Sommaire
Préface
Nul besoin d'apprendre quelque manière d'écrire.
Quand on a le cœur qui saigne, il suffit de le laisser couler.
Parce que le monde fait partie de ma personne.
Les pauvres dans les rues,
Les enfants que l'on frappe,
Les femmes que l'on traîne dans la boue,
Les hommes qui s’entre-tuent sur les champs de bataille.
Parce que je fais partie de leur monde, comme ils font partie de moi, de nous..
Alors je prends la plume pour témoigner de vôtre souffrance.
Et c'est un peu une manière d'exorciser la mienne.
J'ai l'impression de vivre plus près de vous et même de vivre en vous.
Peut-être parce que je suis tout simplement des vôtres.
J'écris et j'écrirai, avec le mal des mots, avec le mal des verbes, avec le mal des vers.
Et je déposerais, en épigraphe, sur chaque manuscrit de mon vivant,
Autant de mots d’amour qu’il existera de douleurs en ce bas monde.
Vous voyez… Je n’ai pas fini d’écrire !...
© Copyright : Gérard SANDIFORT alias Sandipoète
Dés que mon inspiration me le permettra je reviendrai sur ce récit concernant ma façon de tenir mon rôle de poète.
J'ÉCRIS LA NUIT
Quelquefois je prends la tangente
J'emporte feuillets et calame
Loin de tout ce qui me déchante
Je m'en vais au gré de mon âme
L'humanité contrariante
N'a pas ouvert le bon sésame
Moi, sur mon ile insignifiante
J'essaie de retrouver la trame
Maigre pensée outrecuidante
De l'aède en plein mélodrame
Ma rêverie si délirante
Va se perdre en un feu sans flamme
Pour trouver la rime alléchante
Prise à la brume diaphane
Mon âme parfois délirante
Rêve des lieux qu'elle profane
Dans le calme et la plénitude
J'entends ma respiration
J'aime l'endroit où la quiétude
Berce l'imagination
L'obscurité est le prélude
À toute concentration
J'y découvre la complétude
Au rêve : interprétation
Pour trouver le bruit, l'amplitude
Mon envie de perfection
A besoin de la solitude
Source d'argumentation
Un son lointain... Béatitude !
J'allume et je prends mon crayon
J'écris ma quête infinitude
Grâce à mon inspiration
C'est l'heure de poser la pointe de ma plume,
Près du papier couché sur ma table de bois,
Je cherche vainement, mais mon esprit s'embrume
L'idée qui fera naître un vers qui ne vient pas.
Lassé d'écrire ainsi des mots qui se bousculent
Sans rien faire émerger du fond de mes pensées,
Lentement je m'évade au bout d'un crépuscule,
Où se trouve l'Eden de mes rêves cachés !
Et je plonge en mon âme. Mon regard s'est éteint.
Plus rien autour de moi ne pourra m'ébranler.
Ma contemplation m'a transporté si loin,
Que pour en revenir il faudra m'éveiller !
RÊVERIE RÉUNIONNAISE
À demi assoupi près d'un banian noueux
La bise me disait grâce aux ailes d'Éole
Que la belle saison de l'été langoureux
Arriverait bientôt sur la terre créole
Au loin on entendait l'océan de Neptune
Les vagues sur la grève mourraient mollement
Pendant que je voyais se perdre sur la dune
Hélios traversant tout l'azur doucement
Quelques oiseaux disaient dans un chant de tendresse
C'est lui c'est notre calme qui est revenu
Tandis que profitant de la douce allégresse
J'écoutais leur babil joyeux et continu
J'avais oublié l'heure et c'est Pêcheur de lune
Qu'enfin je regagnais la fin de mon sommeil
Il me fallait laisser ma si belle lagune
Le Piton attendra, mon cœur est en éveil.
Le gros avocatier, l'anis et la grenade
Le vent chaud et le sable attendront bien demain
Je reviendrai bientôt dans ma douce balade
Ô ! Climat doucereux d'archipel si lointain