La délégation tunisienne lors de la première visite du Tsar Nicolas II en France (1896, une deuxième visite aura lieu en 1901). Photo prise par Nadar. De gauche à droite,
1er rang (au centre) : Sadok Djellouli (caïd de Sfax), Hadj M'hamed Ben Khelifa (caïd des Zlass), Hassouna Jouini (caïd de Mateur)
2ème rang : Selim Bel Hiba (fils du caïd de Médenine), Mokhtar Jouini (fils de Hassouna), Sadok Ben Khelifa (khalifa des Zlass, fils du Hadj M'hamed), Othman Jouini (khalifa de Mateur, fils du caïd de Béja), Hamouda Ben Khelifa (neveu du Hadj M'hamed), Mokhtar Djellouli (fils du ministre de la Plume, M'hamed Djellouli), Cheikh El Garoui.
La mère et l'épouse de Mohamed-Salah Mzali sont des Sakka, grande famille caïdale monastirienne qui doit son entrée dans le makhzen à l'illustration militaire de Mohamed Sakka, grand-père maternel de Mohamed-Salah Mzali.
Le grand-père paternel de Mohamed-Salah Mzali, Hamouda Mzali, était quant à lui, marié à Hannouna Nouira, petite-fille du caïd Haj Houssin Nouira lui-même issu de ce qui fut historiquement la plus grande famille caïdale de Monastir. En effet et comme le signale Dalenda Bouzgarrou Larguèche (Watan al Munastir : fiscalité et société, 1676-1856, Université de Tunis, 1993), la famille Nouira a dominé la charge caïdale de 1759 à 1817, totalisant 37 ans de charge avec 27 caïds.
La famille Mzali est également alliée à la famille Haddad de Monastir. M'hamed Mzali, frère de Mohamed-Salah Mzali est marié à Tima (Ftima) Haddad, soeur du caïd Mohamed Haddad lui même marié à Jenina Mzali, soeur de Mohamed-Salah Mzali. Tima et Mohamed Haddad sont les enfants du caïd homonyme Mohamed Haddad dont la mère est une Mzali.
Le père de Mohamed-Salah Mzali ouvre le champ des alliances en épousant, en secondes noces après son veuvage en 1944, Bakhta Jouini, sœur de Lamine, belle-sœur et cousine de Moncef, fille de Mokhtar, petite-fille de Hassouna, et arrière-petite-fille de Brahim Jouini tous caïds. Elle est également petite-nièce du Colonel Ali (Allala) Jouini et du Général Ahmed Jouini, tous deux successivement bach agha de Tunis. Cette alliance non seulement dépasse le cadre de Monastir mais consacre une alliance entre famille makhzen citadine et famille makhzen issue des tribus qui fournissaient des contingents à la mehalla du bey et bénéficiaient, en contrepartie d'un traitement privilégié.
Cette ouverture aux autres grandes familles de la régence atteint son apogée avec les fils de Mohamed-Salah Mzali :
l’aîné, Réchid Mzali, épouse Lily Djellouli, issue d'une grande famille makhzen. Elle est la fille du caïd Hassine Djellouli, nièce de Mohamed el Aziz Djellouli, Cheikh el medina (1942-1943), ministre des Habous (1943), ministre d’État (1954-1955), et petite-fille de Mohamed-Taïeb Djellouli, caïd puis Grand Vizir (1915-1922). Du côté de sa mère, Lily Djellouli est également la petite-fille du caïd Mohamed-Sadok Djellouli, lui-même fils du caïd Mahmoud Djellouli et neveu du Grand Vizir (1907-1908) Mhamed Djellouli,
le cadet, Béchir Mzali, entré dans le corps caïdal en tant que khalifa stagiaire, en 1943, à la demande du Grand Vizir M’hamed Chenik pour être affecté à son cabinet, épouse, en premières noces, Malika Sakkat, fille de Ali Sakkat, Cheikh el medina (1932-1934), ministre de la Justice (1934-1935) puis de la Plume (1935). L’oncle maternel de Malika était Slaheddine Baccouche, prédécesseur de Mohamed-Salah Mzali à la charge de Grand Vizir (1943-1947 puis 1952-1954), lui-même fils de Mohamed Baccouche (1833-1896), caïd et Conseiller aux affaires étrangères avec rang de ministre.
le benjamin, Hassan Mzali, épouse Jaouida Annabi issue d’une famille de la grande bourgeoisie tunisoise, d’origine algérienne. Cette riche famille algérienne et dont le patronyme d’origine était Mrabet, a quitté Alger pour Annaba (Bône), probablement lors du blocus d’Alger en 1827. A l’approche des troupes françaises, le chef de famille, Othman, a affrété deux bateaux pour quitter Annaba. Ils ont alors échoué à Ras Jebel et s’y sont fixés en acquérant de nombreuses oliveraies. La famille a fourni de nombreux notaires et intellectuels et notamment, Mohamed-Ali Annabi, premier polytechnicien tunisien, ancien élève de l’École des mines de Paris et de Sciences Po, oncle de Jaouida. Elle est également la cousine germaine de Hedi Annabi (1943-2010) qui a notamment été sous-secrétaire général des Nations-unis.
Arbre simplifié de la famille Jouini issue de la grande notabilité tribale des Drids.
Arbre simplifié illustrant les alliances (flèches rouges) des fils de Mohamed-Salah Mzali