1) Définition :
Prenons un exemple. Lorsque vous dites :
Sifaw d argaz !
vous énoncez avec une phrase complète, une idée complète : ” Sifaw est un homme ”.
Cette phrase se compose de trois éléments grammaticaux :
{ Sifaw, d, argaz }.
Deux de ces éléments sont des noms : “ saifaw ” et ” argaz ”.
La lettre d, écrite seule, est ici, une unité grammaticale de la langue amazighe appelée : La particule prédicative « d ». En tamazight on l'appelle : « tazelɣa n tilawt ».
Elle sert, le plus souvent, à définir ou à désigner la chose ou la personne dont on parle.
On pourrait, dans ce cas, la traduire en français par : « C’est / est » comme
dans l’exemple précédant.
La particule prédicative « d » sert aussi à qualifier un état, à décrire une personne ou une chose comme dans les exemples suivants
- d aselmad ==== > il est professeur.
- d awraɣ ==== > il est jaune.
- d asemmiḍ ==== > il fait froid.
2) Position de la particule prédicative “ d ” dans une phrase.
La particule prédicative “d” peut être suivie d'un nom, d’un adjectif, d’un pronom ou éventuellement d’un adverbe.
La particule prédicative “d” prend diverses positions dans la phrase. Elle peut-être :
Exemples :
2.1 – La particule prédicative “d” suivie d’un :
2.2 – précédée d’un :
3) Règles de Lecture et d’écriture :
Dans les exemples précédents, la particule prédicative "d" est facile à lire puisque elle s'écrit et elle se prononce seule dans la phrase. Phonétiquement, la prononciation du son "d" est spirante.
Par exemple on écrit « aẓzennar inu d amellal » et on prononce [aẓzennar inu d amellal ] . En passant au féminin, nous remplacerons ” aẓzennar “ par “ taẓzennart ” et “amellal” par “tamellalt”. La phrase s’écrira doit alors logiquement s’écrire :
« taẓzennart inu d tamellalt » mais elle se prononce : [taẓzennart inu ttamellalt]
En fait, lorsque la particule prédicative “d” est suivie d’un nom féminin (qui commence généralement part), il y a une assimilation phonétique qui se produit dans la prononciation car la rencontre des sons [ d] et [ t ] donne alors une prononciation tendue [ tt ]. Plus généralement, c’est le cas chaque fois que le
mot qui suit la particule prédicative commence par t. Mais bien évidemment à l'écrit, on ne tiendra pas compte de cette prononciation assimilée.
Voici quelques exemples pratiques pour résumer :
3.1 - La Règle d’écriture
La particule prédicative “ d ” doit s'écrire seule suivie du nom (ou du mot) qu’elle précède même si ce dernier commence par la consonne t.
3.2 - La Règle de lecture
Lorsque la particule prédicative « d » est suivie d’un nom féminin commençant par « t », elle se prononce [ tt] sous forme d’occlusive tendue [ T ] ou d’affriquée [ ts ] selon l’usage du locuteur ou l’usage oral habituel dans son aire dialectale ou encore sa convenance personnelle.