A la veille de la Révolution, en 1787, Moreuil compte 150 badestamiers. C’est cette main d’œuvre qualifiée qui sera au siècle suivant employée dans les fabriques. La première d’importance est créée par Bouly et Lepage en 1830. Elle sera longtemps la plus importante de la Cité.
Plusieurs bonneteries ouvriront au XIXème siècle mais la plupart disparaîtront avant la grande guerre. En 1870, Georges Breilly et Charles François Lenoir fonderont une société, reprise dans les années 20 par Charles Bédier, puis par ses héritiers. Elle fermera définitivement en 2004.
L’usine Bomo, après n’avoir été qu’un petit atelier ouvert par Cordonnier, connaîtra, après 1950, un développement exponentiel, suivi d’une chute brutale en 1968.
L’entreprise Malterre, après 3 générations, est la seule à perpétuer la tradition textile à Moreuil.
Aujourd’hui le temps est loin des plus de 1500 travailleurs qui faisaient vivre la Ville et les campagnes environnantes. Si les efforts de municipalités successives ont été constants pour la ré-industrialisation de la Cité ; il n’en demeure pas moins que le taux de chômage reste élevé et que le niveau de qualification a baissé. De plus il y a une perte immatérielle dans la mesure où les liens entre lieu de vie, emploi et mémoire collective, ont été rompus.