Derniers jours à Perth

J34 : Ve 02/07/10

Cervantes a aussi son lot de stromatolithes que nous tentons de localiser en ce tout début de matinée. Nous ne les trouvons pas (ils sont en réalité en bordure d’un lac et non en bord de mer) mais cela nous donne l’occasion de jeter un œil à la baie !

Vous remarquerez le ciel bien noir au loin : c’est la direction que nous devons prendre… vers Perth… 250 km plus au sud !

Nous pourrions y aller directement mais un jeune couple de Français rencontré en cours de voyage nous a parlé de Yanchep NP où l’on pouvait voir des koalas. Ah, oui, nous aimerions bien en voir, alors comme nous avons encore une journée d’avance sur notre planning initial, nous ferons un crochet par ce parc.

Un crochet, c’est peu dire, plutôt un grand détour car la route du bord de mer reliant Cervantes à Lancelin est en cours de construction. Résultat : plus de 80 km de détour !

Le flot de voitures et de caravanes en provenance du sud commence à se faire dense. Demain débutent les congés scolaires d’hiver pour l’Australie-Occidentale et déjà les Australiens du Sud se hâtent vers les régions du Nord et du Nord-Ouest à la recherche de la chaleur.

Nous atteignons le parc en fin de matinée en même temps qu’une belle éclaircie.

Les koalas sont bien là, certains endormis car ils vivent surtout la nuit, d’autres un peu plus actifs. En tout cas, ils sont très mignons. De véritables peluches !

En dehors des koalas, le parc est le refuge de nombreux oiseaux comme le confirme l’envol de cette nuée de cacatoès noirs…

… et la présence de nombreuses perruches à collier jaune (Bardanius zonarius) venues picorer quelques miettes de notre sandwich.

Cette petite foulque macroule (Fulica atra), elle aussi, espère trouver quelques restes.

Enfin, une dernière découverte : le mythique papillon Monarque posé ici sur une fleur d’eucalyptus !

En quittant le parc, nous ne sommes plus qu’à 52 km de Perth (1,4 million d'habitants) mais déjà la limitation de vitesse à 90 km/h nous indique que nous arrivons en périphérie de la capitale de l’Etat.

C’est alors un brusque retour à la civilisation et à la société de consommation après cinq semaines dans l’outback. Sur près de 50 km de part et d’autre de la nationale, une succession ininterrompue de centres commerciaux, de concessionnaires de voitures, de chaînes de fast-food…

Il y aussi des stations de lavage pour voitures… et cela tombe plutôt bien. Avant de rendre notre tacot dans deux jours, mieux vaut lui faire une petite toilette sous peine de nous voir facturer des frais supplémentaires. Une fois effacée la poussière rouge de l’outback, le voilà clean pour la ville.

Ça y est, nous atteignons le cœur de la City ! Commençons par la tournée des hôtels : après avoir visité le All Seasons jugé trop excentré et l’Ibis trop étriqué, notre choix se porte sur le Mercure, offrant de belles et grandes chambres, bien placé à côté du Government House, à deux pas de la Swan River et du centre-ville.

Dans les couloirs de l’hôtel, les photographies de paysages d’Australie-Occidentale nous sont toutes familières : stromatolithes de Shark Bay, désert des Pinnacles, Circular Pool dans Karijini… un résumé de tout notre voyage !

Nous posons nos valises pour deux nuits et filons sur les berges de la Swan voir la tour emblématique de Perth, la Bell Tower.

Pour le dîner, le restaurant du Mercure propose un buffet français… pourquoi pas ? Autant commencer à nous réacclimater ! Malgré le gratin dauphinois, la macédoine de légumes ou la crème brûlée, le buffet n’a finalement de français que le nom et sa qualité laisse un peu à désirer, mais l’avantage est d’être sur place.

J35 : Sa 03/07/10


Toujours grand soleil ce matin mais seulement 2 petits degrés et 15 annoncés au meilleur de la journée.

En attendant que le fond de l’air se réchauffe, la visite d’un musée nous semble la meilleure des choses à faire.

Justement, le Museum of Western Australia offre (gratuitement, donation possible) toute une variété d’exhibitions : de la faune de WA avec notamment une superbe collection de papillons à l’histoire européenne et aborigène de la région en passant par une vaste collection de météorites.

Dans la cour, nous ne manquons pas le « megamouth », un grand requin à la gueule immense, conservé dans un bain spécifique. Il n'en existe que cinq exemplaires dans le monde. Impressionnant !

Après cette visite, nous flânons dans le centre-ville piétonnier à travers ses nombreuses galeries commerçantes tentaculaires. Ces centres commerciaux géants nous rappellent un peu ceux de Calgary au Canada. Tout comme là-bas, des étages entiers sont consacrés à la restauration rapide. Il est bientôt midi et au Carillon Hall, nous goûtons un Tandoori Chicken pour quelques dollars.

En observant les passants, nous sommes étonnés par leur tenue vestimentaire : certains sont habillés comme en hiver (vu la température, c’est compréhensible) alors que d’autres sont en short et tee-shirt (étonnant). A croire que tous les Australiens n’ont pas la même sensation du froid. En tout cas, ceux que nous avons côtoyés nous ont dit que les températures actuelles étaient au-dessous des normales saisonnières, avec des records historiques.

Bientôt saoulés par la ville, nous ne tardons pas avoir envie de nature. Pas de problème ! Tout comme San Francisco a son Gold Gate Park ou Vancouver son Stanley Park… Perth a son Kings Park.

C’est ici qu’on peut admirer les plus belles vues de la ville et de l’estuaire.

Mais là où Perth est unique, c’est que, dans aucune autre ville, vous ne verrez des kangourous au pied des gratte-ciel de la City !

Plaisanterie mise à part… Perth est en tout cas la « grande ville » la plus isolée du monde. 2400 km la séparent d’Adélaïde, la grande ville australienne la plus proche, et Canbera, la capitale politique du pays, est plus éloignée que Jakarta, la capitale indonésienne.

Avec son caractère singulier, elle est à l’image de l’Etat dont elle est la capitale… vaste, rude et sauvage !

C’est sur cette réflexion que se termine notre périple en Australie… demain, c’est vraiment la fin !

J36 : Di 04/07/10


0° et des gelées matinales : il n’en faut pas plus à notre tacot pour ne pas démarrer. Décidément, il n’y a rien à faire ! Heureusement que cela arrive ici et pas en pleine brousse !

Un dépanneur envoyé par Britz fait le nécessaire… et nous espérons que le véhicule tiendra bon jusqu’au dépôt car un voyant s’est allumé sur le tableau de bord et même le dépanneur ne sait pas de quoi il s’agit.

Ouf, il n’y a que 8 km jusqu’au dépôt du loueur, il résiste ! La reprise s’effectue sans problème bien que le service soit un peu lent… voire très lent, si bien que le taxi que nous avons hélé part finalement avec un autre client tellement l’employée tarde à clore le dossier.

Voilà, c’est fait… en avant pour l’aéroport. Au check-in, l’hôtesse nous fait grâce des 300 g de surcharge de bagages. En revanche, elle ne manque pas de remarquer nos bagages à main pleins à craquer, près de 10 kg chacun. Or Quantas applique des consignes strictes : leur poids ne doit pas dépasser 7 kg. En revanche, on peut avoir un bagage à main et un sac à main. Alors elle nous donne un sac supplémentaire pour répartir notre surcharge.

Vol Perth - Singapour : cinq heures, rien à signaler !

A Singapour, à l’entrée dans la salle d’embarquement, l’employé nous échange nos cartes mais comme son imprimante ne fonctionne pas, il nous griffonne notre nouveau numéro de siège sur la carte initiale, sans mot dire.

Nous avons maintenant les sièges 11 E et F. Nous n’osons y croire, serions-nous surclassés ? Ce serait vraiment trop beau ! Peut-être sommes-nous simplement avancés vers les premières rangées économiques ?

Le suspense est à son comble jusqu’au moment où nous découvrons nos places : incroyable, après le surclassement auquel nous avons eu droit au retour des Maldives, nous voilà à nouveau surclassés… en « Club World »… avec lit entièrement horizontal ! Sans parler du reste : le champagne à volonté, la nappe blanche, les petits plats dans les grands, les couverts en argent, les repas 4 étoiles ! Quelle chance !

J37 : Lu 05/07/10


Le voyage de 13 heures jusqu’à Londres se passe dans des conditions de confort optimales et en posant le pied à Heathrow à 5 heures du matin, nous sommes parfaitement reposés.

C’est un peu la course dans ce terminal tentaculaire pour trouver le vol pour Paris d’autant que les contrôles de sécurité vont nous retenir un moment : Hervé a oublié de sortir de son sac les bouteilles de vin achetées en duty-free à Perth, il a droit à une fouille en règle de toutes ses affaires pendant que moi je suis entraînée vers une cabine qui ressemble un peu à celle d’un radiologue… Mains en l’air… j’ai à peine le temps de réaliser que je viens de passer au body-scan ! « Clean » indique l’appareil quand j’en ressors… toute tourneboulée.

On se hâte vers notre vol suivant. Londres - Paris, c’est à peine une heure quinze d’avion alors qu’il nous faudra presque trois heures en taxi pour relier Roissy à la banlieue sud… tout Paris et sa région sont embouteillés en ce premier lundi de juillet. Bienvenue en France !