Karijini : Dales Gorge

J22 : Di 20/06/10

Lever aux aurores en même temps que nos voisins de chambre partant travailler (entre 5 h 30 et 6 heures). Au petit déjeuner, le choix est vaste, on se croirait au buffet du club Med. Comme prévu dans notre forfait, nous nous préparons un copieux pique-nique parmi tous les mets proposés : salade, crudités, viande froide, œufs durs, yaourt et fruits, tout cela bien rangé dans des boîtes en plastique à disposition. Avec toutes les provisions de notre glacière en plus, nous sommes prêts à tenir un siège !

Ce départ matinal nous offre un beau lever de soleil sur le fast-food voisin.

Nous nous éloignons provisoirement du bord de mer. La Great Northern Highway s’enfonce dans les terres, plein sud, dans une région à forte activité minière.

Les paysages traversés nous révèlent une végétation de plus en plus clairsemée et désertique jusqu’à plus de végétation du tout.

Peu après Auski Roadhouse, nous délaissons la grande route, mais aussi bien Karijini Drive que Banjima Drive sont asphaltées jusqu’à notre destination au cœur du parc : Dales Gorge.

Karijini National Park se trouve en altitude, à 700 mètres (pour cette partie de l’Australie, c’est élevé) et le fond de l’air s’en ressent… il fait presque frais ! Nous avons hâte de découvrir ce parc réputé pour ses gorges abruptes et ses piscines naturelles.

Il est 11 heures et comme cela fait près de six heures qu’on est debout, on ne se fait pas prier pour pique-niquer. Ce sera toujours ça de moins à descendre dans la gorge !

Trois quarts d’heure plus tard, nous sommes prêts à commencer notre randonnée sans véritable idée ni du temps nécessaire ni de la difficulté réelle de ce parcours.

En revanche, dès le point de vue, on peut imaginer le décor qui nous attend… Les couleurs ocre et vert dominent.

Au fond de la gorge, Circular Pool !

Après une descente courte mais escarpée, une promenade « dallée » mais parfois glissante nous conduit à la piscine naturelle !

Mais chut ! Une aigrette à face blanche (Egretta novaehollandiae) occupe les lieux. Ne la dérangeons pas !

Voici le bassin du bien-nommé « Circular Pool ». La baignade est incontournable, déjà Hervé saute dans la piscine naturelle. Quant à moi, l’eau glacée me saisit et après quelques brasses, je me dépêche de me réchauffer sur le bord. Eh ! oui, au fond de cette gorge profonde, l’eau n’a guère l’occasion de chauffer à cette saison : nous ne sommes plus dans le Kimberley !

Le bassin se situant dans un cul-de-sac, on revient un peu sur nos pas avant de s’enfoncer plus avant dans la gorge en direction de… Fortescue Falls.

Les roches de Karijini sont étonnantes !

Quel plaisir de flâner sur ce sentier coincé entre le ruisseau et les hautes parois stratifiées !

On y fait des rencontres insolites comme avec ce drôle de lutin : un « inukshuk » australien ?

Voici déjà les chutes de Fortescue !

Un peu plus loin, Fern Pool, lieu sacré pour les Aborigènes, clôt le parcours au fond des gorges. Il faut maintenant remonter jusqu’à la rim. En chemin, nous observons les conditions de développement de certains arbres : des « Snappy Gum », une des 700 espèces d’eucalyptus d’Australie.

Ceux-ci montent la garde sur le haut de la falaise !

Si le premier n’a pas besoin de grand-chose pour pousser, le second, au contraire, prend toute la place !

Quant à ce dernier, il est bien harmonieux !

Ainsi occupés par nos observations, la montée se fait d’un pas léger.

Il ne nous reste plus qu’à longer le bord de la falaise pour revenir au parking de départ… après un dernier coup d’œil vers le fond de la gorge et… au loin, par-delà les collines.

Une superbe randonnée… facile, dans l’ensemble, sauf quelques passages un peu glissants, qui nous a pris moins de trois heures, sans nous presser !

Ce soir, nous avions prévu de camper à Dales Camping Area mais l’endroit récemment (?) ravagé par le feu n’invite pas à rester.

Comme il est à peine 15 heures, nous avons le temps de rejoindre l’extrémité ouest du parc où se trouve un deuxième camping, mais la ranger du Visitor Center nous prévient que la piste est « very bumpy ». Effectivement, elle l’est ! Une quarantaine de kilomètres de cahots pour arriver au Savannah Campground.

Le camping, contrairement à ce que je pensais, n’appartient pas au parc national mais est géré par une Aboriginal Corporation. En dehors du camping, le site abrite une « Eco Retreat », sur le même principe que le Wilderness Camp que nous avions testé à Imintji.

Alors on ne peut pas résister à l’attrait du confort allié à la nature : c’est OK pour la cabine-tente. Le cadre est superbe. La cabine, à la fois rustique et confortable, comprend même une salle de bains privée, partiellement à l’extérieur (la douche sous les étoiles !). Eau chaude solaire. Tout simplement génial ! Un de nos meilleurs hébergements.

Vue vers l’extérieur depuis la cabine

Pour le coucher de soleil, inutile d’aller bien loin… à quelques pas de la cabine… les altocumulus font à nouveau un malheur !

Quant au dîner, nous nous concoctons une petite dînette sur notre terrasse ! Trop cool !