De Cassis à Marseille, du sentier du Petit Prince au Vieux-Port

J7 : Jeudi 21 octobre 2021


Ce matin notre programme d’activité est contrarié, à la fois par la météo (il pleut) et par mon état physique. Dans ces conditions, rester dans l’appartement est la meilleure solution pour le moment. Mais au fil de la matinée les conditions météo s’améliorent nettement, m’incitant à soigner mon mal de gorge par une petite sortie.

En effet, j’avais gardé sous le coude une courte balade qui ne me paraissait pas d’un intérêt majeur mais qui s’avère tout à fait pertinente dans ce contexte. Il s’agit du sentier du Petit Prince, faisant le tour de la presqu’île de Cassis avec de belles vues sur la calanque de Port-Miou (1,7 km/30 à 45 mn). Son nom rend hommage à Saint-Exupéry dont la gourmette a été retrouvée au large de Cassis dans les années 80.

Aussitôt dit, aussitôt validé ! A 11 heures, c’est parti vers le parking de la presqu’île, gratuit à cette saison. Le sentier du Petit Prince est un parcours de découvertes jalonné de onze plaques émaillées destinées à nous en apprendre davantage sur les Calanques et l’histoire des lieux.

Documentation… ICI

Le chemin commence par surplomber la rive est de la calanque de Port-Miou (il y a quelques jours nous étions sur la rive ouest). Avec ses 1500 mètres de long, c’est la plus sinueuse et la plus profonde du massif. Abri marin déjà connu des Romains, elle sert désormais de zone de mouillage à la commune de Cassis.

Le bâtiment au toit pointu abrite aujourd’hui la capitainerie du port, mais anciennement il était le siège d’une carrière. En effet, les falaises qui dominent la calanque et qui nous semblent naturelles ont été façonnées par l’homme. Port-Miou a été un haut-lieu de l’extraction de la « pierre de Cassis », un calcaire fin et compact, connu pour sa solidité qui a été utilisé, par exemple, pour ériger la cathédrale de La Major ou les escaliers de la Gare Saint-Charles à Marseille ou encore les quais des ports de Marseille, Toulon et même d’Alexandrie. Jusqu’en 1980, l’entreprise Solvay y a exploité une carrière industrielle.

Après l’abandon de la carrière, la nature a lentement repris ses droits même si l’entaille de 800 mètres de long et 200 mètres de large est encore bien visible sur la rive ouest.

Sous la surface, Port-Miou cache un autre mystère : une rivière souterraine, s’écoulant depuis le massif de la Sainte-Baume à travers l’une des plus grandes galeries noyées d’Europe et débouchant dans la calanque à dix mètres sous le niveau de la mer.

En poursuivant la balade en boucle via le cap Cable, la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Voyage et la plage Bleue, les différents panneaux sensibilisent à ce patrimoine naturel exceptionnel ainsi qu’à la faune et la flore à protéger.

Bref, c’est une promenade courte et très facile qui, contrairement à ce que je croyais, a un réel intérêt. Nous y avons d’ailleurs croisé pour la troisième fois les deux Suissesses, toujours accompagnées de leur chien. Preuve que les grands esprits finissent toujours par se rencontrer. 😉

Il est un peu plus de midi quand nous retrouvons la voiture. Et après le déjeuner on fait quoi ? Les calanques sont exclues car jugées trop glissantes après la pluie. J’avais imaginé que les établissements culturels de Marseille, tout particulièrement le Mucem, pourraient nous offrir une alternative en cas de mauvais temps. Mais, en raison de mes quintes de toux, je crains d’être mal vue dans un musée. Comme il fait à nouveau relativement beau, je propose de nous limiter aux extérieurs du musée qui, d’après mes informations, seraient une attraction à eux seuls.

C’est parti en direction de Marseille, plus précisément jusqu’au parking du Vieux-Port. C’est là que débute notre déambulation, d’abord autour du port puis en direction du fort Saint-Jean, sentinelle avancée du nouveau quartier portuaire connu sous le nom « Euroméditerranée » qui comprend aussi le Mucem.

Le splendide ouvrage défensif datant du XIIe siècle, récemment restauré, entouré d’un agréable parcours botanique méditerranéen, le jardin des migrations, offre des points de vue inégalables sur la passe et la ville depuis son chemin de ronde.

Vue sur le large

Vue vers la ville et l’emblématique Notre-Dame-de-la-Garde

Une gracieuse passerelle relie le fort au Musée des Civilisations et de l’Europe de la Méditerranée.

Le bâtiment se distingue par son architecture très contemporaine, ses matériaux innovants et l’élégante résille de béton de style moucharabieh entourant le toit-terrasse sur lequel il est très agréable de s’attarder.

Cherchez la Bonne Mère !

Vous aurez sans doute remarqué que, quelle que soit la perspective, la Bonne-Mère nous fait constamment de l’œil. Mais aujourd’hui je suis trop fatiguée pour y grimper. D’ailleurs c’est également pour cette raison que, pour traverser le Vieux-Port, nous embarquons sur le « Ferry Boat », un bac tout électrique qui, en moins de cinq minutes et pour la modique somme de cinquante cents, nous mène du quai du Port au quai de Rive-Neuve. Un gain de temps appréciable et un air de balade en mer sans la houle ! Également une façon originale de clore cette journée que ni la météo ni mes maux de gorge n’ont réussi à gâcher !