Lamine bey et le gouvernement Mzali : de gauche à droite, A. Belkhodja, M. Hadjouj, M.-S. Mzali, C. Ben Romdhane, T. Lakhdar, M. Saadallah, N. Zaouche et H. Ben Salem.
Abdelkader Belkhodja
Né en 1908, M. Belkhodja revient au ministère de l’agriculture qu’il occupait déjà dans le ministère Kaak. Avocat au Barreau de Tunis, 48 ans au moment de sa nomination dans le gouvernement Mzali, il a fait partie de la délégation française au Conseil économique et social de l’ONU. En 1952, il est allé étudier aux États-Unis, les questions de pluie artificielle. Il est, d’autre part, le fils du Général Mohamed Belkhodja, ancien caïd, chef du protocole du bey et conseiller du Gouvernement.
Il est condamné le 27 février à 1959 à 5 ans de prison, à la confiscation de tous ses biens et à l’indignité nationale à vie. Il décède en 1977.
Chedly Ben Romdhane
Le Dr Chedly Ben Romdhane, qui va occuper le poste de ministre du Travail, a 50 ans et fut pendant de nombreuses années délégué à la section tunisienne du Grand Conseil dont il a présidé la Commission des affaires culturelles. Il est médecin diplômé de la faculté de Paris.
Il est condamné le 27 février à 1959 à trois ans de prison avec sursis et à trois ans d’indignité nationale.
Mohamed Ben Salem
Né le 3 janvier 1915, le Dr Ben Salem, docteur en médecine, gendre du bey, prend le portefeuille de la santé publique. Il avait déjà occupé ce même poste dans le ministère Chenik. A 39 ans, il est le benjamin du gouvernement. Dans sa jeunesse, il s’était essayé au journalisme à Paris où il fut membre du syndicat de la presse coloniale.
Il est condamné le 27 février à 1959 à trois ans de prison avec sursis et à trois ans d’indignité nationale. Il décède le 4 octobre 2001.
Mohamed Ben Younes Hadjouj
Nouveau ministre du Commerce, il a 59 ans et n’a jamais occupé de poste officiel ni fait de politique active. Il est l’un des médecins du bey. Il a présidé la société des sciences médicales et exerce beaucoup d’influence dans les milieux médicaux tunisiens. Il est, d’autre part, le fils du général Younes Hadjouj, ministre de la Plume entre 1932 et 1935, et est le cousin germain de Tahar Ben Ammar.
Il est condamné le 27 février à 1959 à trois ans de prison avec sursis et à trois ans d’indignité nationale. Il décède en 1973.
Tahar Lakhdar
Docteur en droit, 46 ans, il a fait partie, à la demande de Lamine bey, du Conseil des quarante mis en place en 1952 pour examiner les réformes soumises par Hautecloque. C’est un avocat renommé du barreau de Tunis. Il est connu pour ses sentiments nationalistes. Il a été membre du Bureau politique provisoire du Néo-Destour en 1935-1936 et éditorialiste régulier (1947-1951) de l’hebdomadaire Mission, organe francophone du Néo-destour. En 1949, il co-préside avec Hedi Nouira une sous-commission mise en place par Salah Ben Youssef et chargée de proposer une nouvelle constitution tunisienne. En juin 1949, son projet de constitution est adopté à l’unanimité par le Bureau politique du Néo-destour. Il prévoit une monarchie constitutionnelle où la souveraineté symbolisée par le bey serait issue de la Nation, représentée par une Assemblée nationale (Samya El Méchat, Tunisie, les chemins vers l’indépendance (1945-1956). L’Harmattan, Paris, 1992).
Il est condamné le 27 février à 1959 à 3 ans de prison et à l’indignité nationale à vie.
Mohamed Saadalah
Le général Saadalah est titulaire, dans le Gouvernement Mzali, du ministère des Institutions musulmanes. Il fut ministre de l’Agriculture dans le ministère Chenik.
A 68 ans, il est alors le doyen du gouvernement et a une longue carrière administrative en lien avec l’agriculture, les affaires foncières, les habous dont il a dirigé la Djemaïa de 1932 à 1941, et le paysannat. Seul membre du gouvernement à ne pas avoir fait d’études supérieures, il a enseigné la Législation tunisienne au Collège Sadiki dans le cadre de l’enseignement postscolaire. Il est connu pour avoir un remarquable talent d’orateur et une connaissance approfondie des langues arabe et française. Son cabinet est dirigé par son gendre, Hedi Mabrouk, futur ambassadeur de Tunisie en France (1973-1986) à la longévité exceptionnelle puis ministre des Affaires étrangères de Bourguiba.
Il est condamné le 27 février à 1959 à 5 ans de prison, à la confiscation de tous ses biens et à l’indignité nationale à vie. Il décède en prison.
Noureddine Zaouche
Membre d’une famille de la haute bourgeoisie tunisienne, il est le neveu de Abdeljelil Zaouche et a effectué des études brillantes (récompensées par de nombreux prix) et est pharmacien diplômé de la faculté de pharmacie à Paris. Il occupe dans le Gouvernement Mzali, le poste nouvellement créé de l’Urbanisme et de l’Habitat. Il a alors 48 ans et est, depuis 1951, à la tête du Conseil de l’ordre des pharmaciens. Il a présidé le bureau politique provisoire du Néo-Destour en 1935.[3]
Il est condamné le 28 février à 1959 à 3 ans de prison et à l’indignité nationale à vie.