L'écriture en folie

Voici un exercice d'Écriture en folie proposé par Monique Brouillard

 le 13 avril 2024

La pluie

Consignes

La pluie, source d'ennuie ou bienfaitrice, à vous de choisir  


Exigences:  Il doit y avoir un animal de votre choix dans le texte


Mots obligatoires : vent, gouttelette, nuage, cachette, imperméable, soleil 


Longueur du texte : 400 mots maximum

Bonne inspiration et bon exercice de création

Changement d’humeur

 

- Zut ! Il pleut. Même pas possible de sortir le chien. Il va devoir attendre.

- Ce n’est pas grave, il attendra. Ici, la pluie, c’est normal.

- Comment ça normal ?

- Ici, c’est la Bretagne, il pleut souvent, il va falloir t’habituer à sortir de ta cachette et acheter un imperméable.

- Mais, ma chérie, lorsque nous sommes venus au mois d’août pour acheter la maison, il faisait beau.

- C’était l’été. Maintenant, nous avons fini notre déménagement et nous sommes début novembre.

- Euh… Quand tu dis qu’il pleut souvent, tu veux dire… vraiment souvent ?

- Tous les jours en hiver, saison des tempêtes, période pendant laquelle le vent souffle très fort. Le record, lors de la tempête Ciaran, est de 224 kms/heure.

- Ouh là… mais bon il reste l’automne.

- Pendant lequel les gouttelettes sont ravies de tomber sur le sol.

- Et au printemps ?

- Soleil et nuages jouent souvent à cache-cache.

- Heureusement qu’il y a l’été alors ?  

- L’été est beau… mais pas toujours.

- Mais alors, qu’est-ce qu’on est venu faire ici si on ne peut jamais sortir ?

- Tu ne vas pas t’ennuyer. Fais-moi confiance. Les bretons sont très sympas et plein d’humour. On va vite se faire des amis !


Parisien de souche, Alphonse regrettait déjà l’achat cette maison, qu’il avait effectué sur un coup de cœur et sous l’influence de sa femme. Habituée enfant à passer ses vacances en Bretagne chez sa grand-mère, Albertine ne rêvait que de revenir dans la région et de s’y installer pour la retraite.

Lui, non !

Pas du tout !

Il ne rêvait que de plages ensoleillées, de palmiers qui dansent et de chaleur torride. Il aurait pu choisir les iles polynésiennes, mais il aimait sa femme. Pour Albertine, il aurait fait n’importe quoi. C’était d’ailleurs le cas.

Trois ans plus tard, lassée des caprices de la météo, Albertine proposa à son époux de déménager et de partir vers le soleil. Il refusa tout net.

- Ah non alors ! Ici nous sommes très bien. Nous avons de nombreux amis, le chien adore les ballades en bord de mer et, totalement rénovés, la maison est magnifique et le jardin superbe.

Elle changea de sujet.

- Tu as sorti le chien ?

- Pas encore.

- Je peux compter sur toi ?

- Ah non, pas ce matin.

- Pourquoi ?

- Regarde dehors, il ne pleut pas. On va attendre un peu.


 Isabelle Giraudot - retraitée de l’enseignement - Plogoff (département du Finistère) - France - le 9 mai 2024  

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La pluie

 

La pluie,

À son apparition les gens sont gris

Mais pour moi c’est le paradis

Salut ! c’est moi Hugo

Ben oui, je sais c’est courant comme prénom d’escargot

Je suis sorti de ma cachette

Aujourd’hui, au village c’est la fête aux gouttelettes

Alors je pars en voyage

Et de rêver sous les nuages

Ma maison solide sur mon dos

Imperméable comme un bateau

Je vais voguer sur l’océan

Sans crainte du chant du vent

En joie je trace ma route, luisant

Je me hâte avant l’arrivée du soleil

Et de finir sur un plat entre le fenouil et l’oseille 

©Gaëlle – Bernadette Lavisse - auteure poète écrivaine biographe - Hauts de France 62 - le 8 mai 2024

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GOUTTE, GOUTTELETTE DE PLUIE 

 

Ah! Non, me dis-je en voyant quelques gouttes s’écraser au sol et un nuage gris à l’horizon. Le vent s’est soulevé, comme un oiseau de mauvais augure, pour nous obliger à annuler le pique-nique prévu cet après-midi. Pourtant, ils avaient annoncé du soleil, et moi qui ai du linge à sécher sur la corde en plus...Merde!

 

Je me précipite pour rentrer mon linge au plus vite avant que l’averse ne le trempe au complet. Une chance que je n’avais pas fait une grosse brassée de lavage. Ce sera moins long. Je continue de bougonner tout en vaquant à mes autres occupations et pense avec tristesse à tous les dégâts arrivés dernièrement dans diverses régions à cause de la pluie. « Une inondation par-ci, une sécheresse par-là, mais qu’est-ce qui se passe? La température est vraiment toute détraquée. »

 

Et je revois ce pauvre monsieur d’une région voisine à la nôtre, décédé d’un infarctus du myocarde après avoir à deux reprises rénové son sous-sol à la grandeur après s’être fait inonder.

 

Je ramasse mes vêtements en tas et je me hâte de téléphoner à Louise pour lui annoncer que le pique-nique n’aurait pas lieu. « Ce n’est peut-être qu’une petite ondée »  dit-elle.  « Attendons pour voir. Si c’est fini dans deux minutes, on ira quand même! Le ciel ne m’apparaît pas si mal. »

 

« Tu as raison.»  Mon chien qui s’était aventuré dehors vient s’ébrouer sur le tapis. Ah! Marcus, ne va pas empirer les choses! J’enveloppe mon toutou dans une grande serviette et je m’apprête à mettre mon imperméable lorsque le soleil sort de sa cachette et me fait un pied-de-nez!

 

Mais la pluie n’est pas qu’une empêcheuse de tourner en rond. Elle a sa grande utilité. Pas d’eau à boire, pas d’eau pour laver nos vêtements, nos maisons, pas d’eau pour arroser le jardin, ça ferait vraiment dur!

 

Une autre petite ondée et hop! Le soleil revient! Ma foi, il le fait exprès! Mais qui ça « il »? Plutôt « Elle », la Nature. Je pense qu’elle m’envoie ça pour me faire réfléchir à combien ça fait du bien un bon verre d’eau fraîche quand on a soif, une douche chaude ou tiède selon la température et notre état d’âme. Une goutte ou plusieurs dans les cils, sur le visage telle une averse de bienfaits, pour notre plaisir, ça nous rend souvent heureux!

 

« Eh! Louise, va pour le pique-nique ! »

 

Hélène Landreville – retraitée du monde médical – Brossard – Québec – Canada – le 20 avril 2024

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L'art de la Terre : la pluie

 

Se terrer dans un endroit si calme en moi, un terreau fertile qui abonde d'idées prêtes à germer sous cette pluie diluvienne. Cette source d'eau infinie qui apporte en moi une mémoire vive de mes souvenirs d'hier à aujourd'hui.

 

Une illumination tel un rayon de soleil à mon esprit. Crayons et pinceaux au rendez-vous de mon âme!  Elle m'appelle, elle espère si souvent ce temps passer auprès d'elle, car enfin, je trouve refuge ici, en dedans avec mon enfant.

 

Dehors, cette douce bruine me colle au visage lors de mes marches en plein air, m'emportant comme une petite souris à sortir de son nid, innocente et pleine de vie. Sait - elle que la belette sortira bientôt de sa cachette ? L'instant qui est là, l'instant de choix, l'instant du présent et l'instinct dans les bois. « Je suis le chemin ».

 

Si les gouttelettes prennent tempête dans le vent de mes tourments, que mes larmes deviennent à la fois colère et délivrance, la saison des pluies vient - elle de creusé un puits? Un puits où les artistes puisent leurs flots d'inspirations divines?

 

Ou est-ce ce temps gris qui autrement dit devient soudain source d 'ennuie et qui par magie se révèle folie et amenant ainsi toutes les plus belles œuvres à venir au monde ! N'est-ce pas là un moment incroyable ? Nul besoin d'imperméable!

 

J'adore la pluie, je veux qu'elle soit perméable puis que les cieux transpercent les nuages jusqu'à mon cœur d'artiste et ce à tous les jours tristes de la Création.

 

Élisa Ruba - Maman - Artiste - Philosophe - Mascouche - Québec - le 14 avril 2024

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