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Présentation de l'exposition
Mohamed-Salah Mzali (1896-1984)
Itinéraire d’un intellectuel du makhzen
Érudit, historien, économiste, enseignant, homme de lettres, homme politique, Mohamed-Salah Mzali, né en 1896, franchit au cours de la première moitié du 20ème siècle toutes les étapes de la réussite sociale. Il est nommé, le 4 mars 1954, Grand Vizir-Président du Conseil sur la base des accords Mzali-Voizard.
Pour Charles Saumagne, fin connaisseur de la réalité tunisienne, il n’est « pas outré ni paradoxal de retenir que la date du 4 mars 1954 est celle qui marque la fin du Protectorat ».
Son Gouvernement ne durera que 100 jours. Et c’est sur la base de ces mêmes accords, qu’il sera condamné à l’indignité nationale en 1959.
Qui était Mohamed-Salah Mzali ? Un intellectuel perdu en politique ? Un aventurier sans scrupule comme l’avait un jour qualifié Bourguiba qui aura pourtant pour lui, tout au long de sa vie, une relation d’estime, de respect et de rejet ? Une dernière tentative du makhzen de se régénérer ? Ou bien celui qui faillit réussir sans Bourguiba et lui faire pièce ?
L'exposition qui s'est tenue au Palais de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït al-hikma, du 14 au 17 déembre 2023, a fait écho à la réédition de ses mémoires Au fil de ma vie et a retracé son itinéraire.
Né dans une famille de lettrés du makhzen, c’est grâce à ses études qu’il gravit tous les échelons de l’administration et accède aux plus hauts postes.
Acteur important de la vie intellectuelle, littéraire et culturelle de son temps, curieux de tout, il est l’auteur d’une quarantaine d’articles ou d’ouvrage essentiellement historiques.
Son parcours illustre de manière magistrale l’émergence d’une nouvelle classe de tunisiens, éduqués et capables de se saisir pleinement et avec compétence de l’ensemble des leviers de l’État. Mieux formés que leurs prédécesseurs, inscrits dans la modernité mais avec un ancrage certain dans le makhzen traditionnel, ces hommes ont dû se voir comme les acteurs d’une accession progressive de la Tunisie à la modernité et des Tunisiens à la maîtrise de leur destin.
Leur parcours illustre, selon les lectures, la capacité ou l’incapacité de ces élites à se réinventer et à se saisir de l’instruction pour se pérenniser.