Au lieu d’analyse systémique, analyse renvoyant à une étude en profondeur des éléments d’un système, je préfère "lecture ", "regard", "démarche" ou "approche" systémique. En effet, la systémique est une approche globale qui nous invite à prendre de la hauteur pour observer les relations entre les éléments sans s’attarder sur les éléments eux-mêmes. Par exemple, si dans une équipe, l’un de ses membres adopte une conduite anomique, la lecture systémique consiste à voir en quoi ses comportements participent à l’équilibre du système. Pendant que cette personne pose un problème à son manager, les autres membres de l’équipe vivent à l’abri de ce bouc émissaire. Ce qui apparaît comme une dysfonction pour ceux qui n’adoptent pas cette distance, est utile pour le système. Alors que le manager analytique s’épuise à vouloir changer la psychologie des autres, le systémicien changera le contexte pour faire évoluer les attitudes et comportements. Un collaborateur jugé "nul" dans un poste, un lieu et un chef, peut très bien se révéler performant dans un autre poste, autre lieu et autre chef. Et vice versa.
La distance systémique offre de nouvelles perspectives et des ressources pour traiter les situations difficiles. Voir en quoi la dysfonction apparent sert le système protège les managers de l’épuisement par la répétition du "toujours plus de la même chose". Au lieu de se lamenter sur les résistances au changement et à vouloir les vaincre à tout prix, le manager qui adopte cette approche se dit: "chic, les résistances aux changements me signalent que le changement est en train de se réaliser."
Quels sont les outils qui ressortent de l’approche systémique ? Focalisons-nous sur cinq d’entre eux, sachant que ces outils interagissent entre eux.
En d’autres termes, l’approche systémique contribue à l’agilité des organisations, des équipes et des personnes pour innover et prendre de vitesse des concurrents alourdis par les pesanteurs de la pensée analytique et linéaire.