Route des Crêtes : belvédères et arche naturelle du cap Canaille

J5 : Mardi 19 octobre 2021


Changement de cap ce matin. Après l’ouest hier, nous partons cette fois vers l’est et La Ciotat, où nous attendent encore des calanques, mais très différentes, ainsi que d’autres sites d’intérêt en cours de route.

La route, parlons-en justement. Pour rejoindre la cité des frères Lumière, nous empruntons la D141 ou route des Crêtes qui nous hisse au-dessus du cap Canaille, celui que nous contemplons de notre balcon depuis plusieurs jours.

Après avoir pris un peu de hauteur, un premier arrêt s’impose au belvédère des Calanques qui, comme son nom l’indique, offre une vue spectaculaire sur la baie de Cassis et le massif des Calanques.

Quelques virages plus loin, c’est un second belvédère qui mérite un arrêt. Nous sommes ici sur le bord des falaises Soubeyranes qui comptent parmi les plus hautes de France et qui plongent à-pic dans la mer.

En nous arrêtant à cet endroit, nous ne savions pas encore que nous y repasserions à pied un peu plus tard. En effet, avec comme point de départ le sémaphore du bec de l’Aigle, la randonnée que nous avons retenue grimpe du phare vers le point culminant du cap, à 394 mètres, à travers la garrigue, puis continue en longeant les falaises jusqu’à ce même belvédère.

La description de cette randonnée est… ICI

Depuis ce fameux point de vue, nous descendons ensuite la route jusqu’au virage en épingle à cheveux suivant, avant de nous enfoncer dans le maquis.

C’est le moment de nous intéresser à quelques variétés botaniques typiques de la région.

Cinéraire maritime = Jacobea maritima

Salsepareille = Smilax aspera

Bruyère multifleur = Erica multiflora

En levant la tête, vue sur les rochers du Baou Rous. Leurs teintes tirant vers l’ocre sont très éloignées du blanc calcaire des Calanques. En effet, la géologie de ce massif se compose en grande partie de grès calcaires bruns et de galets siliceux d’origine fluviale (poudingue) qui lui donnent cette couleur ocre si caractéristique.

Puis apparaît devant nous le point d’intérêt qui avait motivé notre choix pour ce parcours, l’élégante arche naturelle de Terrevaine qui n’a rien à envier aux arches de l’Utah.

Mais avant de poser sous son arcade, d’autres curiosités nous retiennent un moment, notamment l’exploration de ces grottes, dedans et dehors.

Notre documentation indiquant qu’il fallait traverser sous l’arche, Hervé se lance en premier, à quatre pattes sur cette surface de poudingue qui, heureusement, agrippe bien. A ce moment-là résonnent dans le vallon des tirs nourris d’origine inconnue. « Y a quelqu’un ? » crie-t-il à la volée, craignant que quelques inconscients prennent l’arche comme cible ! Le fracas assourdissant des tirs ne faiblit pas, mais en arrivant un peu hésitant sous l’arche, Hervé découvre un stand de tir en contrebas. Plus de peur que de mal, mais une telle nuisance sonore dans un parc national interroge tout de même !

Pendant ce temps, je tente de le rejoindre mais la pente verticale me fait renoncer.

Heureusement en faisant le tour je trouve un accès par l’est beaucoup plus facile.

Réunis sous l’arche, nous pouvons enfin contempler les vues imprenables vers l’ouest et le Baou Rous puis vers l’est, le stand de tir à nos pieds, la baie de La Ciotat et au loin le cap Sicié dans le département du Var.

Dernier coup d’œil sur l’arche, avant que le parcours ne se complique.

En effet, à partir de cet endroit, la trace se perd dans un fouillis de buissons, dont les ronces ne manquent pas de nous griffer les bras et les jambes, avant de s’arrêter devant une falaise. Croyant d’abord à une fausse piste, nous refaisons le même parcours une deuxième puis une troisième fois, les ronces s’attaquant à nos gambettes à chaque passage. Sans autre issue visible, nous finissons par grimper sur la falaise (et c’est bien ce qu’il fallait faire) pour retrouver plus haut un sentier à nouveau plus marqué rejoignant la route. Il ne manque alors que 350 mètres jusqu’au parking du sémaphore.

Sur la falaise…

Ces errements nous ont fait perdre pas mal de temps. Au lieu des deux heures annoncées, nous avons mis trois heures pour réaliser ce circuit de 4,6 kilomètres et 227 mètres de dénivelé. Mais c’est sans regret, car cette arche est vraiment très belle.

Il est par conséquent déjà plus de 13 heures quand nous arrivons à La Ciotat pour déjeuner. Nous avions repéré une jolie paillote dans la calanque du Grand Mugel. Pas de chance, elle vient d’être détruite (pour la saison ou définitivement ?). Alors pas d’autre choix que de nous rendre sur le port de plaisance où sont regroupés la majorité des restaurants. Pas trop de chichis pour faire notre choix vu l’heure, d’ailleurs tous les établissements servent peu ou prou la même chose. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés sur la terrasse de la Pêcherie, un poisson dans notre assiette.

Une fois le déjeuner derrière nous, nous pouvons reprendre nos activités. Hervé propose une baignade dans la calanque du Grand Mugel. OK, mais je veux d’abord faire un tour dans le parc du Mugel voisin, un jardin botanique réputé pour son belvédère à 82 mètres à pic au-dessus de la mer. Mais ce point de vue se mérite, surtout après le repas et la chaleur de ce début d’après-midi (24 degrés à l’ombre en cette mi-octobre). Nous l’atteignons exténués !

Depuis le belvédère du parc du Mugel

Hervé espère que ce sera le dernier effort de la journée. Pour l’instant, je nous accorde une baignade, histoire de se refaire une santé, après on verra. Car en réalité j’ai encore deux projets pour la fin de l’après-midi : voir la calanque de Figuerolles et la chapelle Notre-Dame- de-la-Garde. Descendre dans cette calanque signifie forcément qu’il faut en remonter, or Hervé l’exclut catégoriquement. En revanche, pour la chapelle, il est d’accord.

C’est parce qu’il ne sait pas encore que, pour y accéder, il faut grimper d’abord jusqu’au pied de l’édifice puis jusqu’au sommet d’une colline derrière la chapelle. Mais quelle vue !

Les pointes acérées du bec de l’Aigle se dévoilent ici dans toute leur originalité. L’érosion par le vent et la mer a donné des formes étonnantes à cette roche très particulière.

Pour me consoler, on peut même distinguer, au pied des rochers, la surface verte des eaux de la calanque de Figuerolles.

Cherchez l'extrémité de la calanque de Figuerolles !

Enfin, en regardant en direction de Cassis, le regard porte jusqu’au sommet des falaises Soubeyranes d’où dépasse l’antenne et la silhouette du sémaphore près duquel nous sommes passés ce matin.

Cherchez le sémaphore !

Vue d'ensemble (sémaphore, chapelle, cap du Bec de l'Aigle...)

C’est par ce magnifique panorama que se termine cette journée d’excursion entre Cassis et La Ciotat. Demain retour dans les calanques !