La grand'place

Photos de l'inauguration.

Sambreville a inauguré sa Grand-place, ce samedi. (11Septembre 2004)

Les citoyens se sont pressés sur les pavés où l'on a dévoilé une fontaine de verre et "l'Ode à l'Europe".

La DRACHE. Une foule de parapluie vient de quitter la péniche, le Carpe Diem, après une balade sur la Sambre qui a rincé tout le monde. Le débarquement se déroule encore sous les cordes tandis que, sur le nouveau tarmac, les gens se placent pour le protocole. A l’avant,Le bourgmestre Marcel Fisenne, le gouverneur Amand Dalem, les échevins, tous précédés d’une fanfare fendant courageusement les gouttes.

Puis, à l’entrée de la place, l’éclaircie, le grand soleil qui vient rendre hommage à cet espace public transfiguré où se balancent désormais les cimes de trois rangées de platanes.

Les tambours résonnent, les marcheurs étrennent eux aussi les pavés, le cortège officiel attend le bon moment pour entrer sur ce décor chatoyant garni de costumes et de soleil.

Deux jeunes filles viennent de tirer le ruban tricolore. Le cortège officiel avance, parapluies repliés.

Au balcon de l’hôtel de ville, on hisse simultanément les couleurs, celles de la Belgique, de l’Europe, de la Wallonie et de Sambreville lorsque retentit l’hymne européen. Le chef de la zone de police Jacques Vigneron interpelle Viviane, une dévouée coordinatrice, un fifrelin stressée : « Pas l’hymne Européen pour commencer, la Brabançonne ». Le pauvre chef de musique, vous imaginez la scène. Les yeux sur la partition, les mains sur la clarinette, il doit recevoir ce perturbant message dans l’oreille tandis qu’il est à l’œuvre de l’hymne à la joie. Les dernières notes de celui-ci s’écrasent, la Brabançonne attendue emplit enfin l’atmosphère de solennité.

Quelques instants plus tard, Marcel Fisenne, ému, à qui l’on tend une paire de ciseaux, s’essuie le visage. L’instant est prenant. La place qu’il attendait depuis si longtemps, qui a coûté tant d’énergie, tant de réunions, tant d’efforts et tant d’argent, ce chantier majeur du renouveau qu’il a suivi avec tant d’enthousiasme, voilà que l’un et l’autre se trouvent achevés.

Couper de ruban, sous des applaudissements nourris.

Deux officiers s’avancent ensuite vers le bourgmestre, le saluent militairement et lui tendent un sabre afin qu’il commande la salve inaugurale.

Tambours roulement…. En joue …. Le sabre se lève, puis s’abaisse d’un coup. On se bouche les oreilles et puis, rien. Raté. Les personnalités s’esclaffent. Moment de gêne chez les officiers au bicorne dont les artilleurs n’ont rien vu et rien entendu, mais bonne humeur parmi le public. Marcel Fisenne, rigolant bien lui aussi de la surprise, est alors invité à s’avancer au-devant des artilleurs, et le commandement, sabre à la main, sera cette fois le bon.

« J’ai dit…… »

    • Second acte. Le cortège s’avance jusqu’à un monument encore voilé et annoncé comme étant une ode à l’Europe. L’artiste carolo Charles Delporte, qui en est l’auteur, a également composé une chanson pour l’occasion, qu’il interprète en direct, en y mettant beaucoup de cœur et de conviction. Aussitôt après, le bourgmestre a à peine le temps de faire glisser le voile que, soudain tout le monde sursaute : deux troublons et deux fusils viennent de cracher leur poudre en assourdissant tout le monde. Rires dans l’assistance. « Tout le monde l’aura entendu au moins » blague-t-on, grâce à ces fines gâchettes.

    • Troisième halte dans ce parcours inaugural : la fontaine, face à l’église Saint-Victor. L’ouvrage, tout de verre et d’acier, a été offert par la glacerie Saint-Gobain. L’eau, le verre, l’acier, une trilogie qui a fait et fait toujours la richesse de Sambreville. Nouveau dévoilement et applaudissements.

    • Enfin, le discours du bourgmestre, 17 pages qui résument l’entreprise et l’esprit, les péripéties, les mercis d’usage.

« Nous avons voulu rendre à cet imposant espace public sa vocation d’antan, le rendre aux piétons et aux promeneurs, en refaire en quelque sorte la Forum de notre commune, déclare le bourgmestre, où il fera bon circuler en toute quiétude, s’asseoir, prendre un verre en famille et ce loin des trépidations de la vie moderne. »

Le soleil dans les yeux, l’orateur conclut sa causerie d’un vibrant « J’ai dit … », comme pour mieux affirmer qu’une page vient de se tourner et qu’il n’y a plus à y revenir : Sambreville a changé de visage.

    • Ensuite, l’ensemble Votano est à son tour monté sur la tribune pour animer, avec des interprétations classiques, un gigantesque verre de l’amitié.

Rétrospective.

Dans son discours, le bourgmestre a refait l’historique de cet ambitieux chantier de restauration.

    • 1996 : pour la première fois, l’idée d’entreprendre la rénovation de la place communale du secteur d’Auvelais est évoquée. Le collège sollicite le département Architecture et d’Urbanisme de l’université de Mons afin qu’il organise pour ses étudiants de dernière année un concours informel sur le thème « création d’une grand-place ».

    • Du 5 janvier au 9 février 1998 : les nombreux travaux, fort intéressants, souvent futuristes, sont exposés à la bibliothèque.

« Loin d’être un aboutissement, ce fut une grande et passionnante aventure pour notre commune, aventure qui trouve son épilogue protocolaire aujourd’hui » a souligné le bourgmestre.

    • 30 novembre 1998 : le conseil communal arrêta le cahier des charges relatif à la désignation d’un auteur du projet pour l’étude et le suivi du chantier des travaux d’aménagement du centre d’Auvelais. Le marché est estimé à plus de cent millions de francs belges. Dans les délais, huit dossiers de candidature ont été déposés et tous les soumissionnaires ont été reçus individuellement par le collège afin de débattre des projets.

    • Le 7 avril 2000 : désignation du bureau Dulière et Dossogne de Charleroi comme adjudicataire. Il est chargé de l’étude du projet conformément à l’esquisse qu’il a déposé et séduit le jury.

    • Fin 2000 : arrivée d’une manne européenne, baptisée Urban II, d’un montant de 16 millions d’euros et divisé en cinq axes dont l’axe 4 où sont aussitôt intégrés les travaux de rénovation du centre. L’Europe offre 2.320.000 € pour la réalisation de la place.

    • 20 février 2002 : L’avant projet est soumis aux représentants des différents secteurs : maraîchers, Horeca, commerçants, associations culturelles et sportives, riverains…

    • 18 novembre 2002 : le projet définitif est approuvé par le conseil communal.

    • 8 avril 2003 : mise du projet en adjudication publique et dépôt de 12 soumissions.

Le collège désigna les Ets Rousseaux de Montigny-le-Tilleul, comme adjudicataire des travaux d’aménagement de la place communale pour un montant de 1.741.728,58 € tvac. Une autre grande aventure allait commencer.

    • Le 18 août 2003 : Le premier coup de pioche est donné sur le parking arrière de la maison communale. Les travaux ont de l’avance sur le calendrier, l’entrepreneur est félicité.

    • Le 11 septembre 2004 : l’inauguration en grande pompe. Et nous y étions.

Quelques chiffres...

    • La Grand-place de Sambreville, c’est, à l’arrière de l’hôtel de ville, un nouveau parc de stationnement offrant 220 places gratuites facilement accessibles.

    • C’est aussi 1.400.000 pavés de grès qui ont été placés soit 9.500 m2. Des dizaines de mètres carrés de pierre bleue, 99 réverbères, 12 bancs, 88 bornes fixes, 59 projecteurs encastrés, 14 poubelles, 21 poteaux de signalisation diverses et 130 arbres (88 marronniers et 42 platanes).

    • Pour les personnes invalides, le collège a imposé la construction de plusieurs plans inclinés qui jouxtent les rampes d’escaliers, tant vers le périmètre Horeca que vers l’hôtel de ville et l’église.

    • La Grand-place, ce sont aussi des caméras, un matériel de pointe très sophistiqué qui vient d’être placé et qui permettra à la police d’exercer à distance un contrôle permanent de la Grand-place et ses alentours immédiats. Ce système intelligent est programmé pour analyser une situation qu’il a détectée et considérée comme inhabituelle. Dans ce cas, un réseau d’alarmes de différents types sera actionné.

    • La Grand-place, ce sera aussi des horodateurs, qui seront placés incessamment, « et dont le but sera moins de réaliser u éventuel profit que de constituer un frein au stationnement de longue durée ».

    • Enfin, un double panneau didactique apposé sur un des murs de l’église permet aussi à tous les citoyens de découvrir l’histoire et la transformation progressive de la place, ainsi que les cinq églises qui s’y sont succédé depuis le XIème siècle.

Ode à l’Europe.

Il est peut-être bon de rappeler que sans les fonds européens, ces travaux n’auraient, certainement pas pu voir le jour et qu’on en serait toujours à éviter les bosses et les fosses en traversant la place ainsi qu’à ramasser les canettes de bières ou autres objets autour de l’église servant de dépotoir.

Ce sont, en effet, près de 7,5 millions d’euros que l’Europe, via le FEDER, a déversé sur la commune de Sambreville.

Pour souligner cette manne inespérée, le sculpteur Charles Delporte a réalisé une œuvre en acier en forme de « E » symbolisant l’Europe.

Un monument cubique « eau-verre-acier », composé de vingt-cinq colonnes pour les vingt-cinq pays de l’Europe, rappellera, pour longtemps encore, les trois principaux éléments de la vie ouvrière de la cité.

Un dossier difficile.

Si certaines choses ne valent pas une croisière sur la Meuse, cet événement, lui, valait bien une balade sur la Sambre.

De Tamines à Auvelais, une péniche a acheminé autorité et VIP jusqu’au lieu de rendez-vous, préfigurant peut-être, la prochaine réalisation du plan URBAN II, la capitainerie d’Auvelais qui devrait accueillir, dans quelques mois, les bateaux de plaisance, venus chercher le repos pour une escale plus ou moins longue.

Dans son discours, le bourgmestre sambrevillois Marcel Fisenne a rappelé les tenants et les aboutissants du dossier, le long périple dans les méandres des administrations, les difficiles négociations avec les commerçants du coin.

Braver les critiques.

Le mayeur a, aussi, tenu à remercier toutes les personnes qui lui ont permis de surmonter les embûches et de braver les critiques, pour poursuivre, avec courage et persévérance la réalisation de cette œuvre, la naissance de notre enfant à tous : la Grand-place de Sambreville .

Yves Dupont.

La Grand-Place en fête.

Une naissance s’accompagne toujours de réjouissances. Il n’en a pas été autrement à Auvelais lors de l’inauguration de la Place Communale qui vient de s’offrir un lifting. Pour cela, le bourgmestre et ses collaborateurs ont voulu une fête pour tous et pour tous les goûts. De 18h à minuit, Auvelais s’est trouvé en fête. D’un côté des grimages, un château gonflable, des ballons, des jeux divers pour les enfants. De l’autre, un concert donné par l’ensemble instrumental Votano, du Breakdance, du jazz avec le Big Band de Sambreville, mais aussi un diaporama sur tous les quartiers de Sambreville réalisé par Jim sumkay – une façon d’associer tous les habitants de Sambreville à la réalisation-, les hymnes européens, wallon et sambrevillois, les animations aux terrasses des cafés en terminant par un bal populaire façon 14 juillet, bref tout le monde y a trouvé son compte. Et, à Auvelais quand la nuit tombe sur la fête, une pluie d’étoile vient toujours illuminer le ciel. Il fallait que la lumière fût. D’un coup de baguette magique, les quelque cents réverbères, gardiens de la sécurité et porteurs aujourd’hui de la beauté du site, ont illuminé le nouveau-né.

Un nouveau « siècle des lumières » !

(SudPresse le 13 septembre 2004)

Un Nouvel espace de convivialité

La place d’Auvelais a retrouvé toute sa splendeur.

Les travaux ont été subsidiés grâce aux fonds européens d’Urban II. Il s’agit d’une des premières réalisations concrètes liées aux dossiers introduits dans le cadre de ce programme. La transformation de la Grand-place est sans doute, jusqu’à présent le plus gros chantier clôturé.

Les travaux de rénovation de la Grand-place de Sambreville ont été terminés avec pratiquement un an d’avance sur le délai prévu.

Le chantier aura duré moins d’un an. L’aboutissement de ce projet qui a rendu à cet espace toute sa convivialité a été célébré samedi. (11 septembre 2004). Des festivités qui ont débutés vers 17h et se sont prolongées jusqu’en bout de soirée avec podiums, spectacles, marche au flambeau, feu d’artifice et enfin, la mise en lumière de cette toute nouvelle place a ouvert le bal populaire. Cette nouvelle place, immanquablement plus agréable fait maintenant le bonheur des tenanciers et des commerçants.

Cette place est donc inaugurée alors que le programme Urban II arrive à mi-parcours. Sambreville a bénéficié d’une aide de financière de 2,320 Millions d’euros pour réaliser cette rénovation dont le projet fut discuté avec les maraîchers, Horeca, associations, commerçants, riverains et adopté en 2002.

Ce projet a permis de créer un nouvel espace de stationnement derrière la maison communale où 220 places de parking sont accessibles. Mobiliers Urbains, plantations et œuvres d’art habillent parfaitement le site. On retrouve notamment un monument en alliant le verre, acier et l’eau. La trilogie qui a fait la richesse de Sambreville. Une œuvre créée par Saint Gobain. Un assemblage de 25 colonnes de verres colorés symbolise les 25 pays membres et enfin, la sculpture de Charles Delporte Ode à l’Europe trouve également sa place.

Aujourd’hui, pavés de grés et de pierres bleues recouvrent la place qui est enfin rendue aux piétons et aux promeneurs.

(La dernière Heure du 13 septembre 2004)

Un royal feu d’artifice.

    • Quant le soir est tombé, l’éclairage public ne s’est pas déclenché. Volontairement. Afin que les citoyens n’en croient pas leurs yeux.

Pour que la magie de l’électricité soit totale. Seules les enseignes jaunes et rouges des tavernes bondées de la place et leurs vitrines éclairent encore. Tout autour du nouveau périmètre, les gens sont attablés, les cabaretiers sous pression et les échevins éparpillés. La foule se pr omène en long et en large sur la place et nombreux sont ceux qui vont toucher la nouvelle fontaine dont l’éclairage multicolore séduit. Constituée d’un assemblage de 25 colonnes de verre coloré, elle symbolise les 25 pays membres de la Communauté européenne.

    • Vers 22h, des feux de bengale annoncent le clou de la soirée : un feu d’artifice tiré par les maîtres artificiers Van Cleemput, ceux-là même qui tirent chaque année le feu d’artifice du 21 juillet depuis la place des Palais à Bruxelles. Les artificiers, dont Benoît Alain, présentent, dans leur collection peintre du ciel, 19 tableaux étoilés, subdivisés en 13 figures et 6 intermèdes. En toile de fond, puissamment diffusé, l’hymne européen, ou l’hymne à la joie. La mélodie est tirée de la 9ème symphonie composée en 1823 par Ludwig van Beethoven. Un choix logique puisque Sambreville doit beaucoup à l’Europe.

    • Au total, le feu d’artifice dure 24 minutes, d’une intensité exceptionnelle, comme cette cité de Sambre n’en a jamais connu. Les gerbes de lumière blanche restées au sol permettent d’apercevoir, fugacement, le vert tendre des feuillages des platanes.

    • Et, ainsi que c’était prévu, la Grand-place s’est soudain allumée, la lumière jailli, magiquement, au sommet de ses 99 réverbères.

Un mélange de lumière blanche et jaune, au halo bleuté.

Applaudissements, suivis de la Reine de musette.

Adieu Place Communale, bonjour Grand-place.

La Grand-place, comme la nomme désormais, on l’attendait avec impatience.

Jour après jour, on la voyait changer, grossir, grandir. On la sentait même bouger. On préparait son arrivée, sa naissance. On la bichonnait afin qu’elle dévoile, le jour de sa naissance, ses plus beaux atours.

Aujourd’hui, elle est là.

La vénérable Place Communale d’Auvelais a vécu. Elle n’a pas résisté, longtemps, aux assauts d’URBAN II et de ses armées d’ouvriers.

Avec une année d’avance sur le programme établi, elle vient de s’offrir un lifting qui la fait entrer dans la modernité du XXIème siècle.

C’est, donc, une place flambant neuve qui accueille les Sambrevillois mais aussi les personnes étrangères qui viennent, par curiosité, voir ce que l’on pourrait faire de mieux chez eux.

Une place sans voiture.

La place sans les voitures, c’est le paradis des piétons, des vélos, des poussettes, de ceux et celles qui pratiquent le roller mais aussi des amoureux qui ne se privent pas de se bécoter sur les bancs publics.

La rogne et la grogne des premiers jours ont fait place aux terrasses chics et bondées et aux commerces qui se remettent à reprendre des couleurs. Cette Grand Place aurait, tout aussi bien, pu s’appeler Place d’Auvelais, Place de l’Eglise, Place du Peuple, Place « Marcel Fisenne » -ses plus proches collaborateurs, Michel Falesse et Philippe Lhomme, considèrent ce projet comme son second enfant – mais aussi et surtout, Place de l’Europe, tant cette entité tient une place prépondérante et essentielle dans sa réalisation.