MALTERRE

Etablissements Malterre

Production : sous-vêtements, pulls, gilets, maillots de bain

Fibres : coton, laine, fibres synthétiques

Effectif maximum : 300 employé(e)s

Localisation historique : rue de la gare et rue Sainte Beuve - Moreuil

Localisation actuelle : rue de Thennes -Moreuil



Création de l'entreprise dans les années 20

L’usine Malterre a été fondée après la Grande Guerre, par Norbert Malterre (1898-1945), à Moreuil rue Victor Gaillard. Elle produisait essentiellement des chaussettes.

Pendant la période d’occupation l’entreprise s’est arrêtée, son dirigeant a été déporté pour faits de résistance à Mauthausen (Autriche). Il décédera au lendemain de la libération des camps. Peu après, la Municipalité de Moreuil lui rendit hommage en donnant son nom à la place principale de la Cité (ex Parmentier).

Développement de l'après-guerre

A la sortie de la guerre, sa sœur Odette et son fils Louis Malterre font redémarrer l’usine. Vers 1950, il y avait une vingtaine d’employés dont deux bonnetiers. La société se spécialise dans le tricotage, sa production à base de fil de coton est diverse, maillots de corps et slips (contrats avec l’Armée), pulls, polos, cardigans.

La fin des années 50 voit la modernisation du matériel avec l’achat de métiers Jacquard et l’utilisation de nouvelles fibres, tels les polyamides (Borlon, Nylon) pour fabriquer des pulls et des cardigans, avec des gammes plus diversifiées.

L’usine se développe, en 1962 les effectifs ont doublé et comptent 6 bonnetiers. La production s’oriente alors vers un tout nouveau produit : le maillot de bain, destiné aux Grands Magasins et aux Centrales d’achat. La Société est prospère, elle investit dans des métiers plus performants. La gamme des produits est renouvelée 2 fois par an, à partir des modèles définis par les acheteurs, ce qui nécessite une campagne d’échantillonnage avant la mise en fabrication.

Machine à tricoter circulaire
Jacky Hordé et André Auturquin

Nouvelle usine, nouveaux produits

Transfert de l'usine en 1968

En 1968 l’entreprise migre rue Sainte-Beuve dans les locaux de l’ancienne usine Monroy (fermée en 1948), puis occupée par une fonderie. Au cours des années 70, le développement se poursuit, les effectifs s’accroissent pour atteindre près de 300 employés en comptant les travailleuses à domicile. La modernisation de l’appareil productif s’accélère avec l’introduction de la programmation des métiers qui permet une diversification des modèles. Pour l’été, la production est de l’ordre du million de maillots de bain : hommes, femmes, enfants, réparti en 80 séries. Pour l’hiver ce sont les pyjamas et les sous-pulls qui sont fabriqués.

Il y a un creux en 1973, suite à la crise pétrolière, avec une baisse de 30% de la production. Cela n’empêche pas l’entreprise de poursuivre l’acquisition de nouveaux matériels performants.

Reprise de la société par KINDY en 1979

C’est une crise des liquidités, suite à la politique d’élimination des « canards boiteux » de Raymond Barre en 1979, qui contraindra la Société à déposer le bilan. L’usine est reprise, avec l’ensemble du personnel, par le groupe Kindy-Bloquert déjà présent à Moreuil chez JAM-Ferbus . Il n’y a pas de changement notable la première année, puis arrêt du tricotage, mais poursuite de la fabrication des maillots de bain. Le site sera ensuite transformé en magasin de vente d’usine.




Création d'une nouvelle société en 1981

En 1981, Laurent Malterre fils de Louis fonde une nouvelle société qu’il installe dans les locaux de l’usine historique de son grand-père dans la rue de la Gare (devenue Léon Blum). Au départ il n’y a que 2 bonnetiers et le patron qui font tourner des métiers d’occasion pour produire essentiellement des vêtements molletonnés et des pyjamas. Très vite l’entreprise se dote de matériels plus performants, accroît son personnel et diversifie sa gamme.

En janvier 1985, elle prend le nom de Tricotage Malterre SARL.

En 1994, un changement radical s’opère avec l’installation dans des locaux neufs sur la zone industrielle de Moreuil route de Thennes.

Le duo dirigeant Laurent et Patricia Malterre

En 2000, elle devient Etablissement Malterre SARL.

Plusieurs facteurs expliquent la pérennisation de cette entreprise :

  • Un choix stratégique de ne pas se confronter à la production en masse qui ne peut résister à la concurrence asiatique ;

  • des innovations permanentes ;

  • un suivi des évolutions techniques par l’acquisition de nouveaux matériels ;

  • le développement d’une gamme de textiles bio dès 2010 ;

  • une structure demeurée familiale (2 gérants Laurent et Patricia Malterre).

La société est restée dans sa spécialité la production d’étoffes par maille, pour le linge de corps, le prêt à porter, le balnéaire. Elle fabrique, en particulier, des éléments pour les grandes marques de lingerie, en 2010 Laurent Malterre déclarait aux Echos «« Notre capacité à produire de petites séries nous permet d'être les leaders français du fond de culotte ».

Issue de la Recherche et Développement, cagoule adaptée aux nourrissons pour les encéphalogrammes

Une des caractéristiques de cette structure est de chercher des marchés de niche comme le résume le responsable : « Se tenir hors des sentiers battus et ne pas s'implanter là où nous n'avons aucune chance d'être compétitif, voilà la clef de notre pérennité ». Ce qui l’a amené à proposer des textiles dans des domaines aussi variés que :

- le sport : bandes de voltige pour acrobates, tapis d’escrime…

- l’aviation : cagoules anti-feu…

- la médecine : minerves cervicales, bandeau à mailles respirantes, cagoules pour les grands prématurés….

L’autre caractéristique est de s’être intéressée à la production de textiles impactant peu l’environnement, c’est le projet initié en 2010 de la gamme «Caresse de coton ». Le coton utilisé est issu d’une filière éco-responsable , il sert au tissage mais aussi au fils, aux cordons et aux étiquettes , quant aux boutons ils sont obtenus à partir de noix de coco biologiques et l’encre des étiquettes est également certifiée bio. Les vêtements sont écrus car les opérations de teintures sont jugées polluantes.


En mars 2020, au début de l’épidémie de Covid19, l’entreprise met en production des masques barrières lavables en polyamide microfibre. Elle développe actuellement cette activité, dans un deuxième local, par l’achat de nouvelles machines.