Dans la maison je le proclame
Où siège en Roi un gros minet
Il y a toujours comme une âme
Aux aguets
Souvent couché à la fenêtre
Ou sur le dossier d'un fauteuil
Il semble guetter chaque mètre
D'un clin d'œil
Mais quand il sort de sa torpeur
L'ouïe interpellée par des cris
Il devient terrible chasseur
De souris
D'un formidable élan, prouesse,
Vers la victime il fond sans bruit
Pour l'atteindre dans la souplesse
Dont il jouit
Il porte enfin à sa patronne
Le gibier qu'il a attrapé
Pour finir il retourne au trône
Qui lui sied
Dans la maison de chaque femme
Où siège en Roi un gros minet
Il y a toujours comme une âme
Aux aguets
© Copyright : Gérard SANDIFORT alias Sandipoète
Hé ! l'artiste... Où es-tu ? Viens avec ton pinceau !...
Bien sur cette souris que tu nous a laissé,
N'est pas pour nous déplaire, c'est un sacré morceau,
Mais si nous avons soif, après l'avoir mangé ?
Car ce n'est pas la mer qui s'étend devant nous,
Qui me fera passer ce petit animal.
J'ai déjà essayé et... Ma foi de matou,
M'interdit d'y plonger, un simple bout de poil.
Hé ! Ouvre nous la porte, d'un coup de ta peinture,
Que nous puissions aller boire à notre gamelle.
Ou remplace la donc, par un trou dans ce mur.
Notre reconnaissance sera éternelle.
Si tu sais apporter à cette nourriture,
Le lait qui fait défaut, dans ton aquarelle.
© Copyright : Gérard SANDIFORT alias Sandipoète
À l'orée de la sylve au brouillard matinal
Près du lac où l'oiseau aime à glisser sur l'onde
Lui le vilain canard qui se cache dans l'ombre
Vient aussi admirer le cygne triomphal
Un jour en se mirant dans l'eau berçant son bal
Le beau prince du ciel grâce à la lune blonde
S'envola sous la voûte céleste du monde
Il faisait admirer son beau corps impérial
Mais il n'oubliait pas tout la haut dans les nues
Le canard qu'il était avant que soient venues
Les fées du temps vouées à sa métamorphose
Quand il vit apeuré ce petit palmipède
Il descendit sur l'eau pour la petite chose
Qu'il couvrit de son aile protectrice et tiède
© Copyright : Gérard SANDIFORT alias Sandipoète
Un oisillon perché dans les hautes futées
chantait comme chaque journée.
Un épervier le vit. Comme la faim lui prit
pour le manger fondit sur lui.
Se voyant là mourir, l'oiseau dans un soupir
lui dit de le laisser partir.
Alléguant qu’il n’était pas bien gras pour combler
le ventre d’un tel affamé.
Que celui-ci devait, pour son ventre caler,
des plus gros que lui attraper.
L’épervier répliqua : « Mais je serais bien fat
si je lâchais ainsi mon plat
Je serais dépourvu de courir éperdu
après ce qui n’est pas en vue ».
Moralité ! :
Il n'est pas raisonnable espérant plus grands biens
de laisser échapper ce qu'on a sous la main.
© Copyright : Gérard SANDIFORT alias Sandipoète