Les termes bonnetier (artisan) et bonneterie (fabrique ou boutique), dérivent de bonnet qui est le fil de laine tissé à la main avec l’aiguille ou la broche. Au XVème siècle, la bonneterie désigne les étoffes à coiffure.
Les bonnetiers ont acquis une reconnaissance officielle en intégrant au XVIème siècle « les 6 corps de marchands » de la ville de Paris. Leurs statuts ont été rédigés en 1550 et confirmés en 1608. Ils accèdent en 1660 au 5ème rang dans la hiérarchie des commerces derrière les drapiers, les épiciers, les merciers, et les tanneurs. Ils arborent fièrement cette distinction dans leurs armoiries « 5 nefs d’argent sur fond d’azur ».
La corporation des bonnetiers de Paris pouvait utiliser toutes sortes de fibres animales (laine, soie, poils..) ou végétales (lin, chanvre, coton..) afin d’obtenir diverses pièces d’habillement. C’est pourquoi elle comprenait d’autres métiers : chapeliers, gantiers, mitainiers (mitaines), aumussiers (capuchons que portent encore les chanoines).
Dès la fin du XVIIème siècle, la lutte est rude entre les corporations et les marchands, les premiers voulant maintenir leur monopole et un contrôle strict de la qualité et les seconds proposant des produits à moindre coût et les faisant fabriquer hors les murs.
Une révolution technique va changer la donne avec l’invention de la machine à tricoter les bas par le révérend anglais William Lee en 1589. Ce métier se répand très rapidement en Angleterre qui en garde le secret et en interdit l'exportation. Ils ne feront leur apparition en France qu’en 1666 par Jean Hindret qui fonde la manufacture du Château de Madrid à Neuilly sur Seine.
Afin de favoriser le commerce, le pouvoir royal impulse un rapprochement avec les métiers des faubourgs (effectif en 1716) et les fabricants utilisant des métiers à bas (1721).
Divers arrêts du Conseil d'Etat du Roi permettront la production d'abord dans certaines villes puis dans les campagnes.
Obstacle à la libre entreprise, les corporations sont abolies au début de la Révolution par la loi Le Chapelier du 14 juin 1791. Elle comporte également l’interdiction des associations de travailleurs qui perdura près d’un siècle.