[English version below]
Le domaine des sciences de la musique et celui des pratiques musicales – incluant l’interprétation, la composition, la création musicales – ont parfois pu être envisagés comme des mondes séparés. Ce deuxième axe se propose donc d’interroger leurs modes d’interactions possibles, à la lumière des expériences et des travaux développés dans le cadre des sociétés savantes. Dans quelle mesure les résultats des recherches que ces dernières encouragent possèdent-ils des implications – des applications – plus ou moins directes sur les pratiques musicales d’aujourd’hui ? Il sera notamment intéressant de considérer l’impact de travaux relevant de l’édition critique, de la génétique des œuvres, de l’enquête ethnographique ou encore de l’analyse musicale, tant sur les pratiques instrumentales et vocales que sur les pratiques d’écoute – sans limite de répertoires, de genres et de supports. Il s’agira également d’explorer les diverses formes d’interfaces entre recherche et création, telles qu’elles se matérialisent par exemple par le biais d’études de terrain, mais également au travers des innovations numériques qui soutiennent la création contemporaine et, de façon reliée, la recherche en sciences de la musique tout comme la conservation des œuvres. Comment le travail théorique mené dans le cadre des sciences de la musique sur les œuvres musicales – qu’elles soient notées ou non, éditées et/ou archivées – est-il susceptible d’être réinvesti dans le cadre d’une production artistique ? Et, de façon réflexive, comment une production musicale peut-elle elle-même devenir un objet de recherche à part entière, en favorisant la collaboration entre scientifiques et artistes ?
The field of the sciences of music and that of musical practices – including performance, composition, musical creation – have sometimes been considered as separate worlds. This second axis thus proposes to question their possible modes of interaction in the light of the experiences and works developed in the frame of the learned societies. To which extend do the results of the research these societies encourage have more or less direct implications – applications – on the today's musical practices? It will particularly interesting to consider the impact of research pertaining to critical edition, genesis of musical works, ethnographic survey, or even music analysis, on both instrumental and vocal practices, as well as listening practices – without limits of repertoires, genres, and media. It will also be essential to explore the different forms of interfaces between research and creation, as they materialize themselves for example by field studies, but also through digital innovation that supports contemporary creation and, in a closely related manner, research in the sciences of music as well as the preservation of the works. How may theoretical research pursued in the context of the sciences of music on musical works – whether they are notated or not, edited and/or archived – be reinvested in the context of an artistic production? And, conversely, how can a musical production become itself a research object per se, fostering collaboration between scientists and artists?