Excursion aux Saintes : Terre-de-Haut et le Chameau

Nous ne sommes pas retournés dans l’archipel des Saintes depuis 1987. A l’époque, nous étions montés au fort Napoléon avec notre fils âgé de 2 ans.

Le Fort Napoléon en 1987

Aux Saintes en 1987

Cette fois, c’est son pendant, le Chameau, point culminant de l’archipel que nous visons.

Depuis Bouillante, un départ très matinal s’impose dès 6 h 30 pour un trajet en voiture d’une bonne heure jusqu’à Trois-Rivières et un départ du bateau à 8 h 15. Nous avons privilégié la compagnie CTM-Deher qui part un peu plus tôt que son concurrent.

Nous voilà donc installés à l’étage et à l’extérieur du bateau, côté tribord. Une bonne idée, car côté bâbord, certains ont été copieusement arrosés. En effet, le canal des Saintes n’a rien d’un long fleuve tranquille. La mer y est souvent très agitée, alors heureusement que la traversée ne dure qu’une trentaine de minutes.

Souvenirs émouvants pour Hervé qui avait fait, en 2015, une plongée mémorable sur le Sec Pâté, vestige d’un volcan affleurant à 15 mètres de profondeur et plongeant à la verticale dans le bleu au milieu du canal des Saintes.

Premières vues sur l’archipel et sur notre objectif prioritaire, la montée au Chameau (304 mètres d’altitude), point culminant de l’île de Terre-de-Haut. C’est le « cube », en réalité les ruines d’une tour militaire, qu’on distingue au sommet du morne (de gauche) !

A l’arrière-plan, l’île de Terre-de-Bas !

Arrivée et débarquement immédiat à l’Anse du Bourg à 8 h 45.

Avant de nous attaquer au Chameau, petit café dans l’un des bars du village. Quand nous soumettons notre projet à la gérante, elle lève les yeux au ciel : « C’est une ascension qui se fait en général à 5 heures du matin, pas à 9 heures ! ».

Malgré ses réserves, nous partons à l’assaut du Chameau un quart d’heure plus tard après avoir traversé tout le village en direction de l’ouest jusqu’au Fond du Curé. A partir de là, une route bétonnée, mais interdite à tout véhicule y compris aux vélos (même si nous en verrons au moins deux braver l’interdiction), dessert le sommet. La montée se fait à découvert, sans ombre. Courage !

Nous prenons petit à petit de la hauteur, dominant rapidement le fameux Pain de Sucre, cette colline volcanique aux pentes raides couvertes d’orgues basaltiques côté ouest. Côté est, nous voyons que des algues sargasses ont envahi la petite Anse Devant.

Vers 9 h 45, nous atteignons un réservoir et un pylône de télécommunications où nous marquons une petite pause.

Les orgues basaltiques ne sont pas seulement l’apanage du Pain de Sucre, nous en observons aussi le long de notre chemin.

Nous avançons avec détermination, motivés par la promesse de panoramas à couper le souffle à l’arrivée, avec un premier beau point de vue, à 150 mètres d’altitude.

Vue vers l’Est, le débarcadère et les plages du bourg. En face, le fort Napoléon.

A chaque nouveau virage, la beauté de la baie se révèle davantage. Rappelons que la baie des Saintes fait partie du « Club des plus belles baies du monde ».

Le regard s’attarde à présent côté sud-est sur l’Anse du Figuier et le Morne à Craie.

Quelques observations botaniques nous occupent durant la dernière ligne droite, alors que la montée s’accentue et que la température ne cesse de croître.

Sansevieria ?

Kalanchoe rosei

Aloe vera ?

Pour nous encourager, Hervé égrène les dernières centaines de mètres. Plus que 500 mètres, 400, 300, 200, 100. A 10 h 15, yes, nous atteignons le pied de l’ancienne tour de guet qui servait autrefois à la surveillance les mouvements maritimes des Anglais de la Dominique.

La vue est fabuleuse sur les trois pointes orientales emblématiques de l’île : Pointe à l’Eau avec le fort Napoléon, Pointe Morel, et Grosse Pointe jusqu’aux Roches Percées. Au centre, l’aéroport !

Vue encore plus large englobant l’Îlet à Cabri (qu’on peut rejoindre en saintoise). A l’arrière-plan, le sud de la Basse-Terre.

Tournons-nous à présent vers le sud pour découvrir une autre série d’îlets, inhabités quant à eux.

Le Grand Îlet

La Coche et les Augustins

Finalement, nous avons mis une heure depuis le centre du bourg jusqu’au sommet et autant pour en revenir par le même itinéraire. Pour les plus courageux, il existe une alternative permettant de descendre par la forêt jusqu’à l’Anse Crawen.

Concernant la baignade, nous avons fait au plus court, en nous mettant à l'eau au pied de la descente, devant le restaurant « Les Balançoires » (fermé ce jour-là) au Fond du Curé. Pour le déjeuner, nous avons trouvé notre bonheur un peu plus loin, à La Pause Créole, une halte bien agréable, les pieds dans le sable, la tête sous le parasol et, dans l’assiette, toutes les saveurs caraïbes.

Même pas besoin de mettre la tête sous l’eau !

L’après-midi, la chaleur a eu raison de nous. Pas le courage de faire grand-chose à part se baigner, flâner dans le village ou sur le port à la recherche d’ombre, sans oublier d’acheter les fameux tourments d’amour, petits gâteaux à la confiture, emblématiques de l’île.

En passant, nous avons également repéré une villa à louer sur les hauteurs où nous nous verrions bien passer quelques jours dans le futur. Il reste encore tant à faire comme : explorer d’autres plages, faire la randonnée du Morne Morel, retourner au fort Napoléon, faire un saut à l’Ilet Cabrit en saintoise, passer une journée à Terre-de-Bas, tout cela en profitant davantage des moments où la plupart des touristes à la journée ont quitté l’archipel.

Pour l’heure, étant touristes à la journée, nous reprenons le bateau à 15 h 45 et arrivons à Trois-Rivières, bien secoués et bien brumisés, après une traversée encore un peu plus mouvementée qu’à l’aller. Le sud de la Basse-Terre est dans la grisaille. Il le restera toute la journée du lendemain qui sera aussi le jour le plus maussade de notre séjour. Nous avons donc bien fait de profiter à fond de notre belle excursion aux Saintes.