Ces lettres que nous pourrions tous écrire
Le vide à combler
Je fais un petit détour par ce cercle d’écriture pour m’adresser à mes trois enfants qui sont sur le point de prendre leur retraite. Ils auront donc une quarantaine d’heures par semaine à combler sinon ce serait d’encourir le risque de s’ennuyer et de perdre de l’estime de soi. Le temps est tellement précieux qu’on se doit de bien l’utiliser.
Prendre sa retraite ne veut pas dire se retirer du monde. La retraite doit être préparée. C’est le temps idéal pour penser à soi, pour se faire plaisir, pour faire tout ce que l’on désire et que l’on n’a pas eu le temps de faire avant.
Selon Aristote, «La nature a horreur du vide». Comme on n’a qu’une vie à vivre, on se doit de trouver le moyen pour la combler, la rendre heureuse et la plus satisfaisante possible. C’est le temps de réaliser ses rêves. À la retraite, comment remplir son agenda? Quand on pense retraite, on pense automatiquement à voyager. Comme on ne peut pas voyager 365 jours par année, il faut faire autre chose. Il faut s’interroger sur ses goûts, ses désirs, ses aspirations.
Des personnes sentent le besoin d’aider les autres en faisant une journée par semaine de bénévolat. D’autres s’investissent dans une association, dans un domaine culturel, ou sportif, ou s’adonne au bricolage. On peut s’abonner à un club quelconque, jouer au bridge, au golf, aux quilles, aux cartes, au scrabble, à n’importe quel jeu en famille ou avec des amis, s’occuper d’une collection de timbres ou autres, apprécier un repas avec son partenaire de vie ou avec des amis, faire du vélo, du jogging, jardiner, marcher, faire du patin, du ski ou de la raquette l’hiver.
La retraite ne sert pas qu’à s’amuser, il faut continuer à apprendre, à se réaliser et à être utile à la société. Prendre du temps pour respirer, lire, écrire, assister à des conférences, à des expositions ou à des concerts, visiter des musées, aller au théâtre, au cinéma, se mettre à la peinture, au dessin, à l’ornithologie, à apprendre une autre langue ou à jouer un instrument de musique.
C’est le temps idéal pour ouvrir ses horizons, pour prendre de la sagesse; apprendre à dire merci; savoir profiter de chaque moment qui passe; prendre contact plus souvent avec sa famille et ses amis; le temps idéal pour un couple de se parler vraiment et de se redécouvrir.
Considérant l’espérance de vie d’un québécois, et c’est important de le dire, c’est que la retraite est un nouvel épisode de vie qui peut s’échelonner pendant trente ans. Cette phase de vie pourrait être aussi longue que le temps alloué à la vie professionnelle.
On veut tous vivre longtemps mais le plus important n’est pas de vivre longtemps mais de bien vivre. Vivre en ayant la paix d’esprit et la joie au cœur.
Lorraine Charbonneau – fonctionnaire de la Fonction publique fédérale – Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 1 juin 2022
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Poisson d’avril
Dans un petit village du Québec où pratiquement tout le monde se connaît, une certaine Ernestine était reconnue comme une fameuse joueuse de tours. Dame corpulente qui comme on dit : elle prend de la place, dans la communauté; elle ne se laisse pas marcher sur les pieds et a un caractère fougueux, mais respectueux. Elle est renommée pour son expérience de sage-femme et est toujours disponible pour aider les gens.
Un 1er avril, plusieurs de ses connaissances se sont donné le mot et se sont dit : « Ernestine, c’est ce matin que tu cours le poisson ». Tous les environs de chez-elle sont au courant.
Donc, ils ont envoyé une petite fille cogner à sa porte ce matin-là qui lui dit : « Madame Ernestine, vite, vite, madame Roy est en train d’accoucher .
Encore à peine éveillée et prenant son café, elle n’a pas le temps de questionner la jeune fille qui d’ailleurs était repartie en courant. Ernestine enfile, en vitesse, un manteau et ses bottes, car il y a de l’eau sur la rue et doit marcher sur le banc de neige fondante sur laquelle elle s’enfonce en marchant de peine et de misère.
Elle arrive chez madame Roy, essoufflée, en sueur et ne voit pas la grosse truite accrochée dans la porte. Elle est reçue par : POISSON D’AVRIL des gens de la maisonnée et des amis (es) qui sont étouffés de rire.
C’est une vieille histoire qui est encore drôle, surtout quand on a connu cette chère Ernestine.
Gilles Capistran - autodidacte - Longueuil - Québec - le 1er avril 2022
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Message à mes petits-enfants
Sachez que vous, mes six petits-enfants qui êtes maintenant des adultes, avez une place privilégiée dans mon cœur. Cependant avant qu’il ne soit trop tard, je sens comme une urgence de vous dire :
Faites le ménage dans tout ce qu’on vous a appris depuis votre jeune âge. Ne gardez que ce qui vous convient. Vous n’êtes le sosie de personne. Vous êtes uniques, spéciaux; vivez alors en conséquence.
Ayez de l’estime pour vous-mêmes. Faites-vous confiance. Ne laissez jamais personne décider à votre place. Si vous vous trompez, ce n’est pas grave, recommencez et vous n’aurez ainsi personne d’autre à blâmer.
Vous avez en vous toutes les forces et les ressources nécessaires pour passer au travers de n’importe quoi. Ne vous laissez pas abattre par les difficultés. Vous verrez, elles vous rendront plus forts.
Que la joie et l’optimisme soient constamment dans votre cœur. Votre optimisme engendrera de l’optimisme et fera boule de neige auprès des gens qui vous entourent.
Aimez de tout votre cœur, aimez les gens autour de vous, aimez ce que vous faites, aimez votre lieu de vie, l’air que vous respirez, le sol même où vous marchez. Aimez tout ce que vos yeux voient, tout ce que vos oreilles entendent. Trouvez de l’amour dans tout ce que vous faites, dites et pensez.
Soyez vrais, les gens authentiques sont aimés et appréciés de tous. On s’appuie sur eux, on leur fait confiance. Être vrai, être soi-même, c’est le repos, la paix et la joie pour l’âme.
Pensez toujours abondance. Il n’y a aucune vertu dans le fait d’être pauvre. Débarrassez-vous de toute limitation, de tout sens de manque. Soyez de bons gestionnaires de vos biens, responsables, sages et généreux.
Appuyez-vous sur quelque chose qui vous dépasse. Appelez-la comme vous voudrez, ça n’a pas d’importance. Soyez conscients que vous faites partie du grand Tout et que vous avez un rôle à jouer ici-bas, tout comme les musiciens dans un orchestre qui jouent avec des instruments différents, mais qui arrivent tous ensemble à atteindre l’harmonie. La vie est vite passée. Prenez tous les moyens pour être heureux.
C’est le message d’amour que votre grand-maman vous envoie.
Lorraine Charbonneau - Retraitée de la Fonction publique fédérale - Résidente du Marronnier - Laval - Québec - le 31 juillet 2021
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Incendie
Alors que l’orage gronde, je pense à toi. Une fois de plus. Une fois de trop sans doute. Mais je ne sais pas faire autrement. Je n’ai jamais su. Je ne saurai jamais. J’ai essayé mais c’était pire encore.
L’orage continue de gronder. Les éclairs se font menaçants. Je n’ai pas plus peur. Ne dit-on pas que la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit ? J’ai connu la foudre incendiaire, meurtrière quand tu as doucement attisé mon cœur avant de le réduire en miettes.
Quand tu as allumé mon âme, jusqu’à ce qu’elle s’enflamme, s’embrase, tu as été le détonateur de ce cœur novice de tels sentiments. L’explosion a été si intense en moi que j’en suis encore à guérir de ces brûlures qui je le sais me laisseront à l’infini des cicatrices dans ma poitrine. Ces douleurs me rappellent combien j’ai aimé rougir sous ton simple regard. Il n’aura fallu que quelques mois de ce brasier intense pour me transformer à jamais. Je ne peux plus redevenir celle d’avant. Aucune averse de cet orage ne peut éteindre cet incendie dont les départs de feu reviennent régulièrement.
À chaque anniversaire, à chaque arc-en-ciel, à chaque livre, à chaque musique, à chaque souvenir, à chaque mot qui me parle de toi. Toute ma vie maintenant s’exprime ainsi. Je vis tout ça dans un silence assourdissant qui emplit mon cerveau. Moi seule en connais le chemin. C’est une balade au centre même de mes secrets, de mes émotions. C’est intense. Si intense parfois que ça m’apaise ou au contraire les larmes lacrymales qui me parlent de toi s’échappent de mes yeux.
Il y a bien longtemps que j’ai cessé de les sécher. Elles ne sont pas assez puissantes pour arrêter le brasier. Mes larmes me permettent simplement d’éviter l’explosion d’un volcan qui couve en permanence.
Aujourd’hui en ce jour d’orage et des années après, tu me rejettes toujours. Tu ne veux plus rien à faire avec moi. Je crois que j’ai tout essayé mais comme dit si bien Goldmann (1951 - ) *… « Quoi que je fasse, où que je sois, rien ne s’efface, je pense à toi ». Il en est et il en sera ainsi. Toujours il y a aura ce feu brûlant de toi en moi.
Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai tout au long du temps qu’il me reste à vivre. Je t’aimerai dans cette intimité profonde qui n’appartient qu’à moi.
* auteur-compositeur-interprète français, producteur et guitariste soliste de variétés et de pop rock principalement.
Mention dans le cadre du projet C'est à ton tour d'écrire s'envole au Théâtre La Doublure de Sorel-Tracy , texte lu par Paul-André Beaufort lors de la représentation du 27 octobre 2022 - MB
© Isabelle Vouriot - écrivaine - facebook : Les mots d'Isa - Nayemont les Fosses - Commune des Vosges en Lorraine - France - le 25 juillet 2021
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Lettre à toi qui te reconnaîtras
Cette missive, je ne te l'enverrai pas par courrier électronique, non!, ni par voie postale, ni par pigeon voyageur, ou coursier.
Je ne te chuchoterai aucun de ses mots, et ne te les dirai pas; pas un murmure ne sortira de ma bouche. Cette lettre restera secrète, tapie au fond de mon château intérieur, dans le joyau de mon cœur, et au creux de mon ventre.
Mais peut-être que dans un imperceptible écho, en ressentiras-tu le frisson qui te caressera la main, tout comme il m'a parcouru lorsque de ma plume, j'écrivais ces quelques mots en pensant à toi.
Assise devant ma fenêtre, le soleil me dit bonjour, et je sais que tu l'affectionnes particulièrement, qu'il te guide et te nourrit. Il me murmurait les mots si chauds à t'écrire.
Au son du chant des dauphins, à la musique des vagues, au cliquetis de la pluie, au bruissement d'ailes des papillons, me voilà partie à rêver.... À qui ? À quoi ?
J'ai pris une grande respiration, lente et profonde. J'ai fermé les yeux pour en apprécier chaque seconde, pour en garder l'empreinte, l'écho, le parfum.... en moi, sur moi.... et j'ai laissé mes émotions couler en encre bleue sur ma page blanche.
Avec toute mon amitié de plume, je t'aime.
© Gaëlle Lavisse - auteure - écrivaine - biographe - poète - ECQUES - Pas-De-Calais - France - le 25 juillet 2021
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