Tabler sur le transfert de L1 à L2 (ex. négation, pronoms)
L'élève a généralement des connaissances grammaticales dans une autre langue. On peut tabler sur ses connaissances en comparant les langues. L'activité clef en main Parler de la pluie et du beau temps proposée sur la première version du site ÉLODiL pour comprendre la négation est éclairante et pourrait servir de modèle à l'enseignement d'autres objets de la grammaire : les pronoms, la place du verbe, les temps de verbe sur la ligne du temps, etc. Pour voir une démonstration en classe d'accueil (au primaire), regarder la vidéo : Observation et analyse de la phrase négative dans différentes langues.
S'assurer d'un transfert de connaissances
L'unique raison d'enseigner la grammaire à l'école dans un programme ayant une approche par développement de compétences est de rendre les élèves compétents à écrire des textes?
Pourquoi se fait-il que les élèves du secondaire réussissent bien les exercices de grammaire sans accomplir le même exploit dans leurs productions écrites ? Puisque la multiplication des exercices de grammaire ne semble pas proportionnelle aux résultats obtenus dans les écrits, Il est essentiel de se préoccuper du transfert des apprentissages de grammaire en production de texte.
Signalons qu'il existe même un site internet dédié aux acteurs de l'enseignement du français, préoccupés par les difficultés qu'ont les élèves à transférer les compétences grammaticales en situations de compétence : le site ALEG, Articulation Lire-Écrire-Grammaire.
ll est explicitement mentionné que les connaissances grammaticales sont au service du développement des compétences dans tous les programmes de formation québécois du primaire et du secondaire (MEQ, 2001; MELS, 2004, 2007). Aussi est-il important pour les enseignants de français de s'assurer que les élèves arrivent à transférer les connaissances grammaticales acquises dans leurs écrits, au-delà de la classe de français ou de francisation. Mais, comment faire ?
De nombreux chercheurs arguent qu'il s'agit pour les enseignants de mettre en place des pratiques didactiques différentes des pratiques habituelles, si l'on veut décloisonner l'enseignement de la grammaire et celui de l'écriture. Parmi les pratiques concluantes, notons :
l'utilisation de séquences didactiques basées sur le questionnement de l'élève et l'observation de phrases (en lien avec l'approche inductive). L'observation des notions grammaticales peut se faire dans des phrases complètes, assez longues, de structures variées, et même, le plus souvent possible, dans des textes, afin de diminuer l'écart entre les activités d'observation, les exercices et les textes de l'élève.
l'enseignement des connaissances conditionnelles (le quand) et procédurales (le comment) et non seulement des connaissances déclaratives (le quoi).
l'utilisation de dispositifs comme la dictée zéro faute, l’approche inductive, l’enseignement stratégique, l’enseignement explicite ou l’atelier de négociation graphique.
l'importance accordée aux représentations des élèves quant à la tâche cible en lien avec l'importance de l'orthographe et de la grammaire dans la vie réelle. https://doc.rero.ch/record/323946/files/M_moire_Praz_Elodie.pdf
notamment dans les classes d'accueil, le fait de proposer aux élèves un contexte signifiant d’apprentissage où les élèves écrivent pour être lus non seulement par leur enseignant, mais également par d’autres destinataires «réels». À titre d’exemple, l'écriture de leur histoire familiale.
la réflexion lors d'une tâche d'écriture, souvent autour d'erreurs produites, et l'utilisation du métalangage lors des discussions en grand groupe, avec des pairs ou avec l'enseignant.
Voici une liste des articles consultés :
Enseigner la conjugaison, un incontournable... Mais comment?
Enseignement des verbes
Enseigne-t-on vraiment la conjugaison quand on demande aux élèves de mémoriser des tableaux de verbes ? Et si on leur faisait observer et comprendre les régularités de la conjugaison pour en faciliter la maitrise. Selon Suzanne Chartrand, didacticienne du français : «Les tableaux de conjugaison sont d’abord des outils de consultation, et leur observation guidée est nécessaire à l’étude du système. Ce sont toutefois les textes lus et rédigés par les élèves qui doivent être la matière première du travail d’observation, de classement, de détection et de correction d’erreurs, ce qui implique l’établissement de procédures d’analyse. En outre, étudier le verbe en contexte permet d’en observer un aspect essentiel, à savoir la valeur des temps/modes verbaux.» (Voir l'article)
savoir reconnaitre un verbe dans une phrase grâce à ses caractéristiques, soit, par exemple :
les caractéristiques sémantiques : c'est un mot d'action;
les caractéristiques morphologiques : la terminaison varie en fonction du pronom (les personnes , nombre et genre) de conjugaison et du temps ;
les caractéristiques syntaxiques : on doit pouvoir l'encadrer par «ne ... pas».
2. enseigner les personnes de conjugaison par le jeu.
3. Temps de conjugaison- comprendre les 3 temps de la ligne du temps : passé, présent et futur
4. Faire identifier l'infinitif du verbe (verbes qui se terminent par -er et les autres verbes) pour pouvoir le chercher dans le dictionnaire et pour pouvoir comprendre comment utiliser le Bescherelle. Note : tous les néologismes de la langue française qui sont des verbes se terminent par -er, ex. googler, tournevirer, divulgâcher, cliver)
5. Une fois qu'on a compris comment conjuguer, on enseigne comment utiliser le Bescherelle, par exemple, faire souligner les verbes dans un texte et faire découvrir (c'est la méthode inductive) les radicaux et les terminaisons.
6. Voir vidéo pour exercice clef en main.
Enseigner la grammaire en utilisant la littérature jeunesse
Pourquoi enseigner la grammaire à partir d'oeuvres de littérature jeunesse : parce que c'est facilement accessible pour l'enseignant (on prend ce qu'on a sous la main), que cela ne nécessite aucune préparation (feuille photocopiée ou cahier de grammaire) et que c'est amusant pour tous car les élèves sont actifs. Et parce que de cette façon, on favorise le transfert dans les écrits! Pensons aux exercices de grammaire répétitifs (trous à remplir) où les élèves nous ont démontré leurs connaissances, lesquelles n'ont jamais été transférées dans leurs productions écrites.
Que faire avec un album en lien avec la grammaire ?
on peut faire observer la grammaire à partir de phénomènes (ex. observation des points d'exclamation, de l'usage de l'adjectif);
on peut exploiter les effets de sens produits chez le lecteur (ex. ajout d'un adverbe);
on peut développer les stratégies métalinguistiques chez les élèves;
cela peut stimuler l'écriture (par imitation de l'auteur).
Il existe une foule de sites, de blogues, de ressources :
La REVUE LE POLLEN
Cette revue, publiée par le Centre de diffusion et de formation en didactique du français de l’Université de Montréal, vise à soutenir les enseignants qui souhaitent intégrer la littérature jeunesse à leur enseignement.
https://diffusion-didactique.scedu.umontreal.ca/blogue/
Pour de multiples idées, on peut consulter le site j'enseigne avec la littérature jeunesse : https://enseignerlitteraturejeunesse.com/category/secondaire/
Voir aussi sous l'onglet activités d'apprentissage
Selon la recherche-action de Pascale Lefrançois de l’Université de Montréal, l’utilisation de la littérature jeunesse pour l’enseignement de la notion de phrase est un succès autant pour les enseignants que pour les élèves. En effet, cette approche offre un contexte riche pour l’observation de phrases réelles et un pont naturel vers la production de textes par les élèves. (http://www.ctreq.qc.ca/la-grammaire-actuelle-comment-lenseigner/
Enseigner avec les documents authentiques
Le texte authentique
Porteurs de culture, les textes authentiques peuvent servir à enseigner la grammaire. Pour gagner du temps, utiliser des textes authentiques puisés dans des journaux, des albums, des recueils de textes ou des textes écrits par les élèves au lieu de faire photocopier des exercices de grammaire. Ce qu'on veut, c'est que les élèves puissent observer des mots, des groupes de mots ou des phrases, les analyser et en déduire des règles qu'ils seront éventuellement en mesure d'appliquer dans leurs propres écrits.
Le manuel scolaire est dirigé vers un enseignement spécifique dans un contexte donné, par exemple l'enseignement du récit dans un texte sur Noël, ou l'enseignement de l'imparfait dans un texte sur les écoliers d'antan.
Le texte authentique permet d'enseigner en fonction des intérêts des élèves, par exemple le soccer, la démocratie, la musique. De plus, le fait de lire les textes de leurs camarades est une source d'inspiration, de plaisir et de motivation pour les élèves. (Voir article Le texte authentique dans tous ses états, Réal Bergeron et Godelive De Koninck, revue Québec français.)
Jongler avec la logique déductive et la logique inductive
Équilibrer l'enseignement de la logique inductive et de la logique déductive.
La logique déductive, utilisée lors de mini-leçons afin d’isoler une conception erronée, est utile surtout pour les élèves plus compétents en FLS. En effet, pour un élève débutant, il y a risque de surcharge cognitive. Par contre, pour un élève plus avancé, étant donné qu'il a déjà acquis du vocabulaire général et des connaissances linguistiques, les règles lui permettront d'organiser efficacement les informations dans osn cerveau.
Le raisonnement inductif (l’utilisation du contexte pour créer un sens et un lien avec la forme) est très prometteur pour les élèves qui ont moins de compétences linguistiques et il entraînera plus facilement une acquisition de concepts à long terme.
Vidéo pour montrer comment enseigner l'utilisation des déterminants indéfinis ou l'emploi du passé composé et de l'imparfait, par la pratique inductive,
Comment mettre en place une pratique inductive de la grammaire ? Une vidéo de 5 minutes qui explique comment faire à partir de l'exemple de l'emploi du passé composé et de l'imparfait pour des élèves plus avancés et celui de l'utilisation des déterminants indéfinis pour des élèves débutants.
Orthographe: quelques dispositifs efficaces : dictée métacognitive, orthographes approchées, phrase du jour.
Groupe privé Facebook où on présente des activités métacognitives et interactives pour enseigner l'orthographe, la ponctuation et la syntaxe.
Les pratiques d’orthographes approchées placent les élèves en situation de résolution de problèmes pour orthographier correctement un mot.
Objets de la grammaire
Cahiers pour accompagner le Référentiel d'intervention en écriture
Le cahier comporte plusieurs exemples de mini-leçons en plus d'expliquer comment en élaborer.
Une approche morphosyntaxique pour étudier la grammaire:" morpho" faisant référence à la forme et à la construction des mots, et "syntaxique " , à la construction des phrases, les unités qui les structurent et les relations qu’elles entretiennent entre elles (Chartrand, 2016).