Gibb River Road : Bell Gorge, Windjana Gorge et Tunnel Creek

J18 : Me 16/06/10

Le petit déjeuner du groupe auquel nous avons été intégrés est prévu entre 6 et 7 heures. Agrémenté par le bavardage des cacatoès, le lever est par conséquent matinal, mais c’est l’occasion de profiter d’une plus grande journée.

Dès 7 heures, nous sommes sur la Gibb.

A un jet de pierre d’Imintji, nous la délaissons déjà pour 30 kilomètres de piste vers une nouvelle gorge, Bell Gorge, réputée être la plus belle, comme son nom l’indique .

Comme d’habitude, on accède aux gorges par le haut.

Pour traverser, c’est beaucoup plus facile que les fois précédentes. Pas besoin de se mouiller. Quelques pierres et rochers, bien placés… et le tour est joué !

Paysage de carte postale !

Encore une petite descente raide et le bord du bassin est à nous ! Au fond, la cascade, encore partiellement à l’ombre !

Bien sûr, je me jette à l’eau pendant qu’Hervé décrète qu’il est encore trop tôt pour lui.

Le retour est comme souvent favorable à la découverte de petites merveilles.

A gauche, fleur de baobab. A droite, fleur de Kurrajong (Brachychiton viscidulus).

Entre la baignade, la randonnée jusqu’à la cascade et les 60 kilomètres A/R pour la rejoindre, toute la matinée y passe et quand on revient sur la Gibb, c’est déjà l’heure du pique-nique. Le jardin ombragé d’Imintji Store est l’endroit idéal, d’autant que le magasin vend des expressos et des douceurs pour l’accompagner.

Le camping de Windjana Gorge où nous avons prévu de passer la nuit est encore à 80 kilomètres. Nous ignorons Lennard Gorge (il faut faire des choix) et filons droit sur Windjana.

En traversant le massif de King Leopold, la Gibb nous livre quelques formations rocheuses étranges.

Une version australienne de Picasso’s Face ?

En tout cas, celle-ci, c’est sûr, c’est sans hésiter… Victoria’s Head !

A 125 kilomètres de son extrémité, nous quittons définitivement la Gibb River Road pour bifurquer sur la Fairfield Leopold Downs Road. Vers 15 heures, nous arrivons au camping du parc national de Windjana Gorge : 11 AUD/personne dans une enveloppe, car ici c’est un camping un peu plus aménagé. En plus des toilettes sèches et des robinets d’eau, des douches sont à disposition. Ah, ce n’est pas le luxe du camp d’Imintji, on patauge un peu dans les douches, mais c’est mieux que rien !

Nous nous contentons de dresser la tente avant de partir à la découverte de la gorge… pour une baignade ? Ah, non, ici il vaut mieux ne pas tenter, l’endroit est réputé pour abriter de nombreux crocodiles d’eau douce.

Le sentier menant à la gorge part du camping. Les parois de cette gorge n’ont rien à voir ni avec l’aspect ni avec la couleur des gorges précédemment visitées.

Ici nous avons affaire à une gorge bordée de falaises de 100 mètres de haut ayant fait partie d’une grande barrière de corail à l’ère dévonienne, il y a trois cent cinquante millions d’années.

On a beau scruter les berges de la rivière, pas le moindre croco en vue… rien que des troncs d’arbre au sol ! Mais en y regardant de plus près, ceux qu’on prenait pour des bois flottants sont bien de vrais reptiles, Crocodylus johnsoni.

La balade continue pendant 3,5 kilomètres dans la gorge nous livrant encore quelques belles bêtes dans un paysage de jungle. Bientôt, des cris stridents nous intriguent. Mais d’où viennent-ils ?

Ce sont des hordes de chauve-souris s’agitant dans les arbres ! Quelle cacophonie !

Le retour au camping se fait tout juste avant la tombée de la nuit. Ici il n’y a pas autant d’animation que dans les campings précédents, les campeurs ont l’air plus individualistes et il y a davantage de familles. Bon, tant pis, nous dînons rapidement dans notre coin avant d’aller scruter les étoiles à distance des lumières de certains campeurs.

Le ciel est incroyablement étoilé !

J19 : Je/17/06/10

Comme souvent en camping, nous partons tôt (7 heures)… mais l’un de nos voisins a été encore plus matinal, il a claqué les portes et démarré son van à 4 heures du matin. Grrr !

De Windjana, la piste de Fairfield Leopold Downs longe la falaise du Devonian Reef et aboutit 37 kilomètres plus loin à un autre parc national, Tunnel Creek.

Parcourir Tunnel Creek nécessite un petit équipement, il faut une torche et des chaussures ne craignant pas l’eau car il s’agit de traverser un tunnel de 750 mètres de long sur 3 à 15 mètres de large creusé par un ruisseau à travers un contrefort de la Napier Range. Il faut par conséquent marcher dans l’eau froide, parfois jusqu’aux genoux.

Vu l’heure, nous sommes parmi les premiers à pénétrer dans la grotte. Dès l’entrée, on est dans l’ambiance… envoûtante !

Des passages dans l’eau jusqu’aux cuisses alternent avec des passages sur de petites plages de sable dans une relative obscurité. Le bâton de marche est bien utile pour sonder le fond de l’eau.

A force de regarder où on met les pieds, n’oublions pas de lever le nez vers les voûtes : le spectacle est aussi au plafond !

Certaines stalactites sont joliment ciselées !

A mi-chemin, à la faveur d’un effondrement de la paroi, un flot de lumière inonde la grotte !

Plus loin, le plafond est bien hermétique… à part deux petits « yeux » laissant filtrer un rayon !

Ça y est, la sortie est en vue et avec elle, le retour de la lumière et de la verdure !

Après cette petite balade ludique, il faut faire un choix pour la suite du parcours jusqu’à Broome : soit refaire la piste jusqu’à la Gibb River Road pour rejoindre Derby puis Broome, soit continuer la Fairfield jusqu’à la nationale et rejoindre Broome en évitant Derby.

La deuxième solution est retenue, d’autant que la Fairfield Road a elle aussi son lot de baobabs remarquables.

Après plus de 1000 kilomètres de piste en sept jours, nous retrouvons le bitume vers 11 h 30. Hourra ! ça fait du bien, mais en même temps, les 186 km et les deux heures de route qui suivent jusqu’à Wilware Roadhouse me paraissent interminables.

On prend le temps de se requinquer un peu à la roadhouse avant de repartir pour deux nouvelles heures de trajet.

Le parcours jusqu’à Broome est monotone : au sommet de chaque côte, on découvre une nouvelle portion de route tout aussi rectiligne et interminable sur des kilomètres. Seul élément un peu distrayant : le passage de plusieurs ponts à une voie de circulation !

Rien de frappant dans le paysage si ce n’est cette grande plaine couverte de petites termitières à perte de vue.

Vers 16 heures, nous pénétrons dans Broome, 14 000 habitants, une grande ville au regard des localités rencontrées jusqu’à présent. Autrefois centre d’activité perlière, elle est aujourd’hui réputée pour ses grandes plages de sable et son ambiance cosmopolite détendue.

Un petit arrêt au Visitor Center nous permet de glaner quelques informations pour la journée de demain, car nous avons vingt-quatre heures d’avance sur nos prévisions dont nous comptons bien profiter demain pour découvrir les alentours.

La chambre « luxe » réservée à l’hôtel Mercure a tout pour nous satisfaire. Pendant qu’Hervé se relaxe à la piscine (le veinard !), je m’attelle à une tâche indispensable après ces dix jours passés dans la poussière de l’outback. Toute la soirée, je monopolise les deux seuls lave-linge et le seul sèche-linge de cet hôtel de 136 chambres au grand dam des autres client(e)s qui trépignent d’impatience derrière moi !

Après cette corvée, il faut aussi faire les courses. Heureusement, à Broome, les supermarchés ont des horaires adaptés aux exigences des touristes.

Le restaurant de l’hôtel, lui aussi, sert assez tard… sous forme de buffet, ce qui nous convient très bien !