Saint Domnin (2)

C'est la Fête au village, en l'honneur de Gran San Dounin !

""Domnin, originaire d’Afrique, brûlant de zèle pour la religion chrétienne, suivit, avec son compagnon Vincent, Marcellin, évêque d’Embrun, au temps où celui-ci arriva à Rome et alla saluer le pape Eusèbe sous le règne de Constantin. Envoyé en Gaule Alpine avec Marcellin, il ne cessa de lui prêter son concours jusqu’à ce que la foi du Christ répandue dans la cité d’Embrun et dans les pays alentour se fût enracinée. Il fut envoyé avec Vincent répandre la foi plus loin. Il résolut alors de se rendre dans la citée des Dignois où, disait-on, se trouvaient des adorateurs d’idoles, adversaires du nom du Christ.

Buste de St Domnin

Dès qu’il eut ouvert la bouche, s’attaquant aux idoles et proclamant le Christ sauveur, il rencontra une violente opposition de la part de contradicteurs, jusqu’à ce que, par le raisonnement et sa prière qui montait au ciel, il eût renversé leur croyance aux idoles pour les amener à la foi du Christ. Et cette foi nouvelle, il l’affermit par ses miracles et ses vertus. Après avoir développé les promesses faites aux croyants, il ordonnât que de toutes part on lui amenât des malades, et les ayants réunis devant tout le peuple, à tous, au nom de Jésus, il rendit sur le champ la santé. C’est pourquoi, après avoir immensément applaudi, une grande partie du peuple commença à se détourner de ses dieux et à demander le baptême. Si bien qu’après avoir préparé un baptistère, il baptisa en une seule fois, cinq cents personnes environ.

Comme ensuite il s’était occupé de bâtir une église en l’honneur de la vierge Mère de Dieu, Marcellin fut là pour la consacrer et en même temps sacra Domnin évêque. Pendant ce temps,en Orient, l’église de Dieu commença à être ébranlée par l’hérésie arienne et c’est vers cette époque que se tint le sacré Synode de Nicée. Domnin qui menait inlassablement son tendre troupeau, le maintint dans la persévérance de la confession de la Sainte et Indivisible Trinité. Enfin, sentant ses forces décliner, après avoir exhorté Vincent à prendre soin du troupeau, il s’en alla vers le Seigneur aux ides de février, sous le règne de Constantin. Sa tête sacrée, avec l’un de ses bras , est encore conservée et vénérée dans l’église de Digne.""

(Merci à Gilbert Maurin pour m'avoir transmis cet "historique" concernant St Domnin).

Je me contenterais donc d'ajouter que le Premier Evêque deDigne est partticulièrement honoré à Allons, où sa fête patrionale attire toujours beaucoup de monde, et pas seulement les Allonsais !

Hommage aux disparus au cimetière communal

Bénédiction des champs à l'entrée du village. Le Clergé en grand apparat !

Bénédiction sur la Place d'Autane

Ces Dames de la Chorale sur la Place d'Autane, en 2010. Parmi elle, notre regrettée

Marie-France Galfard, née Cauvin, que nous n'oublions pas.

C‘est le premier week-end de septembre qu’on lui rend hommage. Week-end festif s’il en est ! Comme il se doit, dans le Midi, les parties de pétanque se succèdent ; des apéritifs autour du lavoir rassemblent villageois et visiteurs ; et les bals du soir attirent la jeunesse des environs.

Mais c’est le dimanche matin que l’on sent le plus que « c‘est la fête chez les Estubés (surnom des Allonsais) » !

La messe se déroule dans la petite église St Martin, nettoyée et fleurie par les bonnes âmes du village, dirigée d‘une main à la fois bonhomme et ferme par notre bon prêtre, l’Abbé Clément (qui officie dans la vallée du Haut Verdon), et qui me pardonnera sans doute de le nommer ici sans sa permission.

Mais que serait la St Domnin sans lui, présent et fidèle au poste depuis des années ?

La grand messe est ponctuée de chants allègres mais fervents en l’honneur de Gran San Dounin. Elle est clôturée par le « Provencau e catouli », en provençal comme son nom l’indique, adressé à la Vierge Marie.

Ensuite, vient la procession, où l’on suit St Domnin d’abord jusqu’au cimetière communal pour un hommage aux disparus ; ensuite à l’entrée du village où les champs sont bénis. Là, le rituel veut que l’on rendre hommage à notre Saint protecteur, en embrassant le reliquaire placé au bas de son buste et laissant une obole.

Puis la statue est portée sur la Place d’Autane, devant le Château du même nom, où a lieu la bénédiction du village , suivie du cantique d’Allons pour St Domnin, en provençal bien sûr. Les deux bénédictions, celle des champs et celle du village, sont suivies de la « Bravade » bien connue des Provençaux, et encore pratiquées dans certaines communes du Midi, comme St Tropez par exemple, où elle est célèbre. Il s’agit en fait d’une belle « pétarade » de coups de fusil, tirés en l’air par les chasseurs du coin. Cette coutume est très ancienne en Provence. Elle existait déjà au XVIIème siècle, puisque certain membre de mes ancêtres a eu maille à partir avec son Seigneur, car il avait fait, avec d’autres villageois, la Bravade pour la fête locale, alors que la Dame, épouse du Seigneur, était décédée peu de temps auparavant. Sans doute même, est-elle encore plus ancienne, ce qui me conduit à me demander quel moyen on utilisait pour « faire du bruit » quand fusils et mousquets n’existaient pas encore !

Après la dernière bravade, on ramène St Domnin dans son église, toujours accompagné par les cantiques. A ce propos, j’incite vivement ceux qui s’arrêtent après la bénédiction du village pour rentrer chez eux, à continuer la procession jusqu’à la fin, et à « ramener St Domnin chez lui », comme dirait l’Abbé Clément. Car la ferveur ne s’atténue par sur la place, bien au contraire !

Ensuite, la fête continue… dans le profane !

Dans le courant du mois de septembre, une autre procession se déroule en cercle plus étroit, jusqu’à la petite chapelle, au bord de la route d’accès, où est dite une autre messe. Puis, St Domnin reprend ses quartiers d’hiver, jusqu’à l’année suivante !