Traitement des situations d’intimidation et de harcèlement scolaire
La cour de récréation est un espace de socialisation indéniable pour les enfants. C’est un moment de détente indispensable pour leur équilibre. Mais elle est également le lieu où peuvent se dérouler des incidents : disputes, insultes, jeux dangereux. On peut aussi y repérer des enfants isolés.
1 . Les jeux dangereux
On distingue différents types de « jeux » dangereux :
Les « jeux » d'évanouissement et d'asphyxie, basés sur la compression du sternum ou du cou et l’asphyxie, comme le « jeu du foulard », le « rêve indien » ou le « jeu de la tomate ». Ces pratiques sont précédées d'hyperventilation et sont dangereuses.
Les « jeux » d’agression comme le happy slapping - le jeu des « claques joyeuses », filmées par les camarades ou le jeu de la mort subite (tout porteur de la couleur désignée devient, par exemple, une cible à attaquer), le "petit pont massacreur", le "jeu de l'anniversaire" ou du "coiffeur", le "catch", le jeu du "croche pied", ....
Les « jeux » de défi : sur le principe du « t’es pas cap ». ....
Guide des jeux dangereux et pratiques violentes
2 . Des aménagements spécifiques
L’académie de Poitiers propose un travail conséquent sur l’aménagement de la cour de récréation ainsi que des activités possibles à mener en EPS : à retrouver ici.
Chez Maîtresse Aurel, une réflexion, des lectures et des outils sur comment aménager la cour de récréation : La cour de récréation
L’OCCE dans sa revue Animation et Education de juillet-octobre 2013-n°235-236 donne des pistes de réflexion sur la non-violence et notamment des questionnements autour de la cour de récréation extraits du travail de Catherine Franchon.
3 . Zoom sur les filles et les garçons à la récréation
« Les relations de sexe sont au cœur du fonctionnement social d'une cour de récréation », J. Delalande.
La séparation entre les sexes est encore assez floue à la maternelle : « Les enfants de 4 ou 5 ans n'ont pas encore intégré les tabous et la pudeur liés à la confrontation à l'autre sexe. » Elle devient de plus en plus marquée au fur et à mesure que les enfants grandissent et se manifeste aussi bien dans l'espace que dans les activités. D’après J. Delalande, à 7 ou 8 ans, les garçons, amateurs des billes et des parties de ballon, des bagarres et de jeux très actifs, forment le plus souvent de grandes bandes, occupant tout l'espace bitumé du centre de la cour.
Selon Ruel et Delalande, les filles, elles, spécialistes de la corde à sauter ou de l'élastique, préfèrent les endroits moins exposés et aiment se livrer à des conciliabules en petits groupes sous un arbre ou derrière une haie. Les relations amicales sont elles aussi le plus souvent unisexes, sauf cas exceptionnel : un garçon rejeté par ses pairs, une fille, plus attirée par les identités masculines... Dans les interactions filles-garçons, des « jeux de séduction » sont présents en filigrane. Tels garçons vont titiller telle fille pour la faire réagir ; telles filles vont provoquer un garçon par un surnom peu ou très glorieux aux yeux de ses pairs... Les jeux de poursuite ou de bagarre sont là pour mettre en valeur la différence des sexes : passivité pour les filles (« les garçons, venez nous attraper ! »), virilité et démonstration de force pour les garçons, reproduisant, selon J. Delalande, « les stéréotypes qui attribuent la vaillance aux garçons et la crainte aux filles ».