1) Définition :
La préposition “ ed ” qui se prononce [ d ] coordonne deux noms pour exprimer la jonction et la somme ou se met entre le verbe et le nom pour indiquer la compagnie. On pourrait alors la traduire par “et” ou “avec”. Exemples :
Exemples :
Mais comme vous le remarquez, les exemples précédant ne font intervenir que des noms masculins.
Lorsque le nom qui suit la préposition “ed“ commence par (t) comme c’est le cas des noms féminins, elle est assimilée et se prononce alors [tt] (occlusive tendue T) comme dans les exemples suivants :
2) Position de la préposition “ ed ” dans une phrase :
La préposition “ed” peut être suivie d'un nom, d’un adjectif, d’un pronom, d’un adverbe ou autre. Mais la préposition «ed » ne peut pas être suivie par un verbe.
Exemples :
· Suivie d’un nom comme dans l’exemple : ttnaɣen am wemcic ed uɣerda
· Suivie d’un pronom démonstratif comme dans l’exemple : ad awiɣ wa ed wahi.
· Suivie d’un adverbe de temps comme dans l’exemple : ad nsen ass-a ed uzekka.
Suivie d’un indéfini comme dans l’exemple : ay yeswa ed way yecca deg wexxam-a..
Elle est rarement Suivie d’un pronom personnel libre : au lieu de dire “Nekk ed kecc” on dira plus souvent : “Nekk yid-k“. Suivie d’un pronom personnel libre la préposition “ ed “ est remplacée par la préposition “ yid ” à laquelle on rattache par un trait d’union le pronom personnel affixe de préposition correspondant. Regardez pour cela les exemples suivants :
De même que pour dire : “Nous et vous avons mangé le couscous” nous dirons “Nekni yid-wen, necca seksu“ alors que pour préciser que “c’est ensemble que nous avons mangé le couscous“ on préfèrera dire : ”Nekni necca yid-wen seksu“. Dans la première phrase on insiste sur le fait que nous avons tous mangé mais dans la seconde on insiste sur le fait que c’est ensemble que nous avons mangé.
Par contre on pourra dire : “At umalu ed nekkʷni d inaragn” mais dans ce cas, il est préférable encore : “Nekkʷni ed At umalu d inaragn ”. Autrement dit, en général, la préposition “d” ne sera pas suivie d’un pronom personnel libre. La préposition « ed » met toujours le nom qu’elle précède à l’état d’annexion et cela reste valable pour tout autre élément grammatical qui admet un état lié.
Reprenons les exemples précédents :
Et elle peut-être précédée divers éléments grammaticaux :
· Précédée d’un nom comme dans l’exemple : amcic ed uɣerday ttnaɣen
· Précédée d’un verbe comme dans l’exemple : yeqqim ed wemɣar.
· Précédée d’un pronom personnel comme dans l’exemple : netta ed warraw-is uɣen akal.
· Précédée d’un adverbe comme dans l’exemple : zik ed tura macci kifkif.
· Précédée d’un pronom démonstratif comme dans l’exemple : ad yawi wa ed wahi.
· Précédée d’un indéfini comme dans l’exemple : yiwen ed yiwet gan axxam.
3) Règles de Lecture et d’écriture :
3.1 – La préposition « ed » doit s’écrire seule :
Dans les exemples précédents, la préposition "ed" est facile à lire puisque elle s'écrit et elle se prononce seule dans la phrase. On la réalise phonétiquement avec une prononciation spirante du son "ed". On écrira, par exemple :
“amcic ed uɣerda“ et on prononce [ amcic ed uɣerda ]. ( La notation [ d ]
désigne la prononciation spirante du son d). En passant au féminin, par exemple pour dire « Le vieux et la vieille » on écrira : « Amɣar ed temɣart » mais on prononcera : [ amɣar ettemɣart ]
En fait, lorsque la préposition “d” est suivie d’un nom féminin (qui commence généralement par t), il y a une assimilation phonétique puisque la rencontre des sons [ d ] et [ t ] donne une prononciation tendue [ tt ]. Plus généralement, c’est le cas à chaque fois que le mot qui suit la préposition « ed » commence par t. Mais dans l’orthographe, on ne va pas écrire comme « cela s prononce» parce que dans ce cas l’unité grammaticale qu’est la préposition [ d ] disparaît dans la phrase écrite. On doit donc écrire la préposition seule détachée des mots qu’elle lie.
Exemples :
3.2 – Ne pas confondre la préposition « ed » et la particule prédicative « d » :
Nous suggérons avec insistance de noter la préposition « ed » au lieu de « d » pour la distinguer de la particule prédicative « d » car si nous ne marquons pas de différence graphique entre ces deux particules qui se prononcent strictement de la même manière cela peut engendrer de nombreux cas d’ambiguïté ou de confusion. En effet, lorsque le nom que chacune d’elle précède admet un état d’annexion différencié il n’y a pas de confusion possible mais quand l’état d’annexion du nom ne peut pas être marqué, le critère de différentiation grammatical ne permet pas de distinguer la signification de l’élément [ d ]. Le risque d’ambiguïté est encore plus grand dans un énoncé court et non verbal. Examinons ces situation à travers ces quelques exemples où l’on confond à l’écrit les deux particules « d » :
3.3 - La Règle d’orthographe :
La préposition “ ed ” doit s'écrire seule suivie du nom (ou du mot) qu’elle précède même si ce dernier commence par la consonne t et même si elle se prononce [ tt]. Il est nécessaire de l’écrire « ed » et non « d » pour la distinguer de la particule prédicative « d » car cela peut engendrer des ambiguïtés et confusion.
3.4 - La Règle de lecture :
Quand la préposition « ed » est suivie d’un nom féminin commençant par t, elle se prononce [ tt ] sous forme d’occlusive tendue [ T ] ou d’affriquée [ ts ] selon l’usage du locuteur ou l’usage oral habituel dans son aire dialectale. On suggère cependant de préférer la prononciation occlusive dans la mesure où elle
est plus courante dans presque tous les dialectes amazighs.