L'écriture en folie

Elle paraissait suffisamment âgée ... proposé par Lise Houle le 7 février 2021

Phrase de départ:   Elle paraissait suffisamment âgée pour jouir de la beauté de la maturité (ou au masculin)............

Mots obligatoires dans l'ordre :   mémoire -  réconfort -  bouquins - plats - confidente - clin d'oeil

Nombre de mots:    maximum entre 200 et 300 mots

                                                                                    Bon exercice de rédaction et beaucoup de plaisir

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La belle inconnue

Elle paraissait suffisamment âgée pour jouir de la beauté de la maturité. Ce serait risqué de dire son âge. Même la lumière crue des allées de l’épicerie ne m’était d’aucune aide pour le déterminer. Quelque part entre la trentaine et la cinquantaine. Les artifices possiblement utilisés rendent l’exercice très périlleux.

Quoi qu’il en soit, elle avançait dans les rangées d’un pas assuré. Elle prenait des sacs, des pots, des conserves et le faisait rapidement et de mémoire. Pas de liste.

Elle ne semblait éprouver aucun réconfort dans cette activité. Comme si, au lieu de lire un bon bouquin, elle lisait le bottin téléphonique; comme s’il n’y avait pas de suite à ce qu’elle faisait; comme si n’existaient pas dans son esprit les plats qui seront cuisinés avec les aliments choisis.  Elle remplissait mécaniquement le panier, sans émotion aucune.

 

Mais pour qui le faisait-elle? Sa famille, une amie, peut-être une confidente? À moins que ce ne soit que pour elle seule?

 

L’histoire ne le dit pas et l’histoire ne le dira pas non plus car en un clin d’œil, entre le fromage et le yogourt, la belle dame mature a viré de bord et est sortie du magasin.

 

Et moi, je reste là, l’air un peu niais. Je sors ma liste et poursuit ma tâche. Mais dans quelle rangée est donc la sauce piquante?


Danielle Beaulieu - retraitée de la Commission Scolaire Chemin-du-Roy et de la CSN - Trois-Rivières - le 12 mars 2021

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Le piège de la maturité 

 

Elle paraissait suffisamment âgée pour jouir de la beauté de la maturité.


Mais lorsque l’on perd la mémoire, on oublie ce genre de coquetterie, on cherche même un certain réconfort auprès de ceux qui savent conter belle lurette.


Les bouquins que l’on choisit alors nous rassurent sur notre personnalité si intéressant.


Comment éviter de se mettre les pieds dans les plats face à cette imposture d’un objectif à peine réaliste, lequel piège notre originalité.


Le mieux à faire alors est de se trouver une  confidente pas particulièrement futée, mais joviale, laquelle saura d’un simple clin d'œil dédramatiser la situation si paralysante.

 

Paraître jouir de maturité, quel que soit l’âge, peut sembler une réussite intéressante, mais souvent le plaisir de l’innocence apporterait un plus grand réconfort.

 

Les bouquins de psycho-pop font tout un plat de cette atteinte existentielle sans laquelle un être ne peut se concevoir comme quelqu’un d’intéressant étant donné le confort psychologique et le  réconfort  existentiel que cela procure à chaque étape de notre développement.

 

On a souvent besoin d’une confidente pour assumer nos peurs et nos malaises, d’un ami dont les critères de santé sont davantage reliés à l’individualité et l’originalité de la personne, 

 

Chacun devrait avoir le loisir et le plaisir d’un complice qui n’est pas avare de compréhension, ni de clins d’œil face au piège de la maturité.  

  

Claude Pelletier - retraité - Ahuntsic - Montréal - le 27 février 2021

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Mon vieil ami, G.

 

Il paraissait âgé.  Il l’était, mais il jouissait, encore en sa maturité, d’une relative beauté.

 

Pratiquement sans rides. Joues rosées. Cheveux blancs toujours bien soignés et bien coiffés. Jovial. Étriveur invétéré.  Discoureur infatigable.  

 

Il se vantait souvent de sa prodigieuse mémoire au point qu’il pouvait en toute occasion nous épater avec une pensée ou une citation lues dans l’un de ses bouquins, laquelle appuyait le sujet de la discussion ou de la conversation.

 

Allant justement chercher du réconfort dans ses nombreuses lectures sur quantités de sujets faisait de lui un genre d’érudit.

Grand mélomane de tous les grands compositeurs classiques, incluant les opéras.

 

Il était un confident reconnu pour sa discrétion et je ne crois pas qu’il se soit un jour mis les pieds dans les plats.

 

C’est mon clin d’œil à ce cher ami que j’admire depuis plus de vingt-cinq ans.

 

Gilles Capistran - retraité - autodidacte - Longueuil - le 23 février 2021

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Madame Butterfly….

 

Elle paraissait suffisamment âgée pour jouir de la beauté de la maturitéenfin si ma mémoire est bonne. Cette dame avait, en plus, un charisme tout plein de réconfort et sa bibliothèque était remplie de bouquins allant des romans d’amour aux biographies. Je m’en voudrais de ne pas mentionner la digne fourchette de Madame, dont les recettes assurent les plats les plus variés.

 

Un soir de brouillard, elle a été ma confidente des plus sincères et est devenue une amie très agréable. Facile maintenant de lui tirer ma révérence; en un clin d’œil, tout est gagné d’avance.

 

Dans ma mémoire, j’ai rencontré Madame Butterfly en croisière. Dame aux cheveux d’argent, droite comme un « i », à l’allure fière et chaleureuse, elle m’a offert des moments inoubliables de réconfort. Des paroles rassurantes empreintes de sagesse me redonnèrent confiance à la vie. La croisière se poursuit; au fil des jours, notre amitié grandit et avec plaisir j’accepte son invitation à lui rendre visite.

 

Madame Butterfly avait une pièce où des bouquins faisaient  office de «  tapisserie », si je peux m’exprimer ainsi. Je veux dire des livres, sur tous les murs. Madame me suggéra quelques titres qui s’avérèrent des plus pertinents à ma cause. Des mets dans des plats variés s’ajoutent au thé, en lui donnant une saveur de qualité et mon séjour est bien apprécié.


Les lieux, les décors et l’atmosphère où Madame Butterfly, en digne confidente, accueille mes propos, tout en respect et en simplicité. En un clin d’œil, nous retrouvons la magie de notre première  rencontre.  

 

Madame Butterfly est une dame qui paraissait suffisamment  âgée pour jouir de la beauté de la maturité ….et


Voilà  une amitié à conserver !

 

Madeleine Faucher - retraitée de la psychologie - Plessisville - Québec - le 14 février 2021

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