Textes à partir du 15 août 2024

La retraite


Envol vers l’inconnu, passage incontournable

La retraite s’invite s’appropriant la vie.

Le réveil s’est tu les contraintes s’apaisent

Mais il faut composer dans ce temps libéré.

Les souvenirs multiples se croisent en résonnant

Et colorent nostalgiques le fil de notre temps.

Les choix et les projets guideront notre cœur

Donnant à notre vie de nouvelles saveurs.

 

Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 05 septembre 2024

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Bonsoir

 

S’endormir chaque soir sans un mot de tendresse

Suppose une énergie qui parfois est en baisse,

Tel un étau serré l’amère solitude

Assombrit nos pensées en nous envahissant,

En cherchant le sommeil les idées s’entremêlent

Essayant d’apaiser ce vide si douloureux ,

Mais en faisant renaître nos meilleurs souvenirs

Nous freinerons le flux de l’angoisse invasive

Et pourrons retrouver dans la nuit qui s’étend

L’espoir d’améliorer ce repos primordial,

Respirons calmement relâchant notre corps

Et le marchand de sable poudrera nos paupières.  

Marie-France Lefebvre -  Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 05 septembre 2024

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Le camp du bonheur / 23 et 24 juin 1986


J’eus l’immense plaisir d’exercer le métier de « jardinière d’enfants » et de diriger mon établissement avec une grande liberté de manœuvre.

Il serait actuellement totalement impossible d’emmener camper les 28 enfants de grande section dont j’avais, entre autres, la responsabilité (il y avait 3 sections), tant les mesures d’hygiène et de sécurité sont devenues draconiennes.

Pourtant, bien entendu j’avais mis en place un encadrement adapté et toute la logistique nécessaire pour offrir aux enfants ces deux jours de bonheur gravés à tout jamais dans leur mémoire.

Le lieu « Chênemont » se situe à Lozère, commune de Palaiseau.

Mon ami Marc et Martine sa maman avaient eu la grande gentillesse de nous y accueillir et l’immense jardin entourant une ravissante maison au toit de chaume pouvait largement contenir ma petite troupe et les 6 accompagnateurs dont je faisais partie.

Il fallait y accéder, la maison et son jardin étant implantés en hauteur en bordure d’une forêt, et deux virages très raides nécessitant une extrême vigilance.

J’avais bien entendu les décharges de tous les parents et les assurances de tous les véhicules dont le mien.

Les préparatifs furent énormes ; je suis allée quelques jours auparavant emprunter des tentes à une troupe de scouts et j’ai dû les nettoyer abondamment des fougères et de la terre étant collées au tapis de sol.

Je les ai montées durant le week-end puis je suis allée cacher des messages dans la forêt avoisinante dans laquelle j’avais tracé un jeu de piste.

J’ai ensuite installé un grand feu de camp pour la veillée.

Il fallait préparer des repas pour deux jours complets et j’ai été aidée par les parents accompagnateurs dont deux pères japonais puisque j’avais cette année-là quatre enfants japonais au sein de ma classe.

Le grand jour venu, tous les enfants ont fièrement arboré leurs sacs à dos. Ils étaient tous là sauf un dont la maman était très anxieuse.

Le pauvre n’a pu partager au retour les souvenirs enchanteurs de chacun. 

Le convoi s’est très bien passé, le soleil nous accompagnant, et voir l’émerveillement des enfants à leur arrivée dans ce lieu paradisiaque fut un régal ! Ils ont commencé par jouer librement dans cette nature féérique.

Le premier pique-nique n’engendra pas la mélancolie et les cuisses de poulet furent dévorées gloutonnement.

Je n’avais pas oublié les bonnes bouteilles pour remercier mes accompagnateurs.

Voir les photos reliées à ce texte sous l'onglet : Photos et dessins des membres /  Photos et dessins août 2024 / Le camp du bonheur


Marie-France Lefebvre -   Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 03 septembre 2024

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Ma vision du monde de demain


Il est illusoire de pouvoir prédire l’avenir à long terme. Savoir ce qui va se passer dans cinquante ans est pure spéculation. C’est pourquoi il semble plus adéquat de parler de ce qui risque de peu changer.

Depuis la nuit des temps, les vieux se plaignent des jeunes. Voici quelques citations qui le démontrent :

“Nous vivons dans un âge de décadence. Les jeunes ne respectent plus leurs parents. Ils sont désagréables et impatients. Ils passent leur temps dans les bars et n’ont aucune tenue.” -trouvé dans une tombe égyptienne, 6000 ans avant J.C.

 

“Quand j’étais jeune, nous avons appris à être discret et respectueux des anciens, mais la jeunesse actuelle est excessive, irrespectueuse, impatiente et sans retenue.” 800 ans avant J.C. Hésiode

Ma génération a subi ce genre de préjudices parce que les garçons avaient les cheveux un peu plus longs et les jupes des filles un peu plus courtes. Aujourd’hui on dit que les jeunes passant leur temps sur les réseaux sociaux, sont paresseux. L’histoire nous a prouvé que l’humanité a quand même continué d’avancer, de prospérer et dans un sens de gagner en intelligence. Les jeunes de toutes les générations ont presque toujours surpassé les générations précédentes.


Les causes principales de la dégradation de l’environnement sont la démographie et l’enrichissement.  Dans l’ensemble, la population des pays riches est de plus en plus consciente de l’environnement.  Les gouvernements et les manufacturiers ont aussi fait beaucoup d’efforts. Dans mon enfance j’habitais près de la rivière des Outaouais. À certains endroits l’eau y était extrêmement polluée. On y envoyait les égouts directement sans traitement. C’était aussi le cas pour beaucoup de lacs et de rivières. Quand les stations de traitement sont apparues dans les années 1960 et 1970, l’eau s’est régénérée très rapidement, à la surprise de tous les spécialistes. 


On a vu durant la pandémie comment la nature peut se régénérer rapidement. On recycle plus qu’avant, nos autos sont beaucoup moins polluantes, nos usines ont installé des systèmes de captations des polluants, etc. Des solutions existent pour produire de l’énergie de façon beaucoup moins polluantes. À cause de considérations économiques et politiques, elles tardent souvent à être mises en œuvre, mais c’est une question de temps. L’enrichissement est un facteur clé de la pollution. Tout est tellement moins cher, que l’on achète des nouveaux produits plutôt que de réparer ou de tout simplement garder. Non seulement il faut les fabriquer et les transporter, mais il faut aussi se débarrasser des vieux. Certains pays commencent à légiférer sur l’obsolescence programmée, mais ce sera long.


Quand on parle du futur, les gens ont souvent tendance à en avoir une vision apocalyptique. Il est absolument certain qu’il y aura des séquelles. Le niveau des océans va monter et certaines régions vont disparaître. Des espèces animales vont disparaitre. Il y aura aussi des conséquences qu’on ne connait pas encore. Cependant l’humanité va survivre, comme elle a toujours fait. Quand ce sera absolution nécessaire, des solutions vont apparaitre et des fonds y seront dédiées.


Raymond Lafrance – ingénieur – Montréal – Québec – le 31 août 24 

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Vivre un rêve

Dans mon nouveau lieu de vie, en une clairière tout fraichement dégagée, j’ai bâti une maison toute simple sans ajout luxueux.

Oui, il y a une piscine grâce à un puits artésien qui donne une belle eau claire et qui fournit les besoins de la vie courante. Un seul chemin rocailleux huilé nous y mène sans l’inconvénient de la poussière. Un espace permet de créer un grand jardin pour cultiver légumes et fruits en plus des arbres fruitiers plantés ça et là.

Dans la forêt des fruits sauvages : fraises - framboises - bleuets-canneberges - groseilles - gadelles - cerises - sheperdies et myrtilles - que nous appelions catherinettes mûres. On trouve aussi de l’ail et une multitude de champignons.

Oui, la forêt est une source inépuisable de fruits, légumes et toutes sortes de condiments à notre portée. Il ne faut surtout pas oublier le principal, soit le bois pour le chauffage car il n’y a pas d’électricité. Bien entendu une génératrice est nécessaire. 

Tout ça en vaut la peine car quel enchantement de vivre en pleine nature avec comme bruit celui des chants d’oiseaux et des « crissements » des écureuils. Les sons variés du vent doux, ou de brise, ou violent, ou d’orage; sons de la pluie douce qui tambourine ou orageuse, ou d’ouragan. Parfois des cris de loups qui hurlent; les renards glapissent, jappent, aboient.

Tout ça annonce la paix pour une vie saine et enchanteresse.

Gilles Capistran - 87 ans - autodidacte - Longueuil - Québec - le 27 août 2024

Description imagée condensée # 2 en six mots / Romans en six mots 

Menteur      Le truand mentait comme il respirait.

Essence           La vanille des Caraïbes : voyage épicé!

Trace           Ses mains nerveuses sur son cou.

Déconfiture      Blasé, déçu, il fuyait les regards.

Bousculade      Poussée par la foule, elle tituba.

Bambou      Les bambous tressés dansaient aux fenêtres.

Dentelle      Sur sa toile, la dentelle séchait.

Interprétation   Avait-il hurlé, crié ou chanté?

Bougie        Des centaines de lampions imploraient Dieu.

Téléphone        Sa voix surexcitée : Je pars bientôt!

Références      Est-ce que quelqu’un le connaît?

Pot-au-feu       Son idée mijotait depuis un mois.

Ficelle         Se mettre la corde au cou?

Nain            Monter dans le bus le terrifiait.

Bègue         La femme bégayait souvent son malaise.

Libraire       Combien de livres avait-il lus?

Cellule        Des milliards de cellules se multipliaient.

Erreur         Le hamster roulait dans sa tête.

Fuite           Il décampa sans regarder derrière lui.

Jupon         Sous son manteau, un jupon usé.

Cadenas     Son cœur : cadenassé à double tours.

Éteignoir     Son NON jaillissait à chaque proposition.

Balcon        De son balcon, la lune rouge.

Ventriloque      À l’occasion, des répliques cinglantes fusaient.

Bas                  Troués, rapetissés, décolorés, dépareillés : au panier!

Bracelet      À son bras, l’étoile de mer!

Détails        Les détails se faufilaient en douce.

Écorce        Enroulée sur elle-même, elle ballotait.

Rêve           Un courriel concrétisa son rêve d’écrivaine.

Fleur           Douze roses rouges clamaient son amour.

Jardin         Elle en avait fait le tour.

Indice         Ses yeux mentaient comme ses paroles.

Dilemme     Sacrifier sa carrière pour la famille?

Muse           Elle insufflait le bonheur par magnétisme.

Louise Gagné - éducatrice à la petite enfance - Boisbriand - Québec - le 3 mai 2024 - le 18 août 2024

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Description imagée condensée en six mots/ #1  Roman en six mots

Lettre      Prendre note! Déménagée sans laisser d’adresse.

Papier     Les factures s’empilaient sur son testament.

Désert     Le sable coulait sur les rails.

Solitude  Des heures creuses sur sa balançoire.

Voyage   Enfin! Goûter le vent du large.

Feuille   Page blanche pour frissons d’encre noire.

Idée        Mots qui brûlent entre les doigts.

Ardoise   Menu du jour : Pattes de mouche.

Brasier   1 Les flammes embrasèrent même sa colère.

Couleur  Habillée de noir, elle courbait l’échine.

Carte L’as de pique redoubla la mise.

Iguane    Aux aguets, immobile sur son rocher.

Sable La tempête s’éleva en trois secondes.

Nappe     Le piquenique s’étala en robe blanche.

Vent        Le tourbillon charriait aussi les rumeurs.

Miettes   Comme d’habitude, elle ramassa les miettes.

Noir        Il choisit la plume noire.

Danse     Ils tournoyaient emportés par la musique.

Déesse    N’y avait-il qu’une divinité?

Lumière  L’hiver, elle écrivait devant sa lampe.

Rencontre  Un sourire, une accolade : mon amie!

Frisson   La peur cognait dans sa poitrine.

Tasse     Au fond de sa tasse : l’avenir!

Plante     Dans l’ombre, ses orchidées en fleur.

Lecture   L’évasion, un livre à la fois.

Origami  Avec le pliage, renaissait le papier.

Parfum    L’odeur de son parfum la précédait.

Chat        La mère aux chats ronronnait d’aise.

Réflexion Inquiète, les yeux dans le vide.

Fourrure L’ours brun traversa avec ses petits.

Empreinte  Jusqu’où les traces menaient - elles?

Lanterne Comme des sentinelles dans le ciel.

Envol      Tous les juncos s’envolèrent en silence.

Phares    Effrayée, aveuglée par des yeux gigantesques.

Bijoux     Ni l’or, ni l’argent ne l’achèterait.

Toux       Sa voix rauque étonna le public.

Ennui          Il revisita son village en solitaire.

Évasion  Libérée, elle courut à perdre haleine.

Magazine Botoxée, photoshopée, elle faisait la une.

Farandole    La danse soulevait les pieds plats.

Nuages   Elle flottait encore sur son nuage. 

Louise Gagné - éducatrice à la petite enfance - Boisbriand - Québec - le 3 mai 2024 - le 18 août 2024

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Nuage enfanté 

Souventes fois

Dès matines,

Votre attirance

Rapproche, côtoie.

 

Au bal neigé,

L’enchantement

De vous se fond

D’étonnements.

 

Offrandes et brises

Sont mots rosés

Tout épousé

De volupté.


L’âme neige 

Des royaumes

Qui libèrent 

Des ciels d’aurore.

Promenade dédiée à Mme Renée Vaillancourt Lauzière

Marc Arsenault – Île d’Orléans – Québec – le 24 novembre  1992 – texte reçu le 29 août 2024

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Vivre un rêve

Dans mon nouveau lieu de vie.

En une clairière tout fraichement dégagée j’ai bâti une maison toute simple sans ajout luxueux.

Oui, il y a une piscine grâce à un puits artésien qui donne une belle eau claire et qui fournit les besoins de la vie courante.

Un seul chemin rocailleux huilé nous y mène sans l’inconvénient de la poussière.

Un espace permet de créer un grand jardin pour cultiver légumes et fruits en plus des arbres fruitiers plantés çà et là.

Dans la forêt des fruits sauvages : Fraises-framboises-bleuets-canneberges-groseilles- gadelles- cerises-sheperdees-myrtilles- que nous appelions catherinettes-mures,

On trouve aussi de l’ail et une multitude de champignons.

Oui, la forêt est une source inépuisable de fruits, légumes et toutes sortes de condiments à notre portée. Il ne faut surtout pas oublier le principal, soit le bois pour le chauffage car il n’y a pas d’électricité. Bien entendu une génératrice est nécessaire.

Tout ça en vaut la peine car quel enchantement de vivre en pleine nature avec comme bruit celui des chants d’oiseaux et des crissements « des écureuils ». Les sons variés du vent, doux, brise, violent, d’orage; sons de la pluie, douce qui tambourine, orageuse, d’ouragan. Parfois des cris de loups, ils hurlent, les renards glapissent, jappent, aboient.

Tout ça annonce la paix pour une vie saine et enchanteresse. 

Gilles Capistran – autodidacte – Longueuil – le 26 août 2024

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Millen – 6 mois déjà

Difficile de ne pas attraper la vieillesse
Dans un tel milieu …de VIE

La vie s’étire inutilement pour plusieurs
Les faiblesses sont de plus en plus nombreuses
Les maladresses plus dommageables
Les tristesses plus régulières
Les gens attendent….

Et je cherche des amis pour rire
Des personnes pour nous raconter
Des gens encore disponibles
Des voisins pas trop loin

Le temps passe au ras des évènements
Le temps fuit à travers de partout
Le temps s’accroche à des velléités
Le temps s’épuise lentement

Et les fleurs renaissent
Splendides au jardin
Les oiseaux percent
l’espace de briques

Les balançoires s’agitent
Doucement
Tandis que nous vieillissons
Doucement

Tout doucement
Ensemble

Voir la photo reliée à ce texte sous l'onglet : Photos et dessins des membres /  Photos et dessins août 2024 / Belle comme

Claude Pelletier - Alliance Culturelle (Ahuntsic) - Fadoq-Mtl - club 50 ans Robillard - Montréal - Québec - Texte reçu le 26 août 2024

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J’habille-vie

 

J’habille-vie d’expériences, évidences des convictions;

D’authenticité hasardée en transparence des certitudes;

Nettement au présent, alerte, en contrôle d’inquiétudes.

 

J’habille-Vie de pondérations à la croisée des familiarités;

D’expectatives au verbe vivre certes,

Subjectivité d’autrui est aux ailleurs en perte.

 

J’habille-vie de discernement, vigilant de présence;

En retrouv’âme embrasement d’existence;

D’exactitudes, entendement en garde-foi.

 

J’habille-vie de fragilité, conscience en solitaire contrôlé;

D’équilibre exigence que je dose;

D’occupations et de tout ce que j’ose.

 

J’habille-vie d’acceptations, au jeu des limitations;

D’observations dans l’appréciation des appartenances;

D’écoutes en communion du langage, cohérence des nuances.

 

J’habille-vie de pragmatisme sans en transpirer;

De sagesse ma raison a des cheveux d’or.

 

J’habille-vie d’ondes chaleur, dans l’Amitié inspirée dès lors.

 

J’habille-vie… Ma raison a des cheveux d’or.

 

Marc Arsenault – Île d’Orléans – Québec – le 29 octobre  1989 – texte reçu le 29 août 2024

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Plus que la Vie 


Aux bateaux de cœur, parole est son aux mâts.

 

À cet être tout grand d’Amour;

En transfert d’azur, en frontière du jour,

l’Âme Colombe rayonne des Soleils tout autour.

 

Tu as fait don de tant de courage,

Que ton exemple, langage sage, 

Inonde bourrasque au large de nous.

 

Ta rive d’espoir, lumière vraie,

Rejoint l’abstrait émotif de nos après, 

En élan de force, en vouloir d’essais.

 

Ton aura de tendresse, clarté en tout sens,

Origine bruine de foi dans la rosée des sens.

À cet instant plus qu’existant, l’essence

De la vie prend le pas sur l’existence.

 

Dans la douce continuité de la naissance soeur,

Parole bruit d’appels aux mâts des Bateaux de coeur.

 

L’Habit humain ne conçoit que l’apparence de la fête.

 

Promenade dédiée à mon amie Renée V. Lauzière (En pensant à sa soeur décédée.)


Marc Arsenault – Île d’Orléans – Québec – le 2 janvier  1985 – le 1er avril 1989 - texte reçu le 29 août 2024

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La ronde des saisons

 

Dans un rythme éternel, les saisons nous déploient,

Le cortège magique de leurs tons les plus chauds.

Elles offrent à satiété de merveilleux atours

Réservant chaque jour de nouvelles surprises.

Tapis de primevères aux teintes si harmonieuses

Vous ouvrez le printemps et le temps des amours,

Suivra l’envoûtement du jasmin parfumé

Dont les fleurs étoilées garniront les terrasses ;

Des touffes de lavande aux épis violacés

En se mêlant au thym orneront la garrigue,

La lumière plus douce accueillera l’automne

En couvrant les feuillages d’une parure d’or,

Et l’hiver qui attend de givrer les branchages

Poudrera les chemins et le toit des logis ;

Chaque époque a son charme pour celui qui observe

La nature si belle au pouvoir apaisant.

Marie-France Lefebvre -   Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 21 août 2024

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Le temps

 

Le temps qui court si vite semble parfois si long

Lorsque la peur l’habite ou l’ennui s’y installe,

Il avance pourtant chargé d’imprévisible

On le prend, on le perd, on le gagne souvent,

Mais en allant trop vite on peut le gaspiller

Et passer à côté d’épisodes importants ;

Il gère les délais, nous offre des repères

Génère des caprices qu’on ne peut maîtriser,

Nous file entre les doigts perpétuellement

Mais une fois passé ne pourra revenir ;

Vivons au quotidien les minutes précieuses

Qu’il a su nous donner lorsqu’il est au beau fixe

Et ne séjournons pas dans les journées moroses

Où le moral s’étiole sans pouvoir avancer.

 Marie-France Lefebvre - Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France – Le 20 août 2024

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Mon Inséparable

 

Sur le mur terne où se reflète un soleil blanc,

Un frisson épris parcourt mon cœur à pas lent,

Un frémissement courbé à mes oripeaux,

Tu es mon Inséparable, mon plus beau cadeau.

 

Tu es mon unique sillage aux heures de ma vie,

Où derrière le ciel écrasant de nuages gris,

J’entrevois la splendeur unique de ton rivage

Où je viens m’échouer vers tes heures les plus sages.

 

Sur le mur terne où se reflète un azur sombre,

Un vent de paix intime se lève d’un jour vainqueur

D’un premier émoi sillonnant l’œuvre de mon cœur.

 

A l’écume d’une idylle, j’évolue dans ton ombre,

Éclairé par les reflets moirés de tes charmes,

Enivrant du mot le plus juste levé à l’âme.

 

À ma Clarinette

Avec tout mon amour

 

Michaël Blauwart - écrivain - journaliste - poète - Premier Prix Littéraire pour ses écrits sur la langue de Molière (octobre 2021) et la Médaille d'étain remise par la Société des Arts et Lettres à Paris pour l'ensemble de sa carrière (septembre 2021) - Bazas - petite commune de Gironde - France – le 26 août 2024                                                                                            

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Le cirque bidon 

En me promenant à Saint-Benoit-du-Sault (Indre), j’ai la joie de découvrir un ensemble de roulottes colorées et fleuries, elles sont installées sur le champ de foire, je m’approche de cet incroyable univers composé « à ciel ouvert » (sans chapiteau) et d’une piste sablée surmontée d’un portique. Entourée de rangées de gradins elle est cerclée par les roulottes.

Le décor qui habite le village est celui des cirques anciens, très naturel et d’emblée une atmosphère chaleureuse s’en dégage.

À l’entrée, une joie affiche présente le cirque Bidon et le spectacle intitulé « sur la route » qui a lieu le soir même, je décide donc d‘y assister.

L’accueil est simple et joyeux, trois musiciens créant à l’arrivée une ambiance dynamique.

Toutes les places sont prises mais par la magie de la bienveillance, notre hôtesse réussit à faire en sorte que les spectateurs se décalent et aident les nouveaux venus à se jucher sur les gradins.

Une authentique interaction entre le cirque et les habitants du village rassemble chaque soir de nombreuses familles dont beaucoup d’enfants et plutôt que les festivals prestigieux, le propriétaire des lieux tire une immense fierté du succès par le bouche à oreille.

Se divertir et rêver, telle est la magie dans laquelle le spectacle nous entrainera, avec peu de moyens, il détonnera par rapport à ceux que proposent les cirques classiques. Ce sont le rire, la poésie, la mise en scène des numéros, qui primeront sur les paillettes et les prouesses physiques.

Les costumes souvent burlesques sont réduits à leur plus grande simplicité et complètent l’humour traduit par les personnages.

François Bidon ; le maître des lieux construit ses spectacles autour d’un thème, avec une succession de séquences pour lesquelles il sollicite des artistes qui ont alors l’opportunité de déployer leur personnage ; un naturel impressionnant se ressent dans l’expression de chacun d’entre eux.

La chaleur humaine perdure tout au long de la soirée et même l’entracte est un moment très festif partagé avec les acteurs qui chantent et invitent les spectateurs à les accompagner en dégustant leurs produits.

La première personne qui nous accueille est d’une incroyable agilité, ses mimiques et son look déjanté donnent immédiatement le ton de la soirée, elle invite deux spectateurs à la suivre dans la périlleuse installation d’une échelle.

C’est toujours interpelant de voir combien les gens se prêtent gracieusement aux rôles pour lesquels ils ont été sollicités ; elle évoluera sur un trapèze atteint grâce à leur aide et multipliera les acrobaties spectaculaires.

Dans une bonne humeur communicative, les artistes se succèdent entre des numéros de voltige équestre, de fil, de cerceau aérien et de petits sketchs le tout accompagné par trois musiciens : une violoniste et deux guitaristes.

Une charmante écuyère au sourire éclatant apparaît vêtue de rouge et noir sur un magnifique cheval couleur sable. Leur complicité est touchante et dans un total respect de l’animal elle enchaîne des numéros acrobatiques diversifiés.  

Marie-France Lefebvre -  Anciennement directrice d'un jardin d'enfants - Boulogne Billancourt - France - le 19 août 2024

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Le monde de demain : sombre ou radieux ?

« Le monde de demain » sera-t-il sombre ou radieux ? Pour nous, canadiens et québécois, on peut assumer sans trop se tromper que l’horizon est positif. Cela n’empêche pas certains de broyer du noir et de se livrer à des pensées sombres et mélancoliques, que l’on soit choyé ou non, par la vie.

Chose certaine, chacun connaîtra sa petite fin du monde [1], tout comme le philosophe Laurent-Michel Vacher nous le fait remarquer.  C’est inéluctable.

Pour les boomers, le milieu du siècle n’apparait plus dans l’agenda. En fait, 2050 ne correspond plus aux projets de la génération qui suit. On peut donc penser que la société de 2050 ressemblera beaucoup à celle de 2025. Les boomers sont passés d’une société agricole et industrielle à celle des services et du virtuel. Pendant 75 ans, soit depuis 1950, la population mondiale a connu la plus forte croissance de l’histoire de l’humanité, de 2,6 milliards de à plus de 8 milliards. Désormais, la croissance démographique sature. En 2050, la population mondiale devrait atteindre environ 9 milliards d’individus.

Les personnes des prochaines générations vivront en ville. Connaissant les délais légendaires pour réaliser des projets d’infrastructure chez nous, Montréal peinera encore à développer son transport en commun. Heureusement, la voiture électrique dominera le marché. L’économie de l’hydrogène, le vieux rêve de Jules Vernes, sera encore dans ses balbutiements. 

En 2100, si on se fie à l’espérance de vie qui continue de croître, une grande partie des petits-enfants des boomers vivront le prochain tournant du siècle. Quel sera l’état de la planète?

Selon les innombrables articles et rapports dévastateurs pour la vie humaine publiés régulièrement, ce sera l’enfer climatique. Des villes sous les eaux, des océans malades du réchauffement, des tempêtes à ne plus finir, des chaleurs intenses, des moustiques rendant malades ; la liste est interminable. La Terre s’approcherait du point de rupture, en basculant vers un climat incontrôlable.

Cette propension à choisir le scénario le plus apocalyptique fait partie des gènes de plusieurs.  À la limite, l’apocalypse devient un projet : changer le monde sous la menace d’une extinction de la vie humaine et de la société. Heureusement, tout le monde ne plonge pas dans l’écoanxiété à outrance.

Pensons autrement.  Est-ce que nos petits-enfants vivront dans une société infiniment plus pauvre que la nôtre ? À moins d’un malheur, les miens, nombreux, vivront encore dans 50 ans. Si tout se passe comme prévu, les émissions de gaz à effet de serre seront maitrisées, la transition énergétique sera en grande partie achevée.

La pauvreté ayant reculé partout dans le monde, le progrès technologique et de société ayant toujours progressé, pourquoi tout à coup la tendance s’inverserait-elle ? Aucune donnée historique ne permet cette conclusion. Loin de moi l'idée de banaliser les impacts des changements climatiques, car l’adaptation aux changements de la nature fait partie des qualités intrinsèques de l’humain. Croire en l'être humain est la meilleure attitude à prendre. 

[1] Laurent-Michel Vacher, Une petite fin du monde : Carnet devant la mort, Liber, 2005

Gaëtan Lafrance - professeur émérite - INRS UQ - scientifique - auteur - lafrgaet@gmail.com - Ogden – Québec - le 19 août 2024

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