De Broome à Port Hedland

J20 : Ve 18/06/10

Au nord de Broome, la superbe péninsule de Dampier, avec ses petites communautés aborigènes, son littoral grandiose et ses fabuleux coins de pêche nous tenterait bien. Mais cela aurait demandé au moins trois jours. Alors en une journée, nous nous contenterons d’en explorer un tout petit bout.

A 9 km à l’est de la ville, c’est la Cape Leveque Road, une dirt road longue de 200 km qui dessert la péninsule. Nous empruntons les 14 premiers kilomètres avant de prendre à gauche Manari Road. Les deux pistes sont à peu près du même acabit : sable rouge et tôle ondulée !

Nous dépassons la première intersection vers la ferme perlière avant de tourner à gauche à la suivante en espérant trouver la mer !

Que nenni… rien qu’un embrouillamini de pistes, partant dans tous les sens ! La mer semble très loin ! Nous essayons plusieurs traces… en vain… tout en allumant Garmin ! Il ne s’agit pas de se perdre !

Sur le point de faire demi-tour, voilà que nous entrevoyons des dunes et au-delà des dunes… la mer !

Enfin, une piste nous amène au bout du bout, vers une belle plage… où seule une famille australienne a planté sa tente.

Ils se proposent aussitôt de pousser leur voiture pour nous laisser de la place mais nous les rassurons en précisant que nous ne restons là que quelques heures.

Terre rouge, avec la mer au fond !

Vue sur la plage

Le décor nous va bien, mais nous espérions nager dans une eau calme et transparente, ce n’est pas tout à fait le cas, la mer est assez agitée ici bien que ce soit l’océan Indien. Malgré tout, nous dénichons quelques rochers faisant office de baignoire où nous barbotons avec plaisir. L’eau est très bonne.

Un petit tour sur la plage, sauvage et déserte sur des kilomètres !

En début d’après-midi, nous poursuivons encore un peu sur la piste le long de la côte. Pour ceux qui aiment le camping en autosuffisance (sans eau ni toilettes), il est autorisé tout le long dans les emplacements désignés. Il y a des amateurs !

Quant à nous, nous retournons à Broome afin de voir à quoi ressemble la fameuse plage de Cable Beach.

Ah, là, il y a du monde sur la plage et aussi dans l’eau… notamment beaucoup de body boarders à la recherche de la vague ! On se croirait sur une plage de l’Atlantique.

Moi, j’hésite… deux pas en avant, trois pas en arrière dès que je vois arriver une grosse vague.

Hervé, en revanche, s’y précipite aussitôt.

On se serait bien attardé un peu sur le sable mais une fois sortis de l’eau, il fait vraiment très chaud. Le thermomètre doit dépasser les 35°, nous incitant à migrer rapidement.

A 7 km de là, la plage de Cable Beach aboutit à Gantheaume Point où l’érosion a sculpté des formes surprenantes dans les rochers rouges.

Ayant fait le plein de soleil, de mer et de « pindan » (c’est le nom donné à cette région au sol rouge), nous finissons la journée dans la piscine de l’hôtel avant le dîner sur notre balcon.

J21 : Sa 19/06/10

On the road again… pour une grande étape de transition ! Adieu le Kimberley et ses baobabs, bientôt le Pilbara réputé pour son minerai de fer et ses roches parmi les plus anciennes du globe.

612 km et 8 heures de route jusqu’à Port Hedland, une simple étape dans notre progression vers Karijini National Park.

Le trajet se fait sur le bitume de la Great Northern Highway. Autant dire qu’il n’y a pas grand-chose de remarquable à observer. Pour égayer le parcours, mon copilote rivalise de précision et m’indique le moindre détail sur la carte : des noms tels que Dampier Downs, Frazier Downs, Anna Plains témoignent de la géographie des lieux… de grandes plaines au niveau de la mer ou… au-dessous, bordant le Grand Désert de sable. C’est plat, très plat !

En point de repère, deux roadhouses, respectivement au kilomètre 323 et 462.

A une quarantaine de kilomètre après la première, la mer n’est qu’à six kilomètres. Il va être midi, c’est le moment de faire un break.

Comme son nom l’indique, Eighty Mile Beach, une plage parsemée de coquillages, s’étend sur près de 120 kilomètres.

Une brochette de goélands bien alignés s’y est donné rendez-vous.

Nous trempons les pieds dans l’eau et aurions bien piqué une tête mais quelques méduses échouées nous font vite comprendre pourquoi personne ne s’y risque.

En tout cas, cette petite halte a permis de recharger nos batteries, et après le déjeuner c’est reparti pour la deuxième moitié du parcours.

Sur cette partie, nous avions projeté de faire un petit détour vers Cape Keraudren Natural Reserve et je ne sais toujours pas pour quelle raison on ne s’y est finalement pas arrêtés, surtout depuis que j'ai découvert de superbes photos sur Internet. Un oubli impardonnable ! Alors si vous passez dans le coin, ne manquez pas le cap !

Plus on approche de Port Hedland, plus les road trains se font nombreux dans cette région minière. Quand on en croise un, il vaut mieux bien s’accrocher à son volant, on se sent littéralement aspiré par ces poids lourds de 53 mètres de long. Et quand on en double un, on a l’impression de s’engouffrer dans un étroit tunnel dont on est pressé de sortir.

Port Hedland, ville industrielle, ne nous attire pas plus que cela. Nous décidons de ne pas faire le détour de 15 km jusqu’au centre, mais de nous diriger vers South Hedland, sorte de ville nouvelle annexe de la précédente, afin de gagner du temps pour le lendemain.

Le Lodge Motel nous propose un package comprenant chambre, dîner, petit déjeuner et panier-repas pour le lendemain midi ! Nous demandons une chambre donnant sur la piscine mais la demoiselle nous dit qu’elles sont toutes occupées même si, précise-t-elle, nous ne verrons pas grand monde aujourd’hui.

La chambre qu’on nous octroie est un peu sombre mais la petite piscine agréable et il fait bon se détendre à l’ombre des palmiers.

Nous comprenons vite que l’hôtel héberge essentiellement (99 %) des employés des industries et/ou chantiers voisins, ce qui explique le forfait proposé et le taux d’occupation. Nous devons être les deux seuls vrais touristes parmi quelques travailleurs (c’est le week-end).

En raison du statut de l’hôtel, nous nous attendons, au dîner, à une cuisine de cantine. C’est tout le contraire : un grand choix de crudités, soupes, charcuterie, légumes, viandes et poissons, desserts fruits et glaces. Bref, une bonne surprise !

Autre bonne nouvelle : la laverie, comptant une bonne dizaine de lave-linge et autant de sèche-linge est gratuite, alors autant en profiter. Et pendant que le linge tourne, chacun peut s’essayer à pratiquer un Alcotest. Celui d’Hervé est heureusement négatif !