La cogestion

Introduction : préparation de la rencontre

Le 7 mai 2018, c'est l'école La Fourmilière qui accueillait une rencontre conjointe sur le thème choisi par elle, de la cogestion. L'invitation était ainsi libellée :

"LA PROCHAINE RENCONTRE CONJOINTE DU RÉPAQ : RAPPEL

toute l’équipe de l’école De La Fourmilière vous attend pour discuter de la cogestion dans une école alternative, un sujet sur lequel elle planche depuis un an. Elle vous livrera la démarche qu’elle a suivie et les trouvailles qui ont jailli de tout cet exercice de créativité. Vous contribuerez par la transmission de vos expériences respectives à lui permettre de poursuivre cette démarche et plus globalement à enrichir la pensée du RÉPAQ sur la cogestion."

Le terme "cogestion" est important dans les écrits du RÉPAQ. Il apparait en particulier dans 3 des 17 conditions du RÉPAQ. En commentaire de la condition n°13, revendiquant "Un droit de regard sur la sélection de la direction et du personnel enseignant " (p. 40), il est précisé pour le justifier que "le parent, l’équipe-école et la direction vivent la coéducation et la cogestion." (p. 43). La condition n°15 décrit la place et le rôle "Des parents qui s’impliquent activement dans la vie de l’école" (p. 46) et invite ces derniers à s'engager "à participer activement aux assemblées générales, à s’impliquer dans les comités, la cogestion et la coéducation." (p. 47). Enfin, la condition n°16 fait se rejoindre les partenaires préalablement cités en revendiquant : "Une école en cogestion" (p. 48). Elle précise en quoi cela consiste en affirmant : "Nous considérons qu’en tant que cogestionnaires, les parents, l’équipe-école et les enfants partagent la responsabilité d’une gestion centrée sur l’élève, transparente, flexible et ouverte aux réalités et changements du milieu." Tout en se refusant à en donner une définition formelle et précise en termes institutionnels et organisationnels, la condition n°16 insiste sur le fait qu'il s'agit avant tout d'une "attitude d'ouverture de tous". Charge à chaque école de s'en donner les moyens appropriés à sa situation afin, selon une formulation qui met en évidence la réciprocité, "que tous, parents, élèves, et équipe-école, sentent qu’ils ont leur place dans leur école, qu’ils ont une responsabilité envers l’école, que cette école leur appartient."

Ces principes posés, des modalités de mise en oeuvre sont néanmoins prudemment suggérées afin d'établir si possible un équilibre rarement atteint dans les milieux scolaires en général. En effet, il convient selon le document "qu’il soit accepté par tous les acteurs que certaines sphères de décision relèvent exclusivement de la direction ou des enseignants" en même temps que "les parents qui siègent au conseil d’établissement et dans les différents comités influencent les décisions". Ainsi apparaissent les instances principales où se joue la cogestion : conseil d'établissement, comités ad hoc et assemblée générale. Pour autant, leur organisation formelle et leurs règles de fonctionnement sont laissées à la convenance de chaque école sous réserve qu'elles soient des instances laissant le temps à la discussion, à la consultation, à l'information dans l'objectif de dégager paisiblement des orientations consensuelles pour la vie de l'école et le bien-être de tous, à commencer par les élèves. De plus, la cogestion peut sans doute se réaliser selon d'autres dispositions complémentaires plus ou moins formelles.

L'enjeu de la cogestion est crucial au regard de la perspective inclusive et il importe de l'étudier afin d'évaluer dans quelle mesure elle est pratiquée et vécue de manière inclusive. En effet, quel sens aurait la condition n°16 si en particulier des parents étaient empêchés d'y prendre part ou simplement ne s'y sentaient pas à leur place ? Le principe de cogestion lui-même en serait dévalué.

Lors de la rencontre

Table ronde sur le thème : la cogestion

Table ronde sur le thème : la cogestion

Dans la matinée, l’équipe de l’école La Fourmilière fait une présentation Power Point qui fait état de la démarche de réflexion qu’elle a suivie tout au long de l’année 2017-2018. La présente rencontre conjointe s’inscrit bel et bien dans cette démarche : l’équipe-école attend donc de la centaine de participants présents qu’ils lui apportent leurs expériences afin d’enrichir son projet de créer une instance de cogestion.







Suite à la présentation ci-contre, les participants sont regroupés autour d’une quinzaine de tables rondes pour discuter de trois questions :

1. De quelle manière vivez-vous ou non la cogestion dans votre école alternative et pourquoi?

2. Comment vivez-vous ou non les processus consultatifs et décisionnels?

3. Comment vivez-vous ou non la communication au sein de l’école?

Chaque table dispose d’un ordinateur et d’un-e secrétaire pour recueillir les expériences des 25 écoles présentes. On trouvera en annexe 1 les réponses fournies aux 3 questions.

Questions de recherche

L'après-midi, travail en groupes focus dans le cadre de la recherche menée par Jean Horvais et Mélanie Paré sur nos pratiques inclusives. Les participants, animés par des enseignantes de l’école La Fourmilière, ont discuté des 9 questions suivantes :

  1. Dans quelle mesure peut-on parler d’une relation de partenariat, de cogestion entre les membres du personnel et les parents/tuteurs dans votre école ? Décrivez ce qui le montre.
  2. Sous quelle(s) forme(s) est vécue la cogestion dans votre école ? Quelles instances, quelles actions ? Qui y participe ? Décrivez-en le fonctionnement ?
  3. La cogestion, telle que vous la vivez dans votre école, montre-t-elle que les membres du personnel, les élèves, et les parents/tuteurs partagent une philosophie d’inclusion? À quoi voit-on, par exemple, qu’on reconnaît, qu’on exploite ou qu’on valorise les différences entre les élèves, mais aussi entre les adultes ?
  4. La cogestion telle que vous la vivez dans votre école permet-elle la participation de tous les parents sans exception du fait de leur condition de vie (précarité sociale et économique, chômage, handicap, maladie...) ? Qu’est-il fait concrètement pour tenter de s’en assurer?
  5. La cogestion telle que vous la vivez dans votre école permet-elle la participation de tous les parents sans exception du fait de la condition de vie de leur enfant (difficulté d’apprentissage, difficulté de comportement, troubles d’apprentissage, handicap…) Qu’est-il fait concrètement pour tenter de s’en assurer?
  6. Les instances de cogestion de votre école ont-elles déjà travaillé sur l’inclusion, se sont-elles interrogées sur les qualités inclusives de votre école? Si oui, sous quel angle? À partir de quel questionnement ? Dans quel but ?
  7. Les instances de cogestion de votre école ont-elles pris des décisions afin de renforcer le caractère inclusif de l’école?
  8. L’ensemble de votre communauté scolaire a-t-il connaissance de ces initiatives des instances de cogestion visant l’inclusion scolaire ? Cela a-t-il eu des effets notables sur la dimension inclusive de la vie de l’école ?
  9. Les élèves ayant des conditions de vie et d’apprentissage difficiles en ont-ils bénéficié? A quoi peut-on le voir ?

Les suites de la rencontre...

Voici le compte-rendu des tables rondes du matin qui a été diffusé.

https://drive.google.com/file/d/1XhFYpGO0GZnFlhpWKpKYvZkxfkedOGD4/view?usp=sharing

COMPTE RENDU DE LA RENCONTRE CONJOINTE pour site.pdf