Le Dé-Re-Confinement

Rien ne sera plus comme avant


Quand j’entends des gens dire qu’ils ont hâte que les choses redeviennent comme avant, personnellement j’espère que rien ne sera plus jamais comme avant…

Si on part du principe…


Que nous sommes toutes et tous venus ici non pas pour réussir dans la vie, mais bien pour réussir notre vie sur les plans physique, psychologique, émotionnel, spirituel, matériel, et même quantique…


Que sur Terre, depuis 4,5 milliards d’années, la Vie est changement, transformation, évolution…


Que pour réussir notre vie, on doit suivre ce mouvement, accepter de nous transformer pour avancer, pour évoluer…

 

Le hic ? C’est que nous sommes des êtres de routines qui aiment leurs petites habitudes. C’est sécurisant… Alors on se concocte une recette de vie aux effluves de paradis et on s’y accroche dans l’espoir que rien ni personne ne vienne jamais nous déranger. Bien installés dans ce confort, on s’endort…

 

Surviennent alors de petits séismes dans nos vies pour nous permettre de passer de la stagnation à la transformation : perte d’emploi, rupture amoureuse, problème de santé seront autant «d’invitations» à nous réveiller.

 

Parfois, c’est un pays tout entier qui sera «dérangé» pour lui permettre d’évoluer, de revoir sa gouvernance, ses politiques, ses objectifs…

 

Quand c’est la planète entière qui est «dérangée», comme la nôtre l’a été au cours des deux dernières années, on peut alors imaginer l’ampleur de l’appel à l’Éveil qui nous est lancé en tant qu’Humanité! On ne parle plus de séismes isolés, mais d’un cataclysme généralisé.

 

Pour que la Vie nous envoie son plus microscopique soldat pour créer tout ce branle-bas de combat, fallait-il, qu’en tant qu’humanité, nous soyons tous endormis ou que nous allions dans une très mauvaise direction…

 

Ceci dit, c’est une chance d’éveil exceptionnelle. Allons-nous la saisir?

 

Personnellement, j’ai saisi la chance de revoir mes croyances, mes valeurs, mes certitudes, mes habitudes. J’ai appris à trier le bon grain de l’ivraie, le vrai du faux; et surtout j’ai écouté davantage mes ressentis et mes intuitions pour déterminer ce qui fait vraiment du sens pour moi!

 

J’écoute maintenant ma vérité, et non celle des autres, sans toutefois vouloir leur imposer la mienne.

 

Non! Je ne redeviendrai jamais la personne que j’étais avant... Non seulement je ne le voudrais pas, mais j’en serais viscéralement incapable. Des illusions sont tombées comme autant de murs qui m’empêchaient d’accéder à la Réalité avec un grand R.

 

Avant je croyais en l’impartialité des médias, en la bienveillance des gouvernements et de leurs représentants, en l'intégrité de la justice, au bien fondé des organisations dans la défense de leurs membres, aux institutions se targuant de préserver la santé : la Santé publique, Santé Canada, l'Organisation Mondiale de la Santé… C’était avant.

 

Avant j’avais des ami.e.s qui sont aujourd'hui devenus des relations, et des relations qui sont devenus des ami.e.s.

 

Avant j’avais des besoins qui sont devenus futiles et des intérêts qui sont devenus des priorités : la famille, l’amitié, le travail bien fait, le désir d’évoluer vers toujours plus de Spiritualité, de Conscience, de Vérité, d’Humanité.

 

Je suis en chemin, je continue d’avancer sans m’arrêter.


Je crois que rien ne redeviendra jamais comme avant.


En Réalité, c’est ce que je nous souhaite à toutes et tous, aussi bien individuellement, collectivement, qu'Humainement parlant.


Lucie Douville - éditrice - Magazine Vivre - Cap-Rouge - Québec - le 20 mars 202

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J’atterris

Comme un oiseau ébouriffé, secouée, me voici assise sur une branche à la sortie de cette pandémie. Posée et épuisée, j’observe le printemps fleurir, les couleurs revenir, les rayons du soleil me couvrir.

 

Sommes-nous à la sortie de cette tragédie ou jouissons-nous juste d’une nouvelle accalmie ? J’ose espérer que nous sommes enfin parvenus à dépasser cette fichue maladie. La population heureuse de retrouver ses libertés semble déjà capable d’oublier ce que nous venons de traverser : s’étourdissant, cherchant à récupérer le temps perdu, se ruant sur tout ce qui leur avait manqué, les gens sont prêts à repartir dans leur vie et même à voyager.

 

De mon côté, comme un oiseau ébouriffé, secouée, je sors de la maison médicale où je travaille et me voici assise ce matin, juste à observer. Envahie par un besoin d’atterrir, de me poser et revenir calmement de ces mois de folie. La COVID-19 m’a aspirée dans un rythme incessant de vagues m’ayant éloignée de ma vie, de mes proches, de mes enfants, de mon quotidien durant plus d’un an.

 

Depuis des mois, la pandémie n’était pas uniquement derrière mon poste de télévision, elle était là : juste devant moi, sur mon lieu de travail. Patients infectés, patients testés, patients soignés, d’autres malheureusement décédés. Il a fallu garder le cap, tenir une cohérence au milieu de nombreuses incohérences, rassurer, guider, écouter, consoler, apaiser. Prendre du recul pour apporter du soutien à des patients inquiets, en colère pour certains, perdus pour d’autres. Leur souffrance psychologique se réveillant au fil des mois, il a fallu s’adapter pour mieux les entourer.

 

Depuis quelques jours le déconfinement a débuté en Belgique, me donnant un sentiment à la fois étrange et fantastique d’après-guerre. Se relever de ces mois passés au front, se retrouver, reprendre la direction de la vie comme si rien ne s’était produit.

 

Comme un oiseau ébouriffé, je ressens le besoin de retrouver mon nid, de retrouver ma vie, de serrer dans mes bras ceux que je chéris. Les fleurs s’ouvrent, les libertés se retrouvent, comme un oiseau posé sur une branche, je chante le printemps et son déconfinement.

 

Comme tant d’autres au sein du milieu médical j’étais au front, vivant de plein fouet cette pandémie, et aujourd’hui… j’atterris.

 

©Joëlle Laloy - travaillant dans le secteur de la santé -  maman solo - Bruxelles -  Belgique - le 29 mai 2021

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