La statue
Directive: ne plus bouger, garder sa position coute que coute le plus longtemps possible. Cela accentue la révolte intérieure, ton mental te crie de bouger, ton refus de l’écouter et ton indifférence vis-à-vis ces appels ont comme conséquence d’ intensifier tes douleurs.
Mon corps n’a pas une position symétrique. Pendant certaines séances, il penche vers la gauche dans d’autres sessions vers la droite. Je remarque qu’à mesure que je progresse, le corps adopte une position de plus en plus symétrique. Cela m’encourage. Ça me prend beaucoup d’effort et de courage pour ne pas bouger, mais je sais intérieurement que ça vaut la peine. Il y a quelque chose qui sort. Je ne peux le raisonner, mais je peux le vivre.
Le soir en fin de journée, il y a des entretiens privés avec le guide. Après une journée particulièrement difficile, je décide enfin d’aller le consulter. Il est là pour m’aider. Il me rassure, il m’encourage à ne pas abandonner: "c’est par la souffrance que se libèrent tes peurs, tes angoisses, tes traumatismes intérieurs. Accepte-le et observe tes sensations avec équanimité" me dit-il.
Si j’ai un seul conseil à donner se serait celui-là, n’hésitez pas à aller consulter. Ne faites pas comme moi, ne soyez pas orgueilleux.
Il y a toujours ce chant horrible qui apparaît 5 minutes avant la fin. Les dernières minutes de méditations sont les plus difficiles à gérer, les secondes nous paraissent des heures. Au début, je suis content d’entendre ce chant ( qui provient d’une cassette audio) puisqu’elle annonce la fin de mon supplice, mais sa durée est interminable. Parfois, il arrête de chanter quelques secondes te laissant penser que c’est fini. Puis, il repart pour quelques refrains pour ensuite faire une pause , et à nouveau , il continue.… J’ai le goût de le zigouiller. Finalement, miracle , c’est la fin, il marque un temps d’arrêt puis plusieurs méditant répondent en choeur : " sadhu, sadhu, sadhu ". On nous dit de répondre que si notre cœur est empli de compensation envers le monde. J’ai très rarement ressenti cette compassion. Franchement, j’avais plutôt des pensées du genre:¨enwoye , tabarna..., abouti ….¨. La seule chose que je voulais, c’est qu’on arrive à la fin de la session.