2007-04-27

Découvrir Auvelais à travers la marche gourmande de la cité du Porion le 29 avril 2007. (Ch. Bouchat)

    • Commune rurale de la province de Namur, depuis la fusion des communes c’est l’actuelle commune pilote de SAMBREVILLE.

Elle ne connut la prospérité qu’avec le développement de l’industrie dans la deuxième moitié du 19ième siècle, grâce à la Sambre, la houille et le chemin de fer.

    • A mi-chemin entre Namur et Charleroi, elle étale ces 1132 hectares de superficie le long des rives de la Sambre et sur les coteaux qui la domine, elle se situe à 8km de Fosses et à 19km à l’ouest de Namur.

    • En 1784, on dénombrait 654 habitants à Auvelois-le-Comté et 200 à Auvelois- le-Voisin.

Commune de 2293 habitants en 1840, comprenant les sections de : Auvelais, 939h.; Aronnerèe, 115h.; Sarte, 318h. ; Grognieux, 36h. ; Arimont (Arsimont), 700h. ; Gué, 130h. et la Pêcherie, 65h.

    • En 1875, la population totale d’Auvelais était de 4129 habitants pour 772 maisons et de 5051 habitants en 1882.

    • La population d’Auvelais, séparée d’Arsimont en 1887, atteint 4360h, en l’an 1890 ; 6773h. en 1905. ; 7517h. en 1932 et 8440h. en 1970 avant la fusion des communes.

    • Le nom de la commune subit plusieurs transformations avant d’être fixé définitivement en 1900 en Auvelais. On le trouve sous différentes formes dans divers documents dont les plus anciens remontent au début du 12ième siècle, tel : Naulois, Avlois et Avelois que l’on rencontre jusqu’au 15ième siècle. Celui employé du 15ième, au 19ième siècle jusqu’en 1900 étant Auvelois.

    • La localité actuelle est le résultat de la réunion de deux communautés distinctes AUVELAIS LE COMTE et AUVELAIS LE VOISIN. Avant la révolution Française, ces deux communes étaient administrées par deux Seigneuries distinctes. L’une par le Comte de Namur et l’autre par la Principauté de Liège.

    • L’occupation française avec la création du département « SAMBRE ET MEUSE » unifia la localité. Une autre modification se fit en 1887 lorsqu’Arsimont hameau important d’Auvelais le Comté demande et obtient la séparation, la présence de deux charbonnages et le désir des habitants en étaient le motif.

Le hameau d’Arsimont :

    • compte à lui seul 987 habitants pour 203 maisons en 1875 et environ 1400 habitants en 1887.

    • Dans la 1ière moitié du 19ième siècle, tissage de toiles ; filage de lin et de chanvre et petit commerce de houille.

    • Dans la deuxième moitié du 19ième siècle de nombreuses industries s’installent sur les rives de la Sambre, 2 charbonnages, 2 glaceries, 2 feutreries, une usine de produits chimiques, une fonderie de produits anti-friction « SEVRIN-MIGEOT », une usine de construction métallique « H M S », et une centrale électrique font la prospérité et l’explosion démographique de notre commune, qui passe en quelques années seulement de commune rurale en commune industrielle.

La « Grand Place » :

    • Comme dans la plupart des communes la place d’Auvelais à pris naissance au pied de l’église. En 2003 les travaux d’aménagement de la place ont mis à jour les fondations des premières églises, selon l’archéologue Marie Verbeek, la première, préromane date du Xème siècle, la seconde église plus grande est romane, elle est bâtie sur la précédente et est du XIIIème siècle, la troisième est de style gothique.

    • Auvelais n’est alors qu’un petit bourg vivant de petits travaux agricoles, et jusqu’au XVIIIème siècle les défunts sont enterrés dans l’église.

    • La 4ième église dont il nous reste une gouache d’Adrien de Montigny datée de 1572, est entourée d’un enclos. La nef longue de trois travées se prolonge en un cœur plus élevé. Trois chapelles, éclairées par une fenêtre à croisée, sont greffées au flanc de l’église. La tour carrée est puissante et aveugle jusqu’à l’étage des cloches.

    • En 1653, l’église fut le théâtre d’un drame épouvantable qui coûtera la vie à 103 villageois. A l’arrivée des troupes Lorraine, les villageois avaient cherché refuge dans la tour de l’église, les soldats y mirent le feu et les incendiaires, absorbés par le pillage périrent avec leurs victimes.

    • Vu l’accroissement démographique significatif, amené par l’industrialisation de notre commune, il y a nécessité de bâtir une nouvelle église.

    • Comme toutes celles avant elle, cette 5ième église construite en 1833 se trouvait en bordure de la rue de la place, sur les fondations des précédentes elle coûta 22.334F, les dépenses sont partagées : 20.934F pour la commune, 400F pour la province et 1000F pour l’état.

    • Cette édifice à 3 nefs n’à aucune valeur architecturale, comme la plupart des églises de l’époque. La dernière messe y fut célébrée le 26 octobre 1909.

    • L’église construite en 1833 est à nouveau trop exiguë et la population d’Auvelais attend avec impatience la construction de l’église actuelle qui correspond mieux à l’importance de la localité. La nouvelle église sera cette fois implantée en fond de parcelle, votée par la commune en 1907, la 6ième église vit creuser ses fondations et bénir la première pierre par le curé Gosset d’Auvelais au début de 1908. De style néo-roman, elle est construite comme celle de la Sarthe en grès rosé des carrières du pays de Vierset-Barse près de Huy. L’église a été réalisée par l’architecte Lange, par l’entrepreneur Augustin Dechx de Ransart et Pierre Grégoire en était le surveillant des travaux qui ont coûté 200.000 Fr.

    • Consécration solennelle en 1910 par Monseigneur Heylen.

Rue des « Deux Auvelais » :

    • On peut voir le monument aux morts des combattants de 1914-1918. Son1er emplacement était situé sur la place d’Auvelais à la droite de l’église, il sera déplacé rue des deux Auvelais sur un projet datant de 1936. On le construira contre le pignon de l’ancien bazar une arcade postiche monumentale, flanquée de gros vases et de lampadaires en bronze et surmontées de deux hampes pour drapeaux, le projet a été dessiné par Monsieur Cornille et le devis s’élevait à 75.000 francs.

L’école « Saint François » :

    • En 1871, Mademoiselle Dupont fit bâtir une chapelle rue du Pont-à-Biesmes à l’usage d’un hospice de vieillards et d’un orphelinat établit dans l’ancienne ferme de la famille dont une pierre est datée de 1783.

    • Dés 1879 la propriété servira aux religieuses enseignantes de la Providence pour l’école libre des filles. L’école comprenait : des classes gratuites, un internat payant, une classe ménagère, des classes gardiennes.

C’est actuellement l’école Saint-François, depuis 1977, on y accueille les filles et les garçons des classes gardiennes et primaires, c’est une école mixte ; mais avant, il y avait 2 écoles bien distinctes :

    1. L’école « Saint-Joseph » pour les garçons, située à la rue Radache et plus tard faisant partie du collège Saint-André fondé en 1963. Elle avait été ouverte à la fin du 19ième siècle, une plaque commémorative rend hommage au maître Jassogne, ancien instituteur.

    2. L’école des filles « Saint-François » qui était tenue par les sœurs de la Providence.

    3. En août 1956, le comité scolaire et la direction des sœurs de la Providence décident de transférer l’école ménagère au Voisin, où a été ouvert en 1950 « Institut Notre Dame ».

La « Sambre » :

    • Il est superflu d’insister sur l’importance de la Sambre comme voie d’eau, elle traverse de part en part le bassin industriel de la Basse-Sambre pour se jeter dans la Meuse à Namur et se raccorder à Charleroi au canal Charleroi-Bruxelles. La Sambre n’est pas naturellement navigable, les premiers travaux de régulation furent modestement exécutés sous Charles-Quint En 1800 les écluses sur la Sambre admettent des bateaux de 21m.50 de longueur, de 3m.20 de largeur avec un tirant d’eau de 1m.20 ; ces bateaux peuvent recevoir une charge de 46 tonnes. Le 1er janvier 1829 les écluses mesuraient 42 mètres entre les buscs, avec 5m.20 de largeur, elles étaient établies sur des dérivations, un barrage en poutrelles accompagnait chaque écluse. On continue à moderniser la Sambre, en 1937 les bateaux jaugeant 350 tonnes passent couramment par la Sambre canalisée, par train de trois ou quatre, que toue un remorqueur, mais ils sont éclusés un à un.

      • Des grands travaux reprennent sur la Sambre de 1950 à 1971,les berges sont renforcées pour éviter les inondations, le cour de la rivière est fortement redressé par suppression de boucle, le tirant d’eau est porté à 2.5mètres, entre Charleroi et Namur sur les 11 écluses ( 2 à Auvelais), il en reste 5, Roselies, Auvelais, Mornimont, Floreffe, Namur, en février de 1969 la Sambre est enfin ouverte sans restriction aux bateaux de 1500T.

L’ « Ecluse de Grogneaux » :

    • En 1138, les religieux de Floreffe acquirent, aux confins d’Auvelais, Velaine et Tamines, un terrain situé sur la rive gauche de la Sambre pour y construire un moulin. Il se trouva donc à cet endroit, nommé Grogneaux, des travaux qui amenaient régulièrement les eaux au moulin, mais qui apportaient des obstacles à la navigation. Vers la fin du 13e siècle, l’abbé de Floreffe, construit une écluse à deux portes dans son barrage. Le moulin et l’écluse furent améliorés au fur du temps et subsistèrent jusqu’à la Révolution française. Le gouvernement français ayant sécularisé les biens religieux vendit le moulin de Grogneaux, le bien comprenait un moulin à farine à deux tournants, un autre petit moulin aussi à farine, une maison d’habitation, cour, écurie, étable, fournil, 84 ares de jardin, 376 ares de prairies et autant de terre labourable, il fut adjugé le 27 avril 1798 au meunier Goreux, au prix de 213,300 francs.

Le quartier du « Voisin » :

    • La seigneurie d’Auvelais le Voisin, « pur pays de Liège », appartenait au chapitre de Fosses et, pour ce motif, s’appelait communément seigneurie de Saint-Feuillen au Voisin, comme aussi sa cour échevinale, qui était à la fois hautaine et Foncière, se disait Cour Saint-Feuillen au Voisin.

    • Ce hameau formait autrefois, avec la Sarthe la Larronnerie et Grogneaux la communauté d’Auvelais le Voisin.

    • A la fin du 16ième siècle, la famille Dupont occupait la « grande sens du Voisin », qui par héritage reviendra au baron de Sternback qui construisit le château du Voisin en 1746. Le château devint la propriété de Louis Petit en 1901.

    • C’est en 1949, que la famille Petit cède le château aux Oeuvres paroissiales catholiques du Doyenné d’Auvelais, mais c’est au début de l’année 1951 que l’école professionnelle ménagère et l’école moyenne technique et commerciale quitteront la rue du Pont-à-Biesmes pour s’installer dans les locaux du château du Voisin qui accueille actuellement quelques 400 élèves dont une section « Hôtellerie-Restauration » dont le restaurant est situé dans l’ancien parc de la centrale électrique « ESMALUX ».

« Electrabel » :

    • Au début du siècle, pour répondre aux besoins énergétiques du charbonnage Elisabeth, une centrale de production à courant alternatif est installée à Velaine-sur-Sambre. En 1907, on y installe le premier groupe turbo-alternateur, d’une puissance de 800KW, en 1911 un groupe de 1.500 KW et c’est à cette date que la direction du charbonnage Elisabeth passe un accord avec un groupe de commune de la Basse-Sambre et Meuse, on crée ainsi la société C.E.E.S.M (Centrale électrique de l’entre Sambre & Meuse). Celle-ci prend de l’extension et en 1914, la centrale électrique devient indépendante du charbonnage, de nouveaux bâtiments sont construits à Auvelais sur la rive gauche de la Sambre et le 29 janvier 1915, l’installation est opérationnelle.

    • En 1933 on passe à 579 communes alimentées par la centrale d’Auvelais avec une puissance disponible de 25.000 KW, c’est à ce moment que l’on assiste à la fusion de la C.E.E.S.M. et de la SERMA, pour former une nouvelle société qui porte le nom de ESMA (Société d’électricité de Sambre et Meuse, et des Ardennes), devient en 1960 ESMALUX (Société Electrique de Sambre et Meuse, des Ardennes et du Luxembourg), en1976 UNERG et ensuite ELECTRABEL.

La « gare d’auvelais » :

    • sur la ligne de chemin de fer 130 Namur-Charleroi.

    • La voie ferrée fait progresser le développement d’une région tout en assurant un déplacement plus rapide des personnes, et des choses, elle stimule les industries existantes et suscite l’établissement de nouvelles activités.

    • L’établissement de la voie fut sanctionné par la loi du 1er mars 1834 qui établit la création d’un système de chemin de fer dans le Royaume. C’est au départ de Malines, qu’une branche atteignit Charleroi, en 1842.

    • Le tracé Namur – Charleroi fut inauguré le 30 juillet 1843, et la mise en exploitation, le 2 août suivant, auparavant, un convoi d’essai, tiré par une remorque, parti de Bruxelles avait emmené ingénieurs et fonctionnaires, afin de s’assurer de la bonne exécution des travaux. Il s’arrêta à Charleroi, Tamines, Floreffe et Namur, terminus d’un parcours de 22 lieues, effectué en 3 heures ¾. La réalisation matérielle de la ligne dut se jouer des méandres de la Sambre et des terrasses montagneuses qui s’y insinuent, c’est bien la succession de remblais, avec leurs 13 ponts et 12 viaducs, ainsi que les déblais de 8 tranchées qui en caractérisent le mieux l’infrastructure.

    • Dés le début, entre Charleroi et Namur, six stations furent installées : Châtelineau, Farciennes, Tamines, Auvelais, Moustier et Floreffe. Jemeppe-Sur-Sambre reçut sa halte en 1874.

    • Pour Auvelais, halte ouverte le 05.04.1847, devient station le 01.01.1859 et station- perception le 01.07.1861 avec l’ouverture d’un bureau des postes. Le bâtiment principal et le point d’arrêt furent déplacés en 1863 pour la construction d’une nouvelle gare incendiée en 1914, elle est remise en état, mais on supprime l’étage. Dans les années 30 , construction de la gare actuelle. Plusieurs raccordements aux industries dont les glaceries, les charbonnage et les feutreries.

L’ « école communale » :

    • les bâtiments scolaires communaux d’Auvelais comprennent 2 écoles.

      • L’école du centre, édifiée en 1875 rue de Falisolle, et qui a nécessité une dépense de 90.786 francs. Elle renferme, outre le logement de l’instituteur et de l’institutrice en chef, trois classes de filles.

    • Une école communale, pour enfants de moins de 8 ans, a été construite à la Sarthe en 1875, une annexe a dû y être adjointe, elle abritait une habitation et deux classes.

    • En 1905, trois instituteurs et cinq institutrices forment le personnel enseignant officiel pour une population de 169 garçons et de 190 filles, de plus 162 enfants fréquentaient les écoles gardiennes