Le début du commencement
Je respire. Je cherche des sensations dans mes narines et ça, toute la journée.
Parfois, le guide nous appelle par groupe de 5 méditants pour s’informer de nos progrès. Il nous pose des questions à tour de rôle. Lorsqu’il arrive mon tour, je me lève et je renverse ma cheville et on entend le bruit : " CRACK " dans la salle . Mon pied était complètement engourdi et j’ai dû mal le positionner en me levant. Ça fait mal. Je fais une pause de quelques minutes et je marche péniblement vers le guide qui est au fond de la salle. Il me demande si tout va bien. Je lui dis : « ça va, continuer svp » ( mais ça ne va pas du tout. En réalité, ça fait mal en ta...! )
Je commence à comprendre que la retraite est conçue pour nous forcer à nous regarder. Le silence commence à faire son effet . Tous nos sens sont plus aiguisés. On entend mieux, on respire mieux, on goûte mieux. De vieux souvenirs remontent à la surface. Ils étaient comme camouflés dans ma tête. Je les observe, ils m’apprennent beaucoup sur moi.
Je me sens plus vivant. J’ai l’esprit plus clair et l’usine de pensée commence à faire place à du silence. Je prends conscience qu’on passe beaucoup de temps dans nos vies à nous distraire pour ne pas avoir à nous écouter et découvrir qui nous sommes. Parce que s’écouter, c’est aussi regarder nos travers, nos peurs et nos angoisses . Et ça, croyez-moi, ce n’est pas une balade dans le jardin.