je t’aimerais éternellement.
J’ai dû te quitter à l’aube de notre amour pour faire mon service militaire, alors je t’ai confié à ma petite sœur, pour qu’elle veille sur toi et te tienne compagnie jusqu’à mon retour. Dix-huit mois, ce n’est pas si long. Nous entretiendrons une correspondance épistolaire, je t’écrirai des mots doux que je te soufflerai en rentrant, te berçant de cette chanson « Plus je t’embrasse, plus j’aime t’embrasser. Plus je t’enlace, plus j’aime t’enlacer ».
Cette lettre, nous l’avons retrouvé dans une petite boîte en fer, elle y contenait ce précieux trésor, un fagot de lettres d’amour.
La vie leur donna enfin le plaisir de se retrouver, de se marier selon les coutumes familiales à en voir les photos dans les albums, de fonder une famille et d’avoir été ensemble toutes leurs vies. À chaque anniversaire de mariage, et de rencontres, ils s’échangeaient de nouveau leur oui , le oui pour la vie; il lui disait combien il l’aimait, combien elle était merveilleuse amante, femme, épouse, mère, grand-mère.
Il lui disait qu’il était heureux d’être à ses côtés, des merveilleux enfants qu’elle lui avait fait l’honneur de lui donner.
Être père, grand-père.
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 23 janvier 2021
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La Saint-Valentin en folie…
J’ai toujours aimé chercher les mots. Saint- Valentin m’intéresse… Larousse mentionne : ….une croyance populaire raconte que c’est autour du 14 février, jour de la fête du saint, saison des amours chez les oiseaux….fête des amoureux.
C’est avec un doux sourire que Lucie lit ces lignes. Elle retourne trente ans en arrière et se remémore la rencontre de Pierre. Elle ferme les yeux et revit ces moments de janvier 1981.
Lucie est alors éducatrice à la maternelle. Aujourd’hui les parents de l’école St-Laurent l’attendent avec impatience. En dépit qu’il neige à plein ciel, le directeur ne donne pas le choix à Lucie d’être présente. Dès une heure, les parents défilent et à trois heures trente, il ne reste qu’un seul parent à voir. En attendant, Lucie prépare des doux messages aux enfants et elle les distribue au pupitre. Une belle surprise attendra les petits demain.
Quatre heures, elle entend du bruit. Monsieur et Madame Berthier sont là et leurs manteaux sont plein de neige. À peine si Lucie remarque la tempête. Elle salue les parents et se tourne vers eux….Lucie est éblouie par le regard du papa. Ce dernier a une barbe tout enneigée, un chapeau, un manteau et des bottes, significatifs d’un homme qui va dans le bois. Ses yeux sont verts et irradient la classe de Lucie. Il y a comme un rayonnement dans son corps. Le cœur de Lucie bat à cent à l’heure.
Qu’est-ce qui se passe ? Lucie pense mourir et c’est tant bien que mal qu’elle trace le profil de l’élève aux parents. Lucie écoute la maman et elle aperçoit le pantalon velours côtelé vert de monsieur. Son cœur bat à nouveau la chamade sous l’effet d’une vive émotion. De plus, la voix de cet homme sera à tout jamais gravée dans son cœur.
Avec professionnalisme, Lucie vérifie l’adresse des parents pour l’envoi du bulletin scolaire. Nous vivons séparément de dire la mère d’André. Lucie les rassure à ce sujet. Sur cette note de bonne entente se termine la rencontre.
Décidément, Lucie se félicite d’avoir attendu les parents. Elle marche comme si elle était sur un nuage. C’est peut-être un éblouissement passager. Les jours , les mois passent …. Lucie est toujours sous l’engouement et décidément elle aime tout chez cet homme. Chacun poursuit sa route.
Trois années s’écoulent et Lucie termine la rencontre des parents de septembre. Elle entend une voix qui dit son prénom. Une voix, c’est sa voix. La seule et unique voix de Pierre qui descend la rivière au son du courant et l’atteint comme une douce musique. Rêve-t-elle ?
Tout lui revient, tout ce qui éternellement , elle a enfoui dans son cœur, émerge comme un courant électrique qui la traverse. Elle se retourne et le rêve éternel devient une réalité.
Je passe sous silence l’échange de leurs conversations, des émotions et sentiments qu’ils ont vécu pendant ces années. Tout ce que je vous dirai, c’est que Pierre et Lucie se retrouvent au même diapason.
Lucie, son châle sur les épaules, entend le moteur du ski-doo de son homme qui revient du bois. Elle reconnaît ce son, entre mille, et ce même après trente ans. Elle range le dictionnaire et court accueillir Pierre.
Aujourd’hui, "14 février, la St-Valentin". Pour Pierre et Lucie, pas question de chocolats, de fleurs, de lingerie, de souper au restaurant ou d’autres artifices de l’occasion. Le rappel de leur rencontre, éternellement clair et net dans leur esprit suffit à une journée d’amour et de connivences. Ils s’aiment comme au premier jour.
La vie leur donne enfin et également toute la santé et la mémoire des détails de ces doux et éternels moments.
Madeleine Faucher - retraitée de la psychologie scolaire - Plessisville - Québec - le 17 Janvier 2021
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Souvenirs inoubliables !
Son nouvel amoureux s’est pointé un matin de printemps en chuchotant à son oreille.
Accepterait-elle cette séduisante et audacieuse proposition ?
Se levait une de ces aubes lumineuses où la mer léchait les rayons tout juste sortis du ciel de lit endormi.
Une minute, puis un flash ! Un signal puissant comme un tsunami.
Pourquoi pas ? Pourquoi pas ? répétait en boucles sa bonne étoile.
Puis, des images de bonheur tranquille, éternel. Des tableaux du temps qui passe en douceur. Des projections sur écran géant, écran du futur en trois dimensions.
Les vagues clapotaient avec entrain en s’échouant sur la plage.
Pourquoi pas ? Pourquoi pas ? Soufflait le hasard tel un slogan !
Le vent goûtait le sel.
Un vertige, puis des images qui osaient présenter la scène tournant au ralenti dans sa tête.
Pourquoi pas ? Pourquoi pas ? Lui glissait dans l’oreille l’avenir, comme un souhait.
Le cœur en liesse, le cœur fou, le cœur qui cognait fort ! Ne jamais laisser passer un pareil moment !
Les bécasseaux, les sternes royales, les grandes aigrettes courraient en vitesse pour attraper leur petit déjeuner servi par cet océan teinté de rose orangé.
Pourquoi pas ? Pourquoi pas ? Sérénadait l’imagination, en écho.
Puis, en sourdine, les remous sens dessus dessous de la décision qui assaillent le conscient.
- T’es bien certaine ? T’es vraiment prête ? Penses-y bien, ensuite tu ne peux revenir en arrière !
Peut-être, choisir un autre jour pour la réponse !
La marée montante avalait les traces de pas. Ne laisser aucune place au doute !
Pourquoi pas ? Pourquoi pas ? S’enhardissait le mirage à la manière d’un rêve éveillé.
Le soleil réchauffait la plage aux effluves de fruits de mer et de varech.
Les marcheurs se saluaient en souriant.
- Good Morning!
- Good Morning!
De retour à son appartement qui embaumait le parfum de la douzaine de roses rouges, la bien-aimée ne laissa pas mourir la flamme de son enthousiasme.
Un texto envoyé, un menu élaboré, une décision sensée !
N’avait-il pas fait des pieds et des mains afin de la rejoindre ?
N’avait-il pas murmuré les mots doux souhaités en ce jour de la Saint-Valentin ?
N’avait-il pas déjà bâti leur nid en prévision d’une famille ?
Depuis, elle entend encore les paroles froufroutées par le destin, un matin de printemps au bord de l’océan.
— C’est maintenant ! — C’est maintenant !
Un tel rendez-vous ne s’oublie pas !
La vie leur donna enfin le temps de vivre l’harmonie parfaite des couples épris, se chuchotant des Je t’aime éternellement !
Louise Gagné - retraitée de la Commission scolaire Rivière du Nord - Boisbriand - Québec - le 16 janvier 2021
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Sa Valentine
Ils voulaient choisir de s’aimer éternellement…
peut-être ne jamais mourir… un amour éternel !
La vie leur donne enfin…leur conte de fées.
Belle comme elle… Valentin n’avait jamais rencontré une jeune fille aussi jolie. Elle lui sourit si délicieusement qu’il voulait la prendre avec lui, déjà. C’était sans compter les obstacles de sa destinée.
Il n’était pas, à ce que l’on disait de lui, un bon parti. C’est vrai qu’il chantait la vie partout, il souriait aux oiseaux, il oubliait les travaux. C’était trop beau…
Il n’était pas malin, mais souvent on se moquait de lui car il chassait les papillons au lieu de travailler au champ. On lui disait d’arracher les herbes alors que lui les caressait. C‘était peut être un poète, mais chacun le trouvait un peu bête…
Il avait des yeux merveilleux pour débusquer les sentiers lumineux, pour repérer les animaux trop curieux, pour ensorceler les filles. Valentin, elles le trouvaient curieux ; lui les trouvait tristes.
Il ne cherchait pas l’amour car il avait peur de cette prison qui pouvait cacher ses horizons. Il rêvait d’un conte de fées, d’un amour éternel, avec celle qui lui donnerait des ailes. Mais peut-on s’aimer éternellement ; un jour on doit mourir.
Jamais il n’avait songé à aimer aussi fort, aussi beau…Il lui faudrait peut-être un jour choisir.
Choisir le jour, choisir l’amour, choisir pour toujours. Jadis insouciant Valentin scrutait maintenant les chemins. Les fleurs, les oiseaux, les bestioles ailées, tout cela était encore très beau et réjouissait ses pensées. Mais fallait-il qu’il croise une jolie fille pour que son cœur se retrouve ailleurs.
Elles étaient belles les demoiselles : ou leurs cheveux flottaient gracieusement dans le vent, ou leurs yeux étaient comme des étoiles lumineuses, ou leurs hanches ondulaient comme vagues lascives, ou leurs jambes tressaient des ombres magiques, ou leur poitrine se faisait coquine…
Mais elle, celle qui souriait si simplement, qui le regardait amoureusement, comment se passer d’elle. Son regard était brillant et il l’espérait, invitant. Mais qu’avait-il à lui offrir, plus grand que son désir?
Il lui demanda son nom, espérant un murmure passionné. Elle hésita quelque peu, le souhaitant nerveux… « Et le tien, ton nom, sera-t-il fidèle au mien …? Oserait-il se plonger dans une histoire d’amour, avec toutes ses tendresses et ses promesses ?
« Valentin, c’est mon nom : je suis celui qui aime la beauté et la fidélité… » . Surprise, elle éclata d’un rire harmonieux. « Et moi, c’est Valentine»…
C’était le début de leur histoire d’amour. Main dans la main, ils prirent au carrefour, ensemble, le chemin du bonheur :
La vie leur donne enfin… leur conte de fées.
Claude Pelletier de l'Alliance Culturelle - retraité - Ahuntsic - Montréal - Québec - le 14 janvier 2021
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Un amour éternel…
Mourir le jour de la Saint-Valentin….c’était sans doute leur destin.
Jamais ils n’auraient pensé choisir ce jour si précieux pour terminer leur rêve
Peut-être que leurs jours de bonheur étaient comptés
Éternellement on ne peut vivre un si grand rêve d’amour
Choisir ainsi son chemin parmi le quotidien merveilleux
Éternel dilemme de l’horizon des amoureux
Aimer chaque sourire, jusqu'au dernier soupir
La vie leur donne enfin ….un amour éternel.
Claude Pelletier de l'Alliance Culturelle - retraité - Ahuntsic - Montréal - Québec - le 14 janvier 2021
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Lumière
La vie leur donna enfin la chance... de vivre.
Auparavant, ces deux êtres ne faisaient qu’exister.
Lui, s’il avait eu à choisir, il aurait voulu mourir tellement l’attente le minait.
Elle, dans son éternellement seule, ne pouvait conjuguer le verbe Aimer.
Dans leur cœur, l’espoir se voulait un éternel jamais.
La vie leur donna enfin la chance d’aimer, sans aucun peut-être, et dans la nuit opaque, leur amour se fit lumière.
Michel Girard - enseignant - Alma - Québec - le 12 janvier 2021
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Leur vie
Il avait 26 ans,
Elle en avait 21 ans,
Il travaillait au garage,
Elle travaillait à la Papeterie Canadienne,
Il a suffit d’un seul regard, d’un seul sourire,
Elle avait les cheveux bruns, les yeux bleus,
Il avait les cheveux blonds légèrement ondulés,
Ce fût le coup de foudre,
3 ans plus tard, ils choisirent une date,
Au pied de l’hôtel, ils se jurèrent de s’aimer éternellement,
Pour le meilleur et pour le pire,
La vie leur donna enfin ce qu’ils voulaient,
Au fil du temps, les enfants sont venus,
Un gars en premier,
Puis 15 ans plus tard, une fille en deuxième,
Puis les années s’écoulèrent, comme le courant d’un fleuve, parfois tranquilles, parfois très animées,
Puis l’aîné est parti, faire sa vie,
Quand à la fille, son parcours a été très différent,
Puis le 9 décembre 1984, la cigarette l’a fait mourir, lui l’amour de toute une vie,
Plus jamais pour elle, la vie fût la même,
Malade, seule, et affaiblie, 18 ans plus tard, elle est retournée auprès de lui,
Elle avait 75 ans.
Louise Lépicier - pré-retraitée - Joliette - Québec - le 12 janvier 2021
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Avant de mourir
Le moment d'aimer éternellement et d'ouvrir ses ailes est arrivé.
L'amour comme jamais on l'a connu auparavant.
L'amour d'une telle force et intensité que notre lumière éblouit les sentiers de l'inconnu.
Cette connexion a son intimité propre; que monte le feu ardant des plus lointains souvenirs renaissant telle la nouvelle peau du serpent et épanouisse ainsi nos sens jusqu'aux extrémités de notre échine dorsale, remontant en soi une telle énergie que juste les dieux et les cieux peuvent se mouvoir du spectacle.
L'invisibilité est palpable, son toucher et son souffle puissent être la voie qu'entend mon âme.
Cette union est éternelle, cette communion est un rendez-vous au-delà du temps et de l'espace. Il me rappelle l'essence pure de mon corps sacré, il me rappelle l'importance de l'abandon de mes pensées, de ma confiance aveugle en lui, de mon amour propre. Suave d'une liberté, une douceur sensuelle et tellement subtile qu'elle-même ne sait peut-être pas qu'elle est.
La flamme jumelle étreinte à l'amour qui est en moi, jamais elle ne se divise à ce que je suis mais bien se multiplie à ma rencontre.
Se choisir est donc se chérir sous le reflet de notre cœur divin .
Avant de mourir, la vie leur donna enfin la chance de bannir leurs inhibitions, de vivre de mille feux leur passion et enfin la grâce d'harmoniser leurs âmes dans un bain de Saint-Valentin au quotidien.
Élisa Ruba - maman - philosophe - travailleuse autonome - Terrebonne - Québec - le 12 janvier 2021
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Rupture Saint-Valentin
La vie leur donna enfin la permission de se séparer
Ils purent choisir en ce jour d'oser se parler
Pour tout se dire et laisser mourir leur amour non éternel
Et peut-être même rire ensemble de leurs vieilles querelles
Atteindre cette étape où beaucoup n'arrivent jamais
Pour s'offrir bientôt le luxe d'une nouvelle amitié
En acceptant éternellement que rien ne dure à l'envi
Et qu'il est vain de s'accrocher à ce qui est fini
Leur histoire atteste qu'ils ont su s'aimer
Dans la passion et la routine, les larmes et la gaieté
Mais qu'ils ont pu finalement fermer leur livre
Et s'envoler tous deux librement et vivre.
Danièle Comparetti - infirmière - blogueuse - hemodyrea.canalblog.com - Tours - France - le 12 janvier 2020
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La St-Valentin 1950
Rémi
Rita
Il avait 20 ans. Bel homme. Athlétique. 137 livres. 5’7’’. Chevelure abondante peignée en coq.
Elle avait 18 ans. Belle femme. Belles formes. 118 livres. 5’5’’. Chevelure d’un beau blond de miel, naturelle.
Ils demeuraient dans le même milieu. Étudiaient à la même université.
Lui en littérature. Elle se dirigeait vers les arts.
Ils se parlaient régulièrement. Jasaient de leurs études, de leurs activités parascolaires.
De leurs loisirs d’été et d’hiver.
De ce qu’ils planifiaient pour leur avenir respectif. Avaient quelques amis communs.
1957 - Baccalauréat – La même année donc le même bal.
Rémi - 27 ans - demande à Rita – 25 ans - pour l’accompagner aux réceptions; elle accepte avec empressement.
Une princesse éblouissante accompagne un prince tiré à quatre épingles.
Repas copieux, danses modernes et lascives.
Baisers lascifs.
S’en suivent des fréquentations sérieuses qui les mènent à leur union officielle.
1967- Le mariage célébré en l’église. Réception pour les deux familles et leurs invités.
1968, 1er enfant, Robert,
1970, 2ième enfant Solange,
1972 le 3ième enfant Yves.
2021- Il a 91 ans et elle en a 89 ans. L’amour existe encore.
Sans avoir manqué une année, Rémi déclare son valentin à sa Rita :
« Ma chère, douce et tendre Rita, veux-tu pour notre 54ième année être ma valentine? »
« Mon cher, doux et tendre Rémi, c’est cet appel que je t’attendais encore pour cette année »
Gilles Capistran - retraité - autodidacte - Longueuil le 11 janvier 2021
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La Saint-Valentin
Je me suis levée ce matin-là, triste, la larme à l’œil. C’était un 14 février, jour de la Saint-Valentin. Nous venions de nous séparer. J’étais seule à la maison, mon fils passait la fin de semaine chez son père.
Dans la vie choisir une nouvelle route n’est jamais de tout repos. J’avais aimé cet homme, il avait été le grand amour de ma vie, j’aurais voulu que notre amour dure éternellement. La vie ne se passe jamais comme on l’aurait voulu. Comme tout a un commencement et une fin, j’en déduis que l’amour éternel n’existe pas.
Je devais donc passer la journée dédiée aux amoureux, seule. Le miroir de la salle de bain m’a renvoyé une image de moi pitoyable, d’une femme qui s’apitoyait sur son sort, les yeux rougis et larmoyants. Je n’ai pas aimé le visage que le miroir me renvoyait. Je l’ai regardé dans les yeux et je lui ai dit : Tu es réellement laide quand tu pleures, sèche tes larmes. tu as pris une décision, maintenant assume-la.
À partir de ce moment-là, j’ai décidé que je passerai une très belle journée de la Saint-Valentin, une journée un peu spéciale mais que je n’oublierais pas. J’ai fait ma toilette, me suis coiffée, ai mis ma plus belle robe, ai mis des bijoux assortis et me suis parfumée. Ensuite, je me suis rendue à la l’épicerie, je me suis achetée le nécessaire pour me faire un délicieux repas, je me suis acheté un bouquet de fleurs et une bouteille de vin.
Arrivée chez moi, j’ai déposé les fleurs au milieu de la table et sur la carte j’avais écrit « de moi à moi ». Je me suis mise de la musique d’ambiance. Ensuite, je me suis cuisinée un bon repas. Quand tout a été prêt, je me suis servie, ai rempli un verre de vin, allumé une chandelle. Et je me rappelle avoir dit à voix haute « Madame est servie ».
Le vin aidant, la musique en sourdine, les fleurs, le bon repas et la chandelle, tout a contribué à ramener ma bonne humeur et ma joie de vivre.
J’ai soudainement réalisé que la vie me donnait enfin la direction à suivre; c’est en avant que je devais regarder. Me prendre en mains ne me fera pas mourir, bien au contraire, c’est toute une autre avenue qui s’ouvrait devant moi, ce sera peut-être aussi pour moi un nouveau défi.
Lorraine Charbonneau - retraitée de la fonction publique CANADA - Résidence Le Marronnier - Laval - Québec - le 11 janvier 2021
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L'amour existe encore
Elle aimait être aimée. Elle recherchait un amour éternel. Elle avait le don de choisir des gars narcissiques, sûrs d'eux mais qui vous jouent la scène du Prince Charmant aux premiers rendez-vous. Elle recherchait un amour éternel et on lui offrait de l'aimer éternellement. Elle était conquise à chaque fois.
On dit que "les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions" et elle avait le don de choisir le chemin de l'enfer à chaque fois.
Peut-être sa vie amoureuse était-elle destinée à être une série d'échecs amoureux ?
Puis arriva André, une homme simple qui chercha à la connaître bien plus que la séduire. Il ne cherchait pas à se vendre. Il voulait développer une très forte amitié, celle où on pense à l'autre avant de penser à soi, celle où on se lève le matin en se demandant ce qu'on peut faire pour rendre l'autre heureux..
Elle ne pensait jamais rencontrer ce genre de personne simple qui comprend les vraies valeurs de la vie et de l'amour.
Elle n'allait pas mourir sans connaître le réel amour. Peu à peu l'amour s'inséra dans cette très belle relation amicale.
La vie leur donna enfin tout ce qu'un couple d'amoureux peut désirer : le réel amour !
André Ouellette - retraité de la fonction publique et de l'entreprenariat - Montréal - Québec - le 11 janvier 2021
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Elle avait 13 ans
Elle avait treize ans, il en avait quatorze… presque des enfants encore! Il y a de cela déjà presque soixante ans. C’était l’époque où la découverte provoquait presque l’euphorie. Un simple baiser faisait le cœur chavirer.
Leur candeur n’avait d’égale que leur innocence. C’était pour eux l’envie d’oser sans toutefois se permettre d’oser. Le spectre de l’interdit rôde encore. C’était l’époque des tabous.
Admiratif, le souffle court, il regarde la courbe qu’il aimerait caresser. Elle, s’offre inconsciemment sans penser à l’émoi qu’elle provoque. Ils avaient envie de s’aimer mais la faute paraissait énorme. L’ébauche d’un baiser attise un feu qui couve depuis longtemps. L’impulsion devint intolérable. Une caresse timide lui révèle la douceur et la chaleur de sa peau. Elle admire ses lèvres pleines, sa chevelure noire et bouclée, sa fossette au menton et ses yeux brillants. Elle retient son souffle, se sent belle et s’abandonne. L’extase du moment ne peut se mesurer.
Peut-être pensez-vous que c’est une histoire au parfum d’eau de rose, mais c’est la nôtre et j’aimerais ne jamais l’oublier. Je souhaite que le temps nous en laisse assez pour s’aimer encore longtemps.
Quelques soixante ans et des poussières plus tard, au chapitre 60 du roman, magnétisés ils dorment encore en cuillères comme s’il n’y avait pas assez de place dans le grand lit. Avec le temps leurs pensées se rejoignent sans mot dire. Le courant passe toujours, ils sont là l’un pour l’autre. Le baiser du soir : « Bonne nuit mon amour »…celui du matin : « Tu vas bien? ». Ils se tiennent par la main comme quand ils étaient gamins. Un peu moins agiles, mais toujours habiles, ils connaissent des jours heureux malgré qu’ils soient plus vieux. Il lui dit que sa peau est douce et chaude en flattant la courbe qu’il aimait caresser autrefois. Elle appuie sa bouche sur ses lèvres en ébouriffant ses cheveux blancs. Elle prononce les mots qu’il cherche, il ouvre le pot de confiture. Il la précède dans les escaliers, elle lui sert son café. Les jours filent et demain arrive encore. Pour le meilleur et pour le pire, ils s’aiment toujours.
Jamais je n’aurais pensé que cet amour pouvait être éternel mais je ne voudrais pas mourir avant le dernier chapitre de cette histoire. J’aime bien quand les histoires d’amour se terminent bien.
La vie leur donna enfin le temps de se choisir, de s’aimer à jamais peut-être même… éternellement.
Odette Gilbert - Autodidacte - Artiste - Facebook Gilod - Les Méchins - Québec - le 11 janvier 2021
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